( =Une adresse pour tourisme alternatif, près de Pétionville)
Bonjour tout le monde, je viens de rentrer de Haiti (via la Rép. Dominincaine), et je vais essayer de vous décrire mon expérience avec doa/bn (www.haititravels.org), qui m’a acceuillie là pendant 10 jours (9 nuits).
Je cherchais un logement pas cher et calme du côté de Pétionville et j’avais trouvé cette adresse sur le net – encore faut-il comprendre l’anglais, car cette organisation est à l’origine haitienne - américaine et le site est écrit en anglais.
Pourtant, c’est plutôt le français, et un peu de créole que j’ai parlé sur place, Carla n’étant arrivée qu’à la fin de mon séjour ; j’ai surtout eu des contacts avec Ari et sa grande famille, et aussi avec Djaloki, ainsi qu’avec Chantal qui m’a donné des petits cours de créole ; ces 3 personnes-là sont francophones tout en parlant aussi le créole.
Description de l’endroit : très isolé, accessible par une route pentue pleine d’ornières profondes et de poussière, 20 minutes en voiture au moins à partir de la route goudronnée de Pernier (non loin de Pétionville)… Pour ceux qui aiment la vie en communauté, c’est vraiment l’idéal.
L’endroit, appelé « Gros Jean » est un petit hameau, très agréablement ombragé, avec 3 bâtiments, dont une « guest house » très basique, - douches sans eau chaude et toilettes communes, tout ça non couvert = à l’air libre (pour contempler les étoiles), éclairage à la lampe à pétrole dans les chambres, bruissements d’insectes la nuit, avec parfois chants religieux a capella venant d’une église protestante voisine ; électricité limitée dans les endroits communs et parfois accès à internet (gratuit = s’il y a du courant ; coupures d’électricité fréquentes, connections souvent très lentes).
Les 2 autres bâtiments sont les logements de Carla et Ron (avec un salon commun à l’étage, splendide vue depuis le balcon) et en contrebas, la maison d’Ari qui vit là avec sa famille très élargie qui vient du Cap Haitien – et on est traités comme un membre de la famille, avec bisous de tous, enfants y compris tous les matins : très sympa et très convivial.
En principe, ce n’est pas cher comparé aux autres hôtels : 35$ par jour par personne avec repas compris et transfert depuis l’aéroport ou la station de bus ;
… on mange « en famille », il y a un repas cuisiné par jour (en général, le déjeuner, qui est très consistant et délicieux – cuisine locale, ne pas s’attendre à de la gastronomie française !), + petit déj souvent salé, (spaghettis au moins 1 jour sur 3, sans blaguer !) alors que le dîner est léger et en général sucré (bouillie de mais ou crème de banane, en général très savoureux mais il faut se montrer ouvert et ne pas s’attendre à des horaires fixes). Pour ceux qui aiment ça, possibilité d’aider à la préparation des repas (aucune obligation). Il y a aussi un dollar symbolique par jour et par personne à verser pour toute la communauté de Gros Jean.
… Pourtant, l’addition peut devenir salée : étant donnée l’insécurité, même dans le centre de Pétionville quand j’étais là, j’ai été très contente d’être accompagnée de Chantal, qui est une guide-interprète-traductrice très professionnelle, ainsi que de Hérode, un gars du village qui nous servait partout de « body guard » - sans armes ; nous sommes allés ensemble à Kenscoff et dans différents endroits à Petionville, avec un tap tap « privé », piloté par le souriant Maxom : pour les services de ces différentes personnes, on compte 150$ par jour , non compris l’essence – ce qui revient finalement très cher, si on est seul(e) comme moi.
Après 3 jours de ballades escortée de la sorte, j’ai été voir Ari pour lui dire que j’adorais cet endroit et que je désirais rester en Haiti 10 jours mais que je ne pouvais pas payer chaque jour 35 + 150$, plus l’essence ; nous avons négocié pour parvenir à un prix qui nous convenait, mais je dois dire qu’étant plutôt habituée à voyager en Asie, j’ai été surprise par les prix et par le coût de la vie. C’est vrai que suis plutôt indépendante, voyageant en général seule et sans escorte, prenant plaisir à me perdre pour rencontrer des gens et voir comment ils vivent… Je voulais aussi aller voir ce que fait une ONG que je parraine (Aide et Action, soutenant diverses initiatives locales en ce qui concerne l’enseignement) et les accompagner sur le terrain dans les Nippes, aller aussi voir Jacmel, ce que j’ai fait pendant 2 jours.
Mais en fin de compte, j’estime que même si mon budget a été très différent de mes voyages en Inde ou en Iran, malgré tout ça vallait la peine de retourner dans ce pays où j’avais travaillé en 1987 comme guide touristique ; j’ai été touchée par la gentillesse de tout le monde, et beaucoup m’ont aussi dit qu’ils étaient enchantés de recevoir des étrangers et qu’ils en espéraient beaucoup plus à l’avenir. Ils m’ont aussi assuré qu’il n’y avait que Port au Prince qui était dangereux, pourtant en écoutant les nouvelles locales, j’ai entendu parler d’autres incidents, aux Gonaïves, à Léogâne où je venais justement de passer, ainsi qu’à Pétionville.
Certains Haitiens m’ont dit qu’ils n’écoutaient plus les nouvelles, pour ne pas s’affoler davantage. Et en voyant toutes les petites boutiques de loterie sur le bord des routes, je me suis dit qu’il y avait autant « peu de chance » que je gagne le gros lot, que de me trouver dans une situation dangereuse si j’évitais les endroits réputés mal fâmés, comme certains bidonvilles de la capitale – ceci, juste après une vague de kidnappings au mois de décembre, mais ça s’est semble-t-il calmé en janvier.
J’ai vraiment aimé ce calme petit village de Gros Jean avec son ruisseau, sa chute d’eau, sa végétation luxuriante et tous ces grands éclats de rire qu’on entend pendant la journée…
(NB : il y a encore d’autres choses que je pourrais ajouter,notamment que doa/bn est partenaire avec des organisations telles que – Limye Lavi et Beyond Borders (www.beyondborders.net/Programs/EAL/Francais.htm) et Fondasyon N a Sonje: voyez ces sites pour connaître un peu les idées de cette communauté de Gros Jean…)