Bonjour,Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire de Caaaat42 et encore, il ne dit pas tout !
Nous avons fait l’expérience de Cataschroumpf en janvier 2014, voici le résumé de notre séjour :
1 - Le début d’unrève
Suiteà un passage sur le Grand Pavois de La Rochelle en septembre 2013 avec uncouple d’amis, nous avons fait la connaissance d’un propriétaire de catamaranqui avait un stand sur le salon. Avec son épouse, ils proposaient de mettre àdisposition leur bateau pour un prix forfaitaire à la semaine, prix quiincluait le skipper (lui), l’hôtesse (son épouse) et laissait à notre chargel’avitaillement et les consommations en eau et en gasoil.
Nousavons pris tous les renseignements et nous avons convenu de recontacter cemonsieur sous une semaine pour arrêter les dates de notre location. Dansl’intervalle, nous devions valider et faire coïncider nos dates de vacancesrespectives. Malheureusement pour nous, lorsque nous avons voulu confirmer nosdates, le planning de notre hôte s’était déjà rempli et ne correspondait plus ànos disponibilités. Nous étions fort marris, et ce d’autant plus que nousavions déjà commencé à rêver de destinations ensoleillées ! Alors nous avonscherché sur le net comme des fous afin de trouver un prestataire équivalent.Nos efforts furent bientôt récompensés lorsque nous trouvâmes le site : http://www.cata-lj.com/ qui présentait un superbe bateau Nautitechde plus de 47 pieds – CATASCHTROUMPF III - et ses deux propriétaires, nouveauxretraités visiblement très fringants. Il était indiqué qu’ils cherchaient àpartager leur expérience et leur vie à bord avec des équipiers…
Lesite présentait un grand bateau, très équipé avec désalinisateur, groupeélectrogène, machine à laver, grand carré aéré, cabines avec de nombreuxrangements et un large choix de destinations au départ des Antilles françaises(Martinique, Guadeloupe et Saint Martin). Aucun tarif ou descriptif del’étendue des prestations offertes n’était toutefois indiqué sur le site…
Plusieurséchanges de mail plus tard, le propriétaire nous indiquait que le tarif de baseétait de 4.500 € pour 10 jours. Tous les autres frais restaient à notre charge,il nous appartenait notamment de régler les consommations d’eau, de gasoil, denourriture (y compris pour nos hôtes), de mouillage, de clearances, etc… Encontrepartie de ce tarif très alléchant, il nous était toutefois expliqué qu’ils’agissait d’une « croisièreparticipative », c’est-à-dire que nous devions participer auxmanœuvres et à l’élaboration des repas. Au passage nous relevions que nousn’étions pas dénommés des clients mais des « équipiers ».Pour autant, cela nous paraissait très bien attendu que les « équipiers » n’avaient riencontre le fait d’apprendre un peu à naviguer et que les « équipières » aimaient bien faire la cuisine !
Ainsidonc, l’affaire était entendue et nous faisions parvenir au capitaine unacompte de 30 % de la réservation de CATASCHTROUMPF au début du mois denovembre pour un départ prévu la première semaine du mois de janvier suivant.Nous pouvions déjà commencer à voyager…du moins en rêve.
2 - Sa concrétisation
Aujour et à l’heure convenus, nous arrivons à l’aéroport de Saint Martin. Notrecapitaine a loué un véhicule pour venir nous chercher. Il nous prévienttoutefois immédiatement que le coût de la location sera à notre charge. Qu’àcela ne tienne, cela nous rassure et nous évite de chercher un taxi avec nossacs de voyage.
Lesprésentations faîtes, il nous amène à la marina. Là, nous prenons juste letemps de déposer nos sacs dans le carré avant de repartir immédiatement envoiture avec notre capitaine vers un petit supermarché pour y acheter toute lanourriture qui sera nécessaire durant notre voyage sur CATASCHTROUMPF.
N’étantguère habitués à ce type de séjour nous achetons beaucoup. Produits frais,fruits & légumes mais également conserves, économat, papier toilette,produits d’entretien, vin et alcools. Notre capitaine ne nous donne pasvraiment de conseil, tout au plus nous fait-il remarquer que nous n’avons paspris de Ricard (alors même que son prix serait particulièrement attractif icipar rapport à la métropole).
Aprèsconcertation, nous lui indiquons toutefois que personne parmi nous n’estamateur de ce breuvage et que cela ne nous semble donc pas utile. En revanche,et comme notre capitaine nous indique également qu’il aime bien la bière, nousachetons une caisse de 26 Heineken qui sera dévolue à sa consommation personnelleattendu que nous n’en buvons pas non plus.
Uneheure 30 plus tard, nous passons en caisse avec 3 Caddy bien remplis pour unmontant global de 600 €. Nous chargeons péniblement l’ensemble de nos coursesdans la voiture et nous retournons à la marina.Nous transbordons de nouveaul’ensemble jusqu’à CATASCHTROUMPF, en plusieurs allers et retours. Nous aidonsnotre hôtesse comme nous pouvons à ranger l’ensemble et nous prenons possessionde nos cabines respectives.
3 - Faux départ
Lepremier choc a lieu en découvrant nos cabines. Certes, nous savions qu’elles necorrespondaient pas aux chambres d’un hôtel 4 étoiles, ni en taille, ni enaménagements. Deux d’entre nous avaient déjà effectué des croisières sur uncatamaran, ils savaient donc à quoi s’attendre. De plus nous avions vu lesphotos présentées sur le site internet.
Toutefois,ces photos n’étaient pas mensongères, elles étaient… incomplètes ! Eneffet, si on loue une chambre dans un hôtel ou dans une chambre d’hôtes, ons’attend logiquement à trouver les placards et les armoires vides à sonarrivée. De la même manière, lorsqu’on loue un véhicule, le coffre estnormalement vide et on peut y ranger ses bagages. Le lien vers les photos se trouve ci-dessous, copier/coller l’adresse dans votre navigateur :
Dansle cas de CATASCHTROUMPF, la surprise fut de constater que près de la moitiédes rangements (pourtant forts réduits dans une cabine) étaient déjà occupéspar les effets de nos hôtes ou par divers matériels du bateau. C’est un peucomme si, pour reprendre la comparaison avec une chambre d’hôte, vous trouviezune caisse à outils et les pièces mécaniques de rechange dans la moitié de l’armoirede votre chambre. Certes, onne part pas en croisière pour rester dans sa cabine. Pour autant, celle-cidemeure le seul endroit du bateau ou on peut s’isoler un peu si l’envie s’enfait sentir. De plus, il est agréable de pouvoir vider ses valises quelquespart plutôt que de devoir aller « à la pêche » à chaque fois que l’onsouhaite changer de tee-shirt ou de maillot de bain.
Pleinsd’optimisme, et préférant résolument voir le verre à moitié plein plutôt qu’àmoitié vide, nous nous sommes alors dit que ce n’était pas si important, qu’uncatamaran avait aussi un grand carré et que l’espace ne manquerait donc pas.Nous avions bien relevé que ce carré semblait un peu en désordre à notrearrivée mais nous avions imputé cela à la présence des nombreux sacs deprovisions, suite à l’avitaillement effectué. Nous dûmes cependant rapidementnous faire une raison : le désordre du carré faisait partie intégrante denotre « croisièreparticipative » et nous interdirait, de fait, son utilisationeffective durant tout notre séjour.
Nous venionsd’effectuer un vol de plus de 8 heures, puis une séance shopping intensive.Nous étions debout depuis près de 24 heures, avec 5 heures de décalage horaireà assimiler. Nous n’avions plus qu’une envie : manger et aller nouscoucher afin de récupérer un peu avant l’appareillage prévu le lendemain matinà 8 heures.
Nous nedoutions pas que nos hôtes, arrivés depuis 2 jours à Saint Martin, nousauraient élaboré un dîner, même frugal. Nous nous trompions… Tout au plus lamaîtresse de bord avait-elle préparé un planteur, accompagné de quelquesgâteaux d’apéritif.
Nouscomprenions alors que, si nous désirions manger, il nous fallait préparer lerepas…y compris pour nos hôtes ! Nous optâmes donc pour une solution plusradicale : dîner au restaurant…ce qui ne manqua pas de ravir ces derniersqui purent ainsi manger agréablement sans bourse délier !
De retour surCATASCHTROUMPF, avant d’entamer notre première nuit à bord, nouspouvions commencer à méditer sur notre « croisièreparticipative » qui semblait démarrer sous de bien mauvais auspices…
4 – Naufragés volontaires durant 10jours
Il seraitnécessairement long et ennuyeux de raconter en détail notre croisière de 10jours sur CATASCHTROUMPF.Nous allons cependant tenter de vous faire partager les moments les plusreprésentatifs que nous eûmes avec nos hôtes, et également vous décrire plus endétail le bateau.
Cefaisant, vous pourrez vous faire une idée de ce que peut être une « croisière participative »sur CATASCHTROUMPF (au cas improbable où vous souhaiteriez tenter l’expérienceà votre tour).
4-1 L’ambiance
Comme nousl’avons indiqué précédemment, un catamaran est un espace de vie très confiné.La cohabitation de plusieurs personnes peut y devenir très rapidement délicatesi la cohésion de l’ensemble de l’équipage n’est pas parfaite. Souvent, onassiste à des dissensions entre les différents couples qui occupent les cabinesmises en location. Dans la majeure partie des cas, le capitaine met tout enœuvre pour concilier les parties et tout rentre dans l’ordre rapidement.
Sur CATASCHTROUMPF, le problème était beaucoupplus épineux car les dissensions n’avaient pas pour origine des différents entreles « équipiers » mais bienentre les hôtes eux-mêmes. Il nous est rapidement apparu que, si Monsieur etMadame avaient partagé durant un temps le plaisir de naviguer ensemble sous lesoleil des tropiques, ce plaisir n’était plus partagé de la même manière depuisun moment. En effet, Monsieur aimerait bien aujourd’hui changer CATASCHTROUMPFpour un nouveau catamaran… tandis que Madame n’aspire plus qu’à retourner en Bretagnepour s’occuper de ses petits-enfants !
Il ne nousappartient pas de juger l’un ou l’autre, le choix de vie appartenant à chacun.Pour autant, nous avons bien été contraints de constater que ces deux positionsétaient très éloignées l’une de l’autre et généraient de fortes tensions dansle couple, tensions dont nous subissions allègrement les conséquences. Ainsi,il arrivait que Madame reste invisible une demi-journée dans sa cabine. Ad’autres moments, elle apostrophait vertement son mari parce qu’il n’avait pasfait ceci ou cela (ce dernier restait alors taisant la plupart du temps).
A d’autresreprises, et sans doute muée par la sensation d’être contrainte de rester huitmois par an sur CATASCHTROUMPF,Madame reprenait vertement telle « équipière »parce que la vaisselle n’était pas rangée au bon endroit ou tel « équipier » parce qu’il nes’était pas saisi assez vite d’une bouée d’amarrage. Ainsi, plusieurs fois parjour, nous devions prendre sur nous pour ne pas lui répondre et lui rappelerque nous étions des clients, et non pas son mari ou ses enfants.
Sans nos effortsconstants, les 10 jours de croisière se seraient vite transformés en match deboxe quasi permanent.
Parailleurs, et toujours sans doute en réaction au fait qu’elle devait passer 8mois sur CATASCHTROUMPF, Madame nous faisait bien comprendre que le carrérestait SON carré. Ainsi, durant tout le séjour, il ne nous a pas été possibled’en profiter, même lors des longues traversées parfois inconfortables partemps de pluie et 3 mètres de creux. Au demeurant, sa stratégie consistait àoccuper le terrain en permanence, comme l’indiquent les photos ci-dessous quiprésentent le carré tel que nous l’avons vu durant tout le séjour (aucundes effets présents sur les photos ci-dessous ne nous appartenait) :
Monsieurétait, pour sa part, toujours agréable et particulièrement affable lorsqu’ilétait question de répondre à des questions liées à la voile. Manifestement,c’est un authentique marin qui a déjà effectué de nombreuses traversées transatlantiques.
Toutefois,et en dehors du nautisme, aucun sujet ne semblait véritablement l’intéresser.La navigation elle-même ne lui plaisait que dans son aspect technique. Il pouvaitpasser ainsi des heures à rechercher le meilleur réglage pour ses voiles,cherchant à gagner quelques dixièmes de nœud de vitesse au portant, mais restaitde marbre devant une superbe plage. Son domaine de compétence est lanavigation, pas la plaisance.
Cette nuancelinguistique n’a rien d’anecdotique. Si vous imaginez votre croisière faited’une subtile alternance de matinées de navigation entre deux îles etd’après-midis de farniente sur des plages de sable fin passez votre chemin oune choisissez surtout pasCATASCHTROUMPF !
En effet,Monsieur n’est résolument pas du genre à rester ne serait-ce qu’une heureallongé sur la plage. Il aime nager, éventuellement prospecter les environs enmasque et tuba, mais n’apprécie assurément pas rester trop longtemps sans rienfaire.
Ainsi, sivous lui demandez de vous emmener sur une jolie plage il ne vous dira pas non.Une fois arrivé, après vous être baigné, vous vous allongerez sur votre drap debain et vous vous plongerez dans la lecture d’un livre ou vous choisirez defaire la sieste. A bout d’une heure, vous lèverez la tête et vous constaterezque Monsieur est assis sur le bord du boudin de l’annexe et qu’il attend, commeun malheureux. Il ne risque pas de s’allonger au soleil… il n’a même pas prisde serviette ! Vous allez alors rapidement culpabiliser et vousretournerez sur le bateau.
4-2 Le bateau
Cependant,ne pensez pas non plus faire le lézard sur CATASCHTROUMPF, il n’est résolument pas prévu pour cela.Lui aussi est un bateau optimisé pour la navigation, pas pour laplaisance !
CATASCHTROUMPFest un Nautitech 475 datant de 1996. Il est maintenu en parfait état par sonpropriétaire, toujours prompt à essuyer la moindre salissure ou à resserrer unevis ayant bougé du fait des vibrations du moteur. Pour autant, sa conceptionremonte donc à plus de 18 ans et ses aménagements ne sont plus du tout auniveau d’un bateau de plaisance moderne.
Quiconquefréquente les salons nautiques aura remarqué que, depuis maintenant denombreuses années, les architectes ont totalement repensé les plansd’aménagement des ponts et des cabines afin de privilégier l’espace habitableet le confort.
Même sur descatamarans récents de taille plus réduite (38 ou 40 pieds), les salles de baindes cabines sont équipées de douches fermées. Il est ainsi possible de prendreune douche sans pour autant mettre de l’eau dans l’ensemble de la salle de bainet sur le WC.
De la mêmemanière, le lit n’est pas situé à plus de 1,20 mètres du sol, ce qui peutrendre son accès difficile est induire une sensation de claustrophobie lorsquel’on est allongé, la hauteur sous barrot étant alors plus que réduite.
Enfin, lesbateaux d’aujourd’hui sont avant tout pensés pour la plaisance et laissent unelarge place aux espaces pour étendre sa serviette et profiter du soleil. Sur CATASCHTROUMPF, nul endroit pours’allonger à l’extérieur, à l’exception des trampolines (partiellement occupéspar du matériel et inutilisables en navigation du fait des projectionsd’eau) ! Même pas moyen d’utiliser le roof pour y mettre sa serviettecompte tenu de la présence du mas de grand voile à quelques centimètres dehauteur ! Un bateau de plaisance…où l’aspect plaisance est proscrit !
De la mêmemanière, l’accès extérieur aux coques avant depuis le carré est potentiellementdangereux. En effet, au lieu d’avoir de véritables contre-marches moulées dechaque côté, il n’y a qu’une petite marche profonde de quelques centimètresseulement. Il est alors très facile de glisser, surtout lorsque l’on redescenddepuis l’avant vers l’arrière, même si on y prête attention.
Lecapitaine, qui est pourtant censé connaître parfaitement son bateau en a ainsifait lui-même l’expérience durant notre croisière. Il a glissé et estlourdement tombé sur le dos. Il s’en est tiré avec des fortes douleurs dans lescôtes durant plusieurs jours… et nous n’osons pas imaginer ce qu’il seraitadvenu si sa chute avait été plus grave.
4-3 L’aspect pécuniaire
Comme nousl’avons indiqué en préambule, le choix d’une « croisière participative » avait également été motivépar un aspect financier. Il nous était apparu que ce type de voyage étaitsensiblement moins onéreux que les systèmes classiques de location de bateau oude location à la cabine.
De fait,après analyse, c’est un peu comme si on cherchait à comparer le prix d’unesemaine de vacances à l’hôtel en formule tout inclus avec le prix d’une mêmesemaine de vacances passée chez de la famille. Le coût de la seconde formulesera vraisemblablement inférieur à celui de la première mais ne sera en riencomparable.
ð Dans le casd’une location classique, vous réglez l’avitaillement du bateau de manièreidentique. Pour autant, vous pouvez choisir d’acheter ce qui vous fait plaisir,sans vous soucier des goûts (et donc des coûts potentiels) particuliers dupropriétaire du bateau. De la même manière vous êtes certain de consommer ceque vous avez acheté et non les restes laissés par les locataires précédents,lesquels peuvent ne pas correspondre à vous goûts et être de qualitésensiblement inférieure. Pour l’exemple, voici une anecdote parmi de nombreusesautres vécues sur CATASCHTROUMPF : nous avions acheté du jambon blanc de qualitésupérieure et des gâteaux secs de marque au beurre frais. Durant tout levoyage, il nous a été demandé de manger du jambon insipide, qui était en faitde l’épaule, au motif que sa date de péremption était dépassée et idem pour lesbiscuits sablés qui n’étaient qu’une marque de distributeur ! Bienentendu, les propriétaires du bateau auront eu tout loisir de déguster nosvictuailles de qualité après notre départ, en attendant que de nouveaux « équipiers » viennent assurerle remplissage de leur frigo.
ð Dans le casd’une location classique, vous devez assurer le remplissage en carburant et eneau des réservoirs du bateau. Si vous optez pour un navire équipé d’undéssalinisateur, vous vous affranchissez des restrictions de consommationd’eau, même si ce surcroît de consommation aura une répercussion automatiquesur la facture du gasoil (nécessaire pour faire tourner les moteurs ou legroupe électrogène afin de produire l’électricité alimentant l’appareil). Pourautant vous aurez la maîtrise totale de votre budget et de votre niveau deconfort. Sur CATASCHTROUMPF,ne pensez surtout pas pouvoir jouir de la même liberté. En effet, la rigueur yest toute militaire.
ð Dèsle premier soir, on vous précise qu’il faut économiser l’eau, que les douchesdoivent être très courtes et que, sauf cas d’absolue nécessité, il ne faut pasrecharger les appareils électroniques (téléphones, tablettes, ordinateursportables etc…) car ils consomment beaucoup d’énergie électrique. Suivant encela le vieil adage « fait ce que je dis, pas ce que je fais », lespropriétaires s’accommodent toutefois de ces règles : tous les matins, unmoteur tourne au minimum une heure afin de recharger les batteries…et alimenterle grille-pain énergivore qui sert à l’usage exclusif de la maîtresse des lieux !De la même manière, son ordinateur portable est branché en permanence afin depouvoir surfer sur internet et dialoguer sur Skype avec ses enfants etpetits-enfants dès qu’un hotspot wifi se présente !
ð Dansun autre registre, sur CATASCHTROUMPF, les pompes à eau sontcoupées dès que les propriétaires vont se coucher…tant pis pour vous si voussouhaitez faire vos ablutions après eux! Tout ceci est d’autant plus ridiculeque le surplus de consommation de gasoil que vous auriez pu réaliser pour profiterpleinement de votre croisière aurait été de toutes les façons à votre charge àla fin du séjour !!!
ð Dans le casd’une location classique avec skipper, il est d’usage que vous preniez à votrecharge les frais de nourriture de celui-ci. De la même manière, si vous louezune hôtesse, vous assurez également ses frais de nourriture. Sur CATASCHTROUMPF, vous payez donc pourMonsieur ET pour Madame, alors que celle-ci n’est nullement une hôtesse (toutau plus consent-elle à participer très partiellement à l’élaboration desrepas). En plus, si vous décidez d’aller manger dans un restaurant, vousprendrez en charge ces deux couverts supplémentaires…et bénéficierez alorségalement de l’humeur très versatile de Madame !
On l’auracompris, louer sur CATASCHTROUMPFreviendra donc à payer presque aussi cher que louer un bateau classique avecskipper, mais sans aucun agrément. C’est un peu comme passer une semainede vacances chez belle-maman mais en payant le prix d’une formule en pensioncomplète à l’hôtel (et sans pouvoir choisir sa chambre, la composition oul’heure de ses repas, avec un accès limité à la salle de bains et àl’électricité et le plaisir de partager toutes ses journées avec sabelle-mère !).
4-4 L’aspect légal
Si lalocation d’un bateau ou d’une simple cabine auprès d’un loueur professionnel nesoulève aucune interrogation particulière en termes juridiques, il en vadifféremment dans le cadre de notre « croisière participative ». Sur CATASCHTROUMPF, un contrat onéreux –même non écrit - est conclu entre le propriétaire et les équipiers. Ainsi, et quelque soit le nom que le propriétaire veuille ensuite lui donner à ce contrat, iln’en demeure pas moins qu’il s’agit de fournir une prestation de servicestarifée (et quand bien même la notion de services laisse ici grandement àdésirer).
Dèslors, on peut s’étonner que la négociation initiale du contrat interviennedirectement avec le propriétaire et non avec une société commerciale, sauf à ceque celui-ci exploite son bateau en nom propre, à l’image de certains artisans.On relèvera néanmoins qu’à aucun moment il ne nous a été communiqué denuméro d’inscription à un quelconque registre du commerce.
Parailleurs, le transport onéreux de passagers nécessite de satisfaire à denombreuses obligations administratives, juridiques et fiscales. Dans le cas de CATASCHTROUMPF, aucune formalité nesemble avoir été accomplie, que ce fut pour le navire ou pour le capitaine.
Ainsi,le bateau n’est soumis à aucune visite des autorités compétentes visant às’assurer de son état, de la présence et du bon fonctionnement du matériel desécurité obligatoire, de la capacité juridique et technique du capitaine àassurer le transport de passagers à titre onéreux.
Pour faireun autre parallèle avec CATASCHTROUMPF,c’est un peu comme si un particulier, par ailleurs passionné d’aviation,décidait d’acheter un monomoteur de 8 places et entreprenait de louer cesplaces pour des vols touristiques d’une semaine ou plus au-dessus duterritoire. Nul doute que cela ne fonctionnerait pas longtemps dès que celaviendrait aux oreilles de la Délégation Générale à l’Aviation Civile…
Etqu’adviendra-t-il le jour où un « équipier » passera par-dessus bordou aura un accident grave sur le bateau ? En l’absence d’assurancerégulière pour couvrir une activité commerciale non déclarée, lui ou ses ayantsdroit se retourneront vers le propriétaire qui sera immanquablement reconnucivilement et pénalement responsable.
D’ailleurs,et sur le plan de la sécurité, le plus grand laxisme règne. A aucun momentil ne nous a été présenté les différents éléments de sécurité (gilets et bouéesde sauvetage, fusées, radeau de survie, etc…), leur emplacement, la manière des’en servir ou la conduite à tenir en cas d’avarie. Ceci paraît d’autantplus grave que l’un des équipiers avait annoncé dès le départ qu’il ne savaitpas nager !
Pourterminer sur cet aspect légal, nous avons également pu constater que le rythmedes locations semblait s’enchainer à une fréquence plus que soutenue.Nombreuses étaient les demandes téléphoniques qui ne pouvaient être satisfaitesdu fait d’un planning de réservations déjà bien rempli pour la saison 2014.
Attenduque cette activité commerciale, telle que pratiquée sur CATASCHTROUMPF, ne peutavoir d’existence légale, elle n’a pas non plus d’existence fiscale…mais ceciest encore un autre domaine.
La morale de cette histoire
Avantde réserver notre croisière sur CATASCHTROUMPF nous avions tenté de recueillirdes renseignements sur internet. A l’exception du site http://www.cata-lj.com/ nous n’avions pas pu trouver lamoindre info sur le bateau, son propriétaire ou sur d’éventuels avis d’anciens « équipiers ».
Deretour en métropole, après en avoir parlé entre nous et repris le cours denotre vie normale, nous avons décidé de faire partager notre malheureuse (etonéreuse) expérience. Nous ne voulions pas que d’autres personnes puissentainsi se laisser séduire par les charmes d’une « croisière participative », ou alors en touteconnaissance de cause.
Nousavons bien conscience que nous sommes peut-être particulièrement mal tombésavec CATASCHTROUMPF. Un autre couple de propriétaires, qui se seraitvéritablement comporté en hôte ayant conscience qu’il transporte des CLIENTS,qui aurait eu un sens minimal du commerce et de l’accueil, aurait certainementpu nous faire vivre cette croisière d’une manière beaucoup plus conviviale et agréable.
Quoiqu’il en soit, si vous rêvez d’une croisière inoubliable sous les tropiques, nefaîtes pas la même bêtise que nous : oubliez CATASCHTROUMPF !Accessoirement, si vos moyens vous le permettent, acceptez de dépenser 500 ou1000 € de plus par couple et offrez-vous une solution professionnelle,juridiquement solide et contractuellement balisée.
Enrevanche, si vous souhaitez endosser le rôle d’« équipiers » prêt à permettre aux propriétaires deCATASCHTROUMPF de se payer LEURS vacances et LEURS frais de fonctionnement surLEUR bateau avec VOTRE argent : n’hésitez pas !