La Bolivie, de La Paz aux portes de l’Amazonie
Le ventre de La Paz
Au carrefour de Linares et Santa Cruz, débute le célèbre Mercado de las Brujas, le « marché des sorcières ». Ces bonnes femmes y vendent herbes médicinales, amulettes, grenouilles séchées (un gage de fortune à venir), feuilles de coca, tisanes et… fœtus de lamas desséchés. Ensevelis sous les fondations de chaque construction nouvelle, ils en assureront la protection. Imaginez la taille du troupeau sacrifié à l’essor de La Paz !
Plus bas, plus haut, s’étend le vaste Mercado Buenos Aires. Des enfilades de coiffeurs installés à touche-touche calle Murillo, on progresse entre les stands de costumes pour rejoindre le cœur du Mercado Negro, où s’échangent les articles de contrebande (ou volés).
Drapées dans leurs lourdes polleras (jupes plissées), chapeau melon sur la tête, les cholas (femmes boliviennes) marchandent. Les pajpaku passent, psalmodient leur refrain bonimenteur et disparaissent déjà, l’air dépité. Vendeur itinérant n’est pas un métier aisé.
Du côté opposé de la double voie, la calle Jaén, pavée et aux maisons colorées alignées comme à la parade, joue les cartes postales. Le proche Museo de Etnografía y Folklore expose de fantastiques collections de masques de danse et de parures confectionnées à partir de plumes.
À l’orée de la plaza Murillo, siège des institutions envahi par les pigeons, le Museo de Arte (photo) vaut lui aussi le détour : le palais XVIIIe qui l’abrite s’organise autour d’une splendide cour intérieure aux trois étages d’arcades enserrant une fontaine en albâtre.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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