La Lybie en 4x4
Amoureux des grands espaces comparables aux océans ou à la montagne, nous, nous aimons les déserts.
Après avoir baroudé en Tunisie, au Maroc nous sommes partis en Lybie (3 semaines) avec une organisation. Faire le désert libyen seul c’est mission impossible, pour des raisons de sécurité matériel (les ensablages) et la sécurité personnel nous étions sous le régime de Kadhafi c’était chaud déjà l’époque. Maintenant les zones désertiques sont fréquentées par des groupes armés.
Les formalités à la frontière libyenne sont très longues, Il a fallu acheter des plaques libyennes (obligatoires) et nous avons eu droit à une fouille complète des véhicules. Nous étions 7 4x4 et 5 motos plus un camion d’assistance en 6x6. Nous avons dû attendre l’arrivée de notre « guide » nous n’avions pas le droit d’être en Lybie sans guide (se sont généralement des militaires qui sont là pour nous surveillés au cas où …nous détériorerions les sites. La Lybie a un grand patrimoine préhistorique.
Le Tassili est un plateau de grès qui se trouve dans le Fezzan. De là-haut le panorama est grandiose .
L’Akakus s’étend sur 250 km². Gigantesque musée préhistorique à ciel ouvert. Dans ces grottes on trouve de nombreuses peintures rupestres. Elles datent de 12 000 avant J-C jusqu’au 1er siècle de notre ère. C’est MAGNIFIQUE !
LES GROTTES RUPESTRES, avec nos traces de pneus !!
Peintures rupestres dans l’Akakus
Le désert est rempli de trésors archéologiques. Durant cette période de la préhistoire, le désert était couvert de broussailles et avait même quelques parcelles bien vertes. À l’âge de pierre, l’Homme commence à créer des outils. Un jour en me baissant pour…faire pipi j’ai trouvé un magnifique biface en silex (je l’ai toujours) des pointes de flèches ont étaient trouvées par notre groupe.
On a du mal à imaginer cet endroit sec et aride recouvert d’eau j’ai trouvé également des coquilles d’escargots jaunes, ETONNANT !
Un jour que Raphael notre fils, s’ennuyait je trouve des petits cailloux noirs et ronds que je ramasse pour jouer aux billes avec lui et un plus gros pour nous servir de boulard. Quelques mois plus tard en France j’assiste à une conférence de Théodore Monod le « fou du désert », j’avais emmené avec moi ses pierres qui me semblaient étranges et il m’a confirmé que se sont bien des …météorites !!
La fameuse Arche d’Afazedjar se dresse devant nous. (Regardez les 4x4 tous petits à droite)
Nous avons bivouaqué près de l’arche a l’abri du vent.
En Lybie il y a beaucoup de vent nous y étions en mars il faisait beau mais froid par le vent et la nuit le thermomètre descend bien en dessous de zéro.
Nous montions notre tente de façon à ce qu’elle soit recouverte au sol par le sable pour éviter que le vent passe dessous et génère du froid. Mais nous avions très froid la nuit nous dormions tous habillés avec parka, bonnet, écharpe et chaussettes. Bien que nos duvets soient appropriés je dormais avec Raphaël blotti l’un contre l’autre pour nous réchauffer. Le froid a été notre ennemi.
Une falaise abrupte le Rocher Tagzilt,
Nous sommes sortis de l’Akakus, voici les dunes de l’Erg Murzuq
Ces dunes sont vraiment immenses autour de 200-250 mètres, ce sont des montagnes de sable et quand on est tout en haut tout est petit ! L’erg Murzuk est une immense mer de sable sur plusieurs centaines de km2,. Nous rentrons DANS les dunes, le pilotage est très technique et dois être très précis .
Le point noir sur la dune c’est une des motos qui tente le franchissement. Cette photo je l’ai prise à plat ventre sur le sable pour figer la crête de la dune façonnée en vague par le vent. Je n’étais pas tranquille car j’ai la phobie des scorpions. Le matin quand nous sortions de notre tente les traces très caractéristiques sur le sable ne laissaient pas de doute quant à leur passage. Il y a de la vie dans le désert, des oiseaux tout noir avec une tache blanche sur la tête; les touareg l’appelle le moula moula. Cet oiseau est vénéré car selon la légende une caravane égarée aurait été sauvée par des moula moula qui leur auraient montré le bon chemin.
Une sorte de melon sauvage qui apparait au matin gorgé d’eau et qui s’apparente à la providence pour quelques animaux qui, en le consommant, puisent l’eau dont ils ont besoin pour survivre dans un milieu si hostile.
L’halfa cette plante du désert que nous ramassions ainsi que les crottes de « chameaux » et que nous utilisions dûement séchés (nous les faisions séchés sur la galerie de nos 4x4), pour faire le feu au campement.
Le soir venu et le soleil couché la lune nous apparaissait tel un lampadaire dans notre salon. Le fait qu’il ni avait pas ou peu de nuage, car chassés par le vent, nous avions des voies lactées de toutes beautés.
Des bivouacs surréalistes que je n’oublierais jamais !!
Notre 4x4, grosse puissance moteur indispensable.
Le vent a mis à nu un pipeline, un de nos équipiers a glissé dans le devers de la dune et s’est collé contre le pipeline. Nous avons mis beaucoup de temps pour le sortir de là, au treuil, et pendant ce temps Raphael joue au équilibriste.
Une dune que nous venons de franchir,
parfois nous mettions des heures pour passer Il y en avait toujours un qui, soit se posait à la crête d’une dune ou un autre qui s’ensablait. Il fallait, solidarité oblige, sortir les pelles les plaques de désensablage les sangles afin de le dégager. Un de nos équipiers avait un Land a « bout de souffle » et manquait de puissance dans les passages difficiles, nous le faisions passer au treuil, ça fait partie du voyage !!wadi teshuinat
Raphael, a perdu sa première dent en Lybie et bien là-bas il n’y a pas de petits souris se sont les fennecs qui passent …oui oui !!
Une fois en fin de soirée le groupe s’était scindé et nous roulions à 2 véhicules sur une piste de cailloux et de sable on se faisait plaisir en roulant vite. Un vehicule sur une piste transversale nous fait des appels de phares.
On ne repond pas et continuons de rouler, mais le vehicule un 4x4 pickup nous double en trombe et nous stoppe on se mettant plus loin au travers de la piste.
Descendent des hommes qui nous pointent avec leurs armes , habillés en treillis militaires chaussés de…tongs . Ils nous demandent nos passeports et nous font garer sur une autre piste laissant le leur au travers.
Au loin on apercevait les lueurs des phares des autres 4x4 qui avançaient.
Sur la benne du pickup un gros objet est recouvert d’une bache ; un des hommes retire cette bache et nous decouvrons la presence d’un fusil mitrailleur, il le pointe en direction du convoi.
Ces hommes evidemment ne parlent ni francais ni anglais. Michel très calmement essaye de dialoguer car ces hommes sont très enervés et nous font comprendre que si le convoi qui arrive ne s’arrete pas ils tirent dans le tas ; ce soir là notre fils est dans le 6x6 en tête du convoi.
Lorsque le groupe est arrivé et après avoir pris leurs passeports ils nous ont escortés à leur refuge, un barraquement pas très accueillant d’autres hommes étaient là.
Nous sommes restés des heures sans rien faire, rien ne se passait, nous ne savions pas qui ils etaient militaires, miliciens , ou voleurs…peut etre voulaient ils nous depouiller mais peut etre que nous étions trop nombreux nous ne le saurons jamais.
Au bout de plusieurs heures Raphael demande à boire (les enfants en lybie surtout les garçons sont des rois) un homme comprend et va chercher un verre de lait, de chamelle, Raphael boit et trouve ce lait très fort « je n’en veux pas maman ! » me dit-il, je lui dis : « tu bois et tu souris » . l’homme a repondu à son sourire et peu de temps après ils nous on laissé partir.
J’ai eu la peur de ma vie.
Umm al-Maa (la mère de l’eau), dans le Fezzan, sud-ouest de la Libye.
Effet miroir c’est MAGNIFIQUE !
Cette oasis en PLEIN désert laisse perplexe les scientifiques et nous laisse rêveur ; il y a la vie ici nous y avons vu des poules d’eau et des papillons.
De grands espaces, comme j’aime et la fin de cette belle aventure.