Bonjour à tous
Compte rendu de notre voyage en septembre et octobre 2022.
La nuit est tombée depuis longtemps, lorsque nous foulons le tarmac de l’aéroport d’Ivato sur Antananarive. A bord on nous remet un fascicule « passeport », contenant plusieurs fiches à renseigner. Celles-ci seront récupérées au fur et à mesure des divers contrôles : immigration, santé et tourisme.
L’obtention du visa à régler en espèce, est le premier passage à exécuter, avant de prendre la file pour l’immigration.
Les bagages récupérés, nous gagnons la sortie après plus d’une heure d’être descendu de l’aéronef. Nous sommes équipés de sac à dos et évitons ainsi le scannage des bagages, ou toutes les valises et autres types de contenant sont soumis.
Nous sommes attendus par John Madagascar, avec qui j’étais en contact depuis le mois de janvier 2022, date à laquelle nous avons pris la décision de faire ce voyage en terre du nord malgache.
De nombreux échanges ont eu lieu, durant ce début d’année pour concocter un itinéraire, John m’a suggérer des modifications et quelques autres pistes pour mieux agrémenter le circuit. Bien qu’au fil des jours durant notre présence sur place, celui-ci a été revu à plusieurs reprises, avec l’attention particulière de John. Il est à ne pas se méprendre plus qu’un chauffeur. Guide émérite de par sa grande connaissance du pays, un GPS intégré au cerveau. Il assure toutes conversations, géopolitique, histoire et géographie de son pays, vie culturelle, faune, flore. D’un grand sens humoristique fort agréable pour passer au mieux les longs trajets routiers auxquels nous allons être confrontés durant ce mois. Son 4*4 est de plus très confortable.
L’aéroport dispose d’un ATM dans le hall des arrivées, mais c’est après avoir pris la route, à quelques kilomètres que nous tirerons à la Société générale les premiers ariary. L’ATM est sécurisé par un vigile de nuit.
La ville est encore légèrement bouillonnante, ici ou là sur notre passage des tables sur le trottoir ou la population dine, s’abreuve, de la musique arrive à nos oreilles.
Un barrage des forces de l’ordre assure des contrôles, que nous passons sans encombre.
Nuit courte, réveille sous le soleil, notre petit hôtel à flanc de colline offre une vue dégagée sur les versants opposés du quartier, peu à peu une brume laiteuse recouvre l’horizon, des bruits de moteurs se font plus présents, la piétonisation se renforce.
Aujourd’hui route vers l’ouest 420 kms en 12 heures.
Ce voyage nous conduira de Tana vers Ambondromamy - Ankarafantsika – Mahajanga – Anjohibe - Mahassunjo – Antsohihy – Anbamja - Antsiky- une traversée pour Nosy Komba – reprise de la route d’Antsiky vers Ambamja – Andraafibe- Ankarana Est et Ouest – Ramena -Diego Suarez – Ambojibe et finirons le séjour en repassant par Nosy Komba pour le terminer sur Nosy Be.
Les hébergements ont été réservés en partie par John, pour ceux dont le contacte n’était pas possible via internet, les autres par moi-même soit en direct via mail ou booking.
Après avoir quitté les rues encombrées de Tana, la périphérie de la ville s’ouvre sur les rizières ou poussent comme des champignons quelques habitations. La route relativement bien entretenue, avec nids de poules tout de même, défile sur des plaines à perte de vue.
Des interpellations d’hommes, femmes et enfants se font entendre à notre passage, une façon pour eux de gagner quelques ariary est de reboucher les stigmates de l’asphalte et par voie de fait se faire rémunérer par les automobilistes.
Arrêt sur un marché aux bestiaux.
Le plateau, haut de ces 1600 mètres, vallonné aux monts arrondis ou persiste quelques arbrisseaux, sur une terre chauve, calcinée sur de multiples hectares.
Pause déjeuner, dans une petite gargote, avant de reprendre la route et de faire une nouvelle halte au village Tanambo. L’occasion pour les uns de randonner vers les rizières en contre bas, afin de se dégourdir les jambes, pour d’autre une pause repos à l’ombre des habitations.
Les kilomètres reprennent, le Fleuve Tesi boka et son pont, que nous traversons à pieds. Ici un homme demande à échanger quelques euros en sa possession contre des ariary.
Le jour décline peu à peu, le village suivant est l’occasion de vivre une scène de vie, à laquelle nous ne sommes absolument pas habitués. Des agents de la force de l’ordre ont interpellés un voleur, mais faute de véhicule à leur disposition, arrêtent notre voiture, dans l’espoir d’être pris en stop. Voyant nos trognes à bord, préfèrent nous laisser passer et attendre la prochaine aubaine.
Nous finissons la route de nuit, diner sur le village étape d’Ambondromamy, animé, bon nombre de taxis brousse profitent ici de se ravitailler. Après une balade digestive dans la rue principale, bondée d’échoppes, restaurants, magasins divers, nous gagnons notre hôtel en sortie de village.
A peine une heure de route nous sépare du parc national d’Ankarafantsika, le village d’Ambondromamy est en effervescence, un monde impressionnant arpente les étals en tous genre. Les troupeaux de zébus, chèvres se dirigent vers le marché aux bestiaux.
Nous nous acquittons du droit d’entrée et commençons notre visite de la journée. Tour du lac sacré, puis en voiture par une piste vers le canyon. L’après-midi sera consacrée à une randonnée dans le parc.
Celle-ci devait nous permettre d’observer les lémuriens, mais seuls quelques oiseaux, serpents seront vus. Mais cette balade n’aura pas été veine, levant les yeux au ciel en arrivant sur le parking dans les arbres plusieurs spécimens nous observent. Finalement il n’était pas nécessaire de faire tant de kilomètres à pieds.
Il est 16h30, nous modifions nos plans de circuit et plutôt que de rester sur place, prenons la direction de Mahajanga. Route de 110 kms, deux heures trente.
De nuit nous entrons dans cette grande ville côtière très animée, lieu de villégiature d’un grand nombre de malgaches de Tana , qui vient y passer des vacances. Ici se côtoient tuk tuk, pousse pousse, char à bœuf, voiture dans un imbroglio sans commis de mesure.
Nous entamons cette nouvelle journée par la visite de la ville, marché, ancien quartier colonial, la plage, le port, puis longue balade sur la corniche.
Après-midi, plage du grand pavois, ou chacun trouve son compte, baignade, séance de bronzage sur les transats, dégustation fruits de mer, poissons, barbecue…… Nous louons une table comme il est fréquent ici, en prenant un verre, occasion de vivre les scènes de vie ou les uns se retrouvent en famille pour se divertir et les autres tentant de vendre leur pêche, beignets….
A quelques kilomètres de là, par une piste, le site du cirque rouge s’élève au-dessus de la rive. Accompagnés d’un guide nous partons quelques heures pour la visite des lieux.
La ville est en effervescence ce soir, la croisette est remplie de badauds, beaucoup de familles, des étudiants écoutent de la musique, des manèges ambulants amusent les enfants. C’est à une gargote dans une rue perpendiculaire au front de mer que nous nous posons pour le diner.
Après plusieurs recherches pour une sortie sur l’archipel en bateau, ou John fût mis à contribution et trouvera une goélette. Nous optons finalement pour un bateau à moteur dont le coût s’avère moindre. La traversée durera vingt minutes. On débarque sur une plage battue par la houle rouge.
Un déjeuner langoustes avant de monter par un sentier ombragé jusqu’au phare, ballade à la rencontre des lémuriens Sifaka, Filbus et Murmengok, dans la petite forêt ou plusieurs baobab sont observables.
Ascension du phare avec vue panoramique sur 360 degré.
On dit au revoir au gardien du phare et à sa femme et direction le Cirque bleu, débarquement et embarquement à bord aux rythmes du ressac.
Ce matin la ville est relativement fluide, arrêt pour recharger le carburant, Nous quittons la RN4 pour une piste de sable blanc, le paysage défile, nous croisons quelques taxis brousse, traversons des petits hameaux, un stop au bord d’un bras de rivière et la piste reprend, ocre caillouteuse.
Au bout de 04 h 30 de trajet, notre hébergement d’Anjohibe nous ouvre ses portes, un accueil tout en sourire. Prise de possession de notre case.
S’en suis quelques heures à la piscine naturelle pour se rafraichir. Plusieurs lémuriens dans l’après-midi viendront à notre rencontre.
En fin d’après-midi, à pieds partons découvrir le village situé à quelques centaines de mètres du campement.
Ici on écrit sur une ardoise, là un atelier coiffure. Plus loin le diner est en cours de préparation. On entre les zébus dans l’enclos pour la nuit. Le village se prépare à passer la soirée, les anciens sont réunis et discutent ensemble.
Un feu de camp, sur la place principale du campement, au son de la cabosse et korintsana (clochette) d’un musicien du village, quelques minutes s’égrènent avant de passer au diner.
La grotte d’anjohibe, 30 minutes de pistes nous séparent du campement.
Balade spéléologique durant 2 heures au travers de vastes cavités, couloirs de colonnes naturelles. Vols de chauve-souris.
Retour au campement et direction la cascade Mahafahina (traduction du nom : étourdissement)
Un déjeuner au gout de sanglier en ragout et boulette terminé, nous repartons aux piscines pour quelques longueurs.
En milieu d’après-midi départ en 4*4 pour le point de vue panoramique sur la baie de Mahajamba et observer le coucher du soleil.
06h30 le soleil offre ses premiers rayons, après avoir été déposé en 4X4 sur le plateau de Mahajunga, entamons la descente par un sentier de sable vers le lieu où le bateau d’un pécheur nous attend. Apres avoir chargé les équipements et le nécessaire pour les deux jours de bivouac, nous attendons 08H45 que la marée soit au plus haut et commençons la navigation dans la baie.
Une heure de navigation l’ancre est jetée dans l’eau ocre de l’estuaire. A pied gagnons la rive en marchand et s’enfonçant jusqu’au genou dans la boue.
Accueilli par le chef du village, on nous propose boissons et biscuits.
Il est temps à présent de regagner le bateau, la marée est bien montée on patauge encore dans la boue, on se hisse tant bien que mal à bord d’une petite pirogue traditionnelle pour rejoindre le bateau.
10H50, le moteur est coupé, le bateau s’immobilise, et petit à petit se couche sur le flan, la marée basse fait place au banc de sable.
Le barbecue, natte et victuailles sont posées à terre, et la préparation du déjeuner commence.
14 h 00 le bateau chancelle et fini par recouvrer sa flottabilité. Encore quelques minutes de patience avant de pouvoir poursuivre la navigation.
Deux autres haltes forcées par manque d’eau, nous bloquerons sur des bancs de sable de faible profondeur.
Un vol de flamands roses nous survole à faible altitude, bel escadron de plus d’une cinquante de spécimens.
16H00 l’embouchure du fleuve Sofia est atteinte, bordée de mangrove et une demie heure plus tard touchons la rive du vilage Mahassunjo (traduction : bellevue).
On débarque le matériel et le chef du village nous accompagne au travers de la ruelle parallèle au fleuve. La vie s’articule de part et d’autre, boutique habitations échoppes, marché.
A sa sortie le canyon aux coloris dégradés, magnifique endroit mais infesté de moustiques.
Retour au campement, en pataugeant dans la boue à la nuit tombée, la marée est remontée, nous passons la soirée et la nuit sur nos promontoires en bambou, ou tente, coin repas et cuisine sont positionnés.
4H30 réveil, il faut replier la tente, petit déjeuner et partir au centre du village pour s’inscrire avant de prendre le bateau taxi.
La chaloupe se charge, on y entrepose sur le toit et entre les bancs, meubles, récoltes diverses, poules, chèvre, caisses de poissons, bagages…
06 H 00 le moteur tousse, la fumée noire s’élève et l’odeur de carburant se fait sentir.
On est loin du long fleuve tranquille, houle importante, le bateau zig-zag d’une berge à l’autre pour éviter l’échouage.
Finalement on le hèle de la rive, on charge du fret et embarque d’autres passagers.
Le large fleuve ocre se déroule au fil des heures. 9h00 en surplomb de la rive, du haut du banc de sable, un village accueille les passagers pour une halte de quelques minutes, occasion de déguster du tilapia péché quelques minutes auparavant avec du riz.
Le fleuve mue en vert olive, les berges alternent entre cultures et longues plages de sable. Les berges défilent sous nos yeux, entre bains, lessive, pêche, cultures maraichères. Les zébus s’ébattent dans l’eau ou paissent sur la berge.
Ici deux pêcheurs au milieu du fleuve, l’un en pirogue l’autre de l’eau au torse déroule son filet.
Dans les derniers kilomètres, le fleuve a pris un coloris beige sable se confondant presque avec les berges,
Rétréci et serpentant, il retrouve sa quiétude. La faible profondeur limite la vitesse du bateau.
Après 7h30 depuis notre départ à l’aurore, la chaloupe stoppe sa course aux abords de nulle part.
Souci ! nous pensions arriver à la hauteur du village, mais faute de suffisamment d’eau, le trajet s’arrête là.
Il nous faut marcher 4 kms pour rejoindre le véhicule, ou John nous attend.
Puis une piste sablonneuse, nous fait rejoindre la RN6, pour poursuivre vers Antsohihy à 100 kms en 2 heures.
(A titre d’information pour arriver ici par la route depuis notre point de départ, Anjohibe, John a effectué 65 Kms de piste pour retrouver la RN4 à la hauteur de Majunga, puis la RN 6 jusque Port Bergé 315 kms- départ 8 h 00 arrivée 21h30, soit 13 h30 de route.)
Antsohihy, recherche d’un hébergement car il n’était pas prévu de faire un stop ici, nous devions bifurquer vers Analala, mais les deux heures de route supplémentaire, nous y ont fait renoncées au dernier moment. Après notre installation, nous partons boire un verre dans un resto bar traditionnel connu par John, avant de diner.
Une attention particulière à avoir car à partir d’ici quelques malgaches ont gardés l’habitude d’annoncer les prix en francs malgache, ancienne monnaie et non en ary (à diviser par 5 environ)
Après le petit déjeuner pris dans une gargote de bord de route, poursuivons notre itinéraire en direction d’Ambamja, durée 06 h 30 pour 220 Kms.
Une route de montagne, transformée en piste, vastes crevasses. Le passage du col Ankarangana, sera l’occasion de faire un stop sur un point de vue panoramique ou l’on aperçoit la baie de Narinja.
Les paysages changent diamétralement avec ceux observés précédemment, les arbres du voyageur remplacent les palmiers, les montagnes se couvrent de végétations exotiques, plus exubérantes.
Ambamja sera l’occasion de déjeuner sur le marché, pour reprendre ensuite la voiture jusqu’à Antsiky pour la nuit - 45 minutes pour 21 kms
Sur les hauteurs ou se situe notre hébergeur, une vue plongeante sur la petite plage et à l’horizon Nosy Komba. Les lémuriens viennent nous saluer dès notre arrivée, avant de redescendre pour une petite balade dans le village.
Le port d’Ansiky atteint nous passons la barrière donnant accés au large quai et à peine descendu de voiture une horde de rabatteurs, nous tombe dessus.
Les sacs sont laissés dans la voiture, et nous dirigeons vers le marché. Nous feignons de nous désintéresser de prendre nos billets. L’un de nous se sépare et se rend au guichet pour les acheter sans l’intermédiaire d’un rabatteur.
Pour éviter ce harcèlement, stopper le véhicule à 50m de la barrière et se rendre sur la droite à pieds à l’intérieur du marché ou se trouve le guichet. Nous l’avons testé en fin de séjour et ça fonctionne très bien.
Au moment de l’achat des tickets, votre passeport sera demandé, ainsi que le lieu de localisation de l’hébergement ou vous devez vous rendre. Se faire préciser le bateau, heure de départ, et si possible qu’on vous présente au capitaine. Plusieurs bateaux sont amarrés en contre bas, de la chaloupe bois aux vedettes rapides. Le tarif varie du simple au double.
A Suivre