Bourgogne Sud : Mâconnais et Clunisois, voyage en terroir méconnu

De Tournus à Cormatin via Brancion et Chapaize : des routes qui donnent le tournis

Des châteaux médiévaux, des petites églises romanes perchées sur leur butte et des bonnes adresses à foison, voilà quelques raisons valables d’aller vous perdre sur les routes sinueuses du Tournugeois.

Tournus était déjà un castrum-étape pour les Romains au I^er s de notre ère. Jetez en passant un œil à l’abbaye saint Philibert et particulièrement à sa crypte. Ensuite, direction Brancion : un vieux bourg médiéval et son pittoresque château. La forteresse n’est plus très vaillante mais le donjon tient bon et toise de toute sa morgue la campagne alentour. Poussez la balade jusqu'à l'église typiquement romane, sombre et trapue : belles fresques et panorama sur toute la vallée.

Prenez ensuite la route de Chapaize, dont l’église a le clocher le plus stylé de tout le canton. En face, le restaurant le Saint Martin est l’une des bonnes tables du pays. Avant de partir, jetez un œil à la Fourmilière, galerie d’art et atelier de céramique à la touche contemporaine.

Quelques kilomètres plus loin, le château de Cormatin est nettement plus confortable que celui de Brancion. Il y a déjà plus de fenêtres, ce qui assez appréciable sauf en cas de siège et le parc est somptueux. Tous les éléments composant un jardin du 17^e s sont là. Les jardiniers « s’amusent » chaque année à croiser formes et couleurs, c’est en fin de journée que les jardins sont les plus séduisants.

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Ne pas rater l’allée Lamartine du château avec ses tilleuls bicentenaires, et plus loin, de hauts cyprès chauves, repaires de hérons cendrés au bord d’un étang tranquille. Balades tout terrain dans le voisinage, agrémentées d'expériences gourmandes auprès de producteurs locaux, avec les trottinettes électriques d’Estelle.

De Cluny à Berzé, des hauts et des bas

À Cluny se trouvent les vestiges du plus grand monastère de la chrétienté aux 12^e et 13^e s. Malgré l’usure du temps et les vicissitudes de l’Histoire, cette abbaye, qui influença longtemps tout l’Occident, conserve une capacité d’évocation prodigieuse. Quant à la ville même, elle est encore presque entièrement contenue dans ses limites médiévales. Pour s’échapper de ce monde clos, ne pas manquer la visite des haras avant de partir se mettre au vert.

Vous êtes plutôt grottes ou plutôt caves ? Vivre c’est faire des choix, et parfois c’est un vrai dilemme. Pour les grottes de Blanot et les grottes d’Azé, il vous faudra peut-être tirer à pile ou face. À votre gauche celles de Blanot, qui s’enfoncent à 80 m sous terre, et à votre droite celles d’Azé, où coule une rivière souterraine. Mais vous pouvez très bien faire les deux.

Et si visiter ces cavernes caillouteuses vous a creusé l’estomac, vous pouvez passer à la Thébaïde à Blanot. La carte peut contenter aussi bien les végétariens que les carnassiers.

Si vous avez manqué la foire aux plantes rares fin septembre dans le parc du château d’Ainé à Azé, on vous propose de vous défouler en famille à Lugny avec les parcours d’accrobranche.

Plus loin, à la lisière du Mâconnais, allez voir le château de Berzé-le-Châtel sur son éperon rocheux, et ses jardins classés remarquables. Propriété familiale, construite par les aïeux des propriétaires actuels pour protéger l'abbaye de Cluny, Berzé domine un superbe panorama sur les vignobles du val Lamartinien. Ne pas manquer en redescendant les superbes fresques de la chapelle des moines de Berzé-la-Ville.

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Pendant que les enfants jouent les écureuils dans le parcours d’accrobranche à Lugny, vous pourrez aller faire une petite visite à la cave coopérative. De grands vins blancs, mais aussi des crémants pour mettre un peu de pétillant dans votre séjour. 

En route vers Solutré, sur les pas de Lamartine, Mitterrand et les autres

Lamartine serait l’homme le mieux placé pour nous guider dans ce Val lamartinien qui commence aux portes du Clunisois pour s’achever au pied de la roche de Solutré. Le poète vécut au sommet de sa carrière artistique et politique au château de Saint-Point, que l’on peut apercevoir de l’extérieur. Voir aussi le cimetière adossé à l’église du village, où il est enterré.

Quant au village de Milly, il s’est adjoint le nom Lamartine au début du 20^e s, en hommage au poète. Il acquit la maison de son enfance et les 50 hectares de vignes au moment du partage des biens familiaux, en 1830. Criblé de dettes, il dut s’en séparer 30 ans plus tard.

Arrêt au château de Pierreclos, qui a toujours fière allure, avec son donjon et sa grosse tour, perché sur son piton rocheux. Une jolie route sinue dans le vignoble et mène de Solutré au village de Vergisson.

Vus d’en haut, les éperons rocheux jumeaux de Solutré sont comme « deux navires pétrifiés dans un océan de vignes » selon Lamartine. Ce paysage superbe mais fragile constitue un ensemble naturel classé parmi les Grands Sites de France. Respect. Plusieurs circuits accessibles à tous. Les moins courageux peuvent louer un vélo électrique à la maison du Grand Site.

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Au château de Pierreclos, l’idéal est de poursuivre la visite par une dégustation commentée des vins du domaine (issus de l’agriculture biologique). Chambres d’hôtes exceptionnelles proposées par des chatelains-viticulteurs hors normes, comme on en trouve encore souvent par là.

Balade de vignes en caves, entre Solutré et Saint-Vérand, Mâconnais et Beaujolais

Le Mâconnais, qui reste le plus vaste des vignobles de Bourgogne (6 500 ha) est d’abord une région de grands vins blancs (pouilly-fuissé et saint-véran notamment). Quant aux rouges, si agréables, ils annoncent le Beaujolais voisin : le chenas et le juliénas se répartissent des deux côtés de la limite départementale.

Entre Solutré et Vinzelles, le village de Fuissé est au coeur de la célèbre appellation pouilly-fuissé. La vigne a déjà fait le tour de l’église. On trouve ici caves et chambres d’hôtes en grappe, mais aussi l’une des plus belles maisons à galerie de la région. Le mont Pouilly domine le paysage du haut de ses 484 m, on précise, si vous avez encore des jambes.

Depuis Vinzelles, on peut se rendre à Saint-Vérand, le premier village du Beaujolais, en passant par la cave (et le village) de Chaintré. Bonnes tables à Saint-Amour-Bellevue, village au nom irrésistible où vous aurez peut-être envie de vous poser avant d’aller faire un tour à Romanèche-Thorins sur les terres du roi du Beaujolais, Georges Dubœuf.

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Une des plus belles adresses du pays pour les gourmands, au cœur du village de Fuissé : L’Ô des Vignes. Plus simple, mais pas moins original, Vincent Cornin propose un gîte et des vadrouilles sur de vieilles mobylettes. Dégustation des vins de la maison au retour. Ce fou d’astronomie a donné à ses différentes appellations le nom d’une lune du système solaire.

Romanèche-Thorens : vin pour les uns, zoo pour les autres

Tout au sud du Mâconnais, on n’est déjà plus en Bourgogne, mais sur la route du Sud. Les toits ont changé de forme, ils s’arrondissent, comme le caractère des villageois, dit-on. Ici le vin que l’on vous sert d’office dans les restaurants n’est plus le même, et on entend rugir les lions.

Arrêt obligé pour ceux qui sont avides de culture viticole : le Hameau Dubœuf, œnoparc tout à la fois ludique, immersif, numérique, raconte les vignobles du Beaujolais et Mâconnais. Premier œnoparc d’Europe, il propose une visite ludique et sensorielle, adaptée à toute la famille.

Entrée au Hameau par un buffet de gare du début du 20^e s, pour prendre les billets.  Montez à bord du train (oui, on est dans l’ancienne gare de Romanèche, vous l’aviez deviné !) pour remonter 2000 ans d’histoire et de savoir-faire, visitez le centre de vinification, le jardin en Beaujolais, les caves… Un hameau qui a une âme, celle qu’a su lui insuffler la famille Dubœuf.

Pour changer d’horizon, visite du Touroparc Zoo, tout à côté, fondé il y a un demi-siècle et qui abrite 700 animaux, dont des loups du Canada et un dragon de Komodo, pour ne citer que les derniers arrivants. Cabanes pour se réfugier dans les arbres. Ou fuite en prenant l’autoroute pour retrouver un rythme qu’on avait un peu oublié sur les routes de la Bourgogne du Sud.

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Vous pouvez visiter le Hameau Dubœuf en famille (les enfants ne sont jamais oubliés, avec les explor’games au jardin) pour se laisser prendre au charme du musée de cire, du théâtre d’automates, au voyage en nacelles au-dessus des vignobles, à la nostalgie aussi de tous ces objets (une collection impressionnante) témoins d’un temps disparu.