Le Canada, paradis des randonneurs
En partenariat avec Destination Canada
Avec ses grands espaces et sa nature préservée, le Canada compte parmi les plus belles destinations au monde pour les amateurs de randonnée, avec notamment un itinéraire de taille depuis la fin août: le « Grand Sentier », long de 24 000 km, qui relie l’Atlantique au Pacifique. Un peu long pour vous ? Rassurez-vous, des milliers d’autres randos donnent rendez-vous à travers le pays aux marcheurs de tous niveaux. Gros plan sur quelques itinéraires d’exception à faire en Ontario et en Colombie-Britannique.
Préparez votre voyage avec nos partenairesLe Grand Sentier, d’un océan à l’autre
Sa longueur pose un sacré défi au randonneur : quelque 24.000 kilomètres. Le Grand Sentier («The Great Trail » en anglais), qui a ouvert officiellement fin août 2017, relie deux océans, le Pacifique et l'Atlantique. Entre les deux se déploient les panoramas spectaculaires du Canada. Des espaces sauvages, ce pays d'Amérique du nord de près de 10 millions de km2 n'en manque pas, avec une densité des plus faibles au monde : 3,3 habitants au kilomètre carré.
Le projet d'un Grand Sentier entre deux rives remonte à 1992. Depuis, le Canada a accéléré le balisage et la mise en place de ce réseau de chemins de randonnée, réalisant le rêve des pionniers. De la mégalopole Vancouver jusqu'à l'ancienne colonie britannique Saint-Jean de Terre-Neuve, le Grand Sentier traverse des parcs naturels où l'homme se fait aussi petit qu'admiratif.
Bien évidemment, nul n’est tenu de parcourir en entier ce sentier digne de figurer au livre Guinness des records... Mais il n’y a pas qu’un seul Sentier, si grand soit-il, au Canada… D'ouest en est, nous avons sélectionné des randonnées incontournables pour la beauté des environnements et l'exploit sportif : la West Coast Trail sur l'île de Vancouver et le parc de Yoho en Colombie-Britannique ainsi que le Pukaskwa Coastal Trail bordant le lac Supérieur, dans l'Ontario.
La West Coast Trail, le long du Pacifique
Un must, à plus d’un titre. Faire une randonnée sur le « West Coast Trail » (le Sentier de la Côte-Ouest), sur l'île de Vancouver, c'est marcher dans les pas des peuples autochtones, les Nitinaht ou les Pacheedaht, qui sont toujours associés à la gouvernance des lieux. C'est aussi s'inscrire dans l'histoire maritime. En effet, le sentier était destiné à évacuer les naufragés, pris dans les dangers de cette zone côtière appelée «cimetière du Pacifique». Après le naufrage du Valencia en 1906, et sa centaine de morts, les pouvoirs on fait construire le phare de Pachena. Mais c’est surtout découvrir des paysages d’une beauté sauvage à couper le souffle…
Le défi physique est de taille sur le West Coast Trail, mais les efforts en valent la peine. Pendant 75 kilomètres (compter de 5 à 7 jours de marche), loin de toute civilisation, le sentier plonge le randonneur au coeur d’une nature aussi spectaculaire qu’intacte, tantôt en suivant la plage, tantôt en s’aventurant dans les terres. Le West Coast Trail traverse la réserve du parc national Pacific Rim, offrant de superbes panoramas entre forêt humide et plages vierges, où l’on croise une faune très riche.
Afin de gérer le flux des visiteurs et de préserver les espaces naturels, un système de permis a été mis en place. Il faut l'obtenir auprès des autorités, même pour un jour ! Toujours pour la tranquillité, les groupes doivent être constitués d'un maximum de dix personnes. Les animaux de compagnie sont priés de rester chez eux. Il y a déjà bien assez de faune à regarder.
Il s'avère utile de vérifier les dates, le Sentier de la Côte-Ouest n'étant ouvert aux randonneurs qu'entre le 1er mai et le 30 septembre. Le printemps et l'automne sont d'ailleurs à privilégier pour éviter l'affluence. Le reste de l'année, les fortes précipitations, les marées hautes et les vents violents rendent l'île difficile à parcourir.
Le parc de Yoho, entre lacs et montagnes
L'origine même de son nom résume l'aspect spectaculaire de ce parc national. Dans la langue crie, la langue amérindienne la plus répandue au Canada, « yoho » marque l'émerveillement. D'abord celui procuré par ses 28 pics rocheux de plus de 3.000 mètres, mais aussi par ses canyons, lacs, glaciers et chutes. Ce n'est pas pour rien que ce parc situé dans les Montagnes Rocheuses en Colombie-Britannique a étéinscrit au patrimoine mondial de l'humanité en 1984.
Pour l’explorer, des dizaines de sentiers de randonnée de tous niveaux accueillent les randonneurs, notamment dans la vallée de la Yoho (chutes Laughing, chutes Twin, col Yoho, sentier Iceline…). Certains itinéraires conduisent vers de spectaculaires merveilles naturelles, sans être particulièrement difficiles.
L'un des joyaux du parc à la portée de tous, c'est le lac Emeraude (Emerald Lake) découvert en 1882 par le guide canadien Thomas Edmonds Wilson, qui l'a baptisé ainsi en raison de sa couleur turquoise. Niché au creux de plusieurs montagnes, à 1302 mètres d'altitude, le lac peut être visité à pied le long du sentier qui l'entoure. À cette balade de 5,2 km, on peut préférer s'embarquer en canoë pour profiter de la quiétude des lieux.
Egalement très prisée, une autre randonnée de 4,5 km conduit aux chutes d'eau impressionnantes de Wapta Falls : 30 mètres de haut sur 150 de large. Autres chutes, autre ambiance. Les chutes Takakkaw s'élèvent jusque 302 mètres et déversent l'eau des glaciers alentours. Un phénomène encore plus impressionnant lors de la fonte des neiges au printemps.
Près de la ville de Field, une autre randonnée facile conduit à un site étonnant, classé au patrimoine mondial de l’Unesco : les schistes de Burgess, qui témoignent des anciens habitants de notre bonne vieille Terre. Il s'agit en effet d'un des plus importants dépôts fossilifères au monde. Il y a quelque 540 millions d'années, des animaux marins à corps mou pullulaient dans ces lieux : éponges, brachiopodes, trilobites La plus grande collection de fossiles issus de ces schistes se trouve désormais au musée royal de Toronto, avec quelque 150.000 spécimens conservés, mais le site du Burgess n’en est pas moins fascinant.
Pour ce qui est de la faune, on peut croiser grizzlis, marmottes, orignaux, carcajous, élans et marmottes... Différentes espèces d'oiseau nichent aussi dans la région : casse-noix américains, aigles royaux ou encore lagopèdes à queue blanche... Pensez à lever la tête !
La Pukaskwa Coastal Trail, sur les bords du lac Supérieur
Voici une côte impressionnante : celle du lac Supérieur, au nord de l'Ontario, bordée par le Pukaskwa Coastal Trail. Avec ses 61 kilomètres, ce chemin de randonnée, situé à un bon millier de km au nord-ouest de Toronto, s'adresse aux plus expérimentés des marcheurs, tant le terrain est accidenté et les pentes abruptes. Il faut aussi traverser de petits ruisseaux, avec parfois de l'eau jusqu'aux genoux. Heureusement, le plaisir des yeux récompense le travail des pieds.
Vous aurez peut-être la chance de croiser l'ours noir, habitant majestueux du parc national Pukaskwa d’une superficie de 1 878 km, créé en 1978. Les grands mammifères recensés dans la région comprennent l’orignal, l’ours noir, le loup gris et le caribou des bois. Les mammifères plus petits (le castor, la loutre et le lynx du Canada, entre autres) y vivent aussi. Pour ce qui est des volatiles : le pygargue à tête blanche, le grand héron et le goéland argenté sont tous assez courants le long de la côte.
Dans les parties nord et est du parc, les zones forestières se composent de peuplements mixtes typiques des forêts boréales, de bouleaux blancs et de sapins baumiers dans les hauteurs, et d’épinettes noires, de bouleaux blancs et de pins gris plus bas. Dans la partie sud, l’érable à sucre, l’érable rouge et le pin blanc prennent la relève.
En général, on commence l'excursion à Hattie Cove, une anse abritée entre deux rochers. Après, le chemin est indiqué par des cairns de pierre et des rubans de signalisation jaune. Des espaces de camping sont disséminés ça et là. Sur le lac, on peut pratiquer kayak et canotage. Attention à ne pas tomber à l'eau : la température annuelle moyenne du lac n'est que de 4°C.
La majorité de la superficie du parc national se situe sur le territoire ancestral des Anishinaabes. Sont-ils à l'origine d'une importante ressource culturelle, les fosses de Pukaskwa ? Mystère.... Ces « fosses » ressemblent à des formations en galets présentes le long de la côte. Elles ont été comme empilées, enlevées ou déplacées pour former des enceintes fermées. Leurs origines autant que leurs fonctions demeurent sujettes à débat. De quoi réfléchir tout en marchant...
Fiche pratique
Consulter notre guide en ligne Canada
Site du Grand-Sentier - thegreattrail.ca/fr
Une carte interactive permet de choisir son itinéraire et d'identifier les points d'intérêt proches. A noter qu'une application « Grand Sentier » est disponible pour iOS et Android.
Texte : Routard.com