Je suis un parisien je souhaite aller vivre en Barbade plus précisément dans la capitale. Je voudrais savoir est-ce que c’est compliquer pour un français de créer sa propre activité car c’est la meilleure façon pour subvenir à mes besoins. Je souhaite avoir des infos sur la vie en général sur cette île ( moyen d’achat , la sécurité, le mode de vie, l’accueil etc)
Bonjour,
En 2008, j’ai effectué un stage de fin d’études à la Barbade. J’y ai donc un peu vécu, avec un compagnon né dans l’ïle et y ayant grandi jusqu’à ses 10 ans. Il y avait toujours sa grand-mère, son père, sa soeur et une demie-soeur.
Nous habitions la côté Atlantique, à l’est, à Bathsheba (Philip’s road). Notre location de vacances coûtait par mois 1000 dollars Barbadiens, soit 500 dollars US à l’époque. Nous donnions des espèces au propriétaire, de la main à la main. Mais il s’agissait d’un logement où souvent les surfeurs ne séjournaient que quelques semaines. Il y avait moins cher comme loyer.
Je travaillais en stage pour l’agence de publicité VIRGO communications. On m’a proposé un contrat, à la fin de mon stage. Les démarches administratives étaient longues et compliquées.
Je me souviens d’un rendez-vous dans un batiment situé sur le port, à Bridgetown. Nous avons payé (j’ai oublié le montant). J’étais accompagnée de mon petit copain Barbadien. Pour expliquer les raisons de mon séjour, nous avons déclaré que je venais rencontrer ma belle famille et que nous avions prévu de nous marier. Ce discours permettait d’éviter les questions.
Même après plus de 3 mois d’attente, ces démarches n’ont pas abouti à un permis de travail.
L’agence de publicité m’avait demandé à mon arrivée à l’aéroport de ne surtout pas mentionner ma convention de stage. Officiellement, j’étais touriste. L’agence me payait en me donnant un chèque, que j’échangeais contre des espèces au guichet d’une banque, dans laquelle je n’avais pas de compte.
Pour accélérer la procédure, la directrice de l’agence de publicité m’a suggéré de me marier avec mon compagnon, qui avait la nationalité Barbadienne. D’abord, j’ai cru à un malentendu. Mais non. La directrice a ajouté qu’à long terme, de toute façon les clients allaient se poser des questions sur ma situation. Visiblement, je n’avais pas d’autre option.
Je tiens à préciser que le pays est aussi petit que la ville de Brest, par exemple. Tout le monde se connaît. Surtout les riches clients des agences de publicité, qui possèdent des complexes hôteliers, des agences immobilières, des parcours de golf ou des terrains de polo.
J’ai pourtant grandi dans un village de 1 600 habitants, en île-de-France (Seine et Marne). Mais sachez qu’à la Barbade, l’anonymat est presque impossible.
Si vous lancez un business, le bouche à oreille jouera un rôle crucial dans votre réputation.
Après mûre réflexion, j’ai quitté l’agence de publicité, le pays et mon compagnon.
Ce choix peut vous sembler radical mais je n’ai jamais envisagé de me marier pour régulariser ma situation, décrocher un emploi et simplifier les démarches administratives.
J’avais 25 ans et l’envie de commencer ma vie professionnelle rapidement.
Personnellement, mon histoire amoureuse arrivait à sa fin et cette expérience de plus de 6 mois a confirmé que je n’avais pas choisi la bonne personne pour construire un avenir.
Evidemment, partir a été une étape douloureuse.
Depuis 2008, peut-être qu’il est devenu plus facile de s’intaller à la Barbade et d’y travailler lorsqu’on vient de France. Je l’espère. Et je souhaite à tous ceux qui veulent tenter l’aventure de se lancer et d’en profiter.
Je tiens juste à vous prévenir : si, comme moi, vous ne pratiquez aucune religion, ne vous rendez pas à l’église et vivez en couple avec une personne noire, attendez-vous à être observé en permanence.
Il y a très peu de couples mixtes et j’ai été marquée par la division nette de l’île entre la côte ouest Caraïbe à l’ouest, où vivent principalement des personnes riches et blanches, et la côte Atlantique à l’est, où vivent des personnes modestes et noires.
Je n’ai pas trouvé l’équivalent de la classe moyenne que je connaissais en France. Peut-être parce que je ne suis pas restée très longtemps.
Et j’ai eu la sensation que la côte Caraïbe était une sorte de parc d’attractions pour personnes très aisées. Un peu comme un paradis fiscal, réservé à des privilégiés.
Souvent, les Barbadiens pensaient que j’étais Canadienne, de la région francophone du Québec. En 2008, il y avait extrêmement peu de Français. Parler Français peut constituer un avantage.
J’espère que ces informations seront utiles. Le pays offre des paysages magnifiques et on s’habitue très vite au beau temps toute l’année Si vous maîtrisez l’anglais, vous aurez l’occasion d’échanger avec les habitants et vous découvrirez des personnes généreuses. De mémoire, je n’ai pas vu de pauvreté misérable.