Culture et arts Iran
Architecture
L’architecture persane se rapproche plus de celle que l’on trouve en Asie Centrale et en Inde que de celle des autres pays musulmans.
La structure des bâtiments est épurée, l’ornementation est très riche. Ils sont recouverts de céramiques multicolores représentants des fleurs ou de la calligraphie. Le bleu domine, et les dômes semblent se fondre dans le ciel. On compte toujours un certain nombre d’éléments récurrents, comme une cour intérieure, des arcades, des iwans (salles voûtées ouvertes sur la cour).
Ce dernier se retrouve également dans les mosquées, où l’iwan d’entrée est surmonté d’une coupole. À l’intérieur, un des iwans comprend un mirhab, c’est-à-dire une niche orientée vers la Mecque. Le portail de la mosquée, souvent imposant, est appelé Pishtaq.
Si la céramique domine dans les édifices religieux, les bâtiments civils comme les palais sont surtout recouverts de fresques. A cet égard, le pavillon des Quarante colonnes à Isphahan est particulièrement représentatif avec de magnifiques fresques évoquant la vie de la cour au XVIIème s. mais aussi des scènes de bataille contre les Ottomans ou entre l’Inde et l’Iran.
Les cités de l’ancienne route de la soie abritent aussi des caravansérails, les plus vieux remontent aux Seldjoukides, certains sont reconvertis en hôtel. Si vous n’y résidez pas, entrez y au moins pour boire un verre, histoire d’admirer leur structure intérieure.
L’Iran présente aussi des édifices représentatifs de l’architecture du désert et de l’ingéniosité des architectes iraniens pour trouver des solutions au problème de la sécheresse notamment des citernes abritant des réserves d’eau ou des glacières (comme celle d’Abarkou, un cône semi enterré servant à conserver la glace apportée de la montagne). Dans les villes, vous verrez aussi souvent des tours à vent alimentées par un système de ventilation naturelle. Plus la tour est haute, plus le propriétaire de la maison est riche. Certaines sont particulièrement sophistiquées.
Les promenades dans les jardins sont des moments de détente à ne pas manquer en Iran. D’autant plus qu’ils sont censés représenter le Paradis. Profitez-en ! On y trouve calme et fraicheur.
Le jardin perse répond à un plan géométrique précis. Il est entouré de hauts murs pour le protéger contre le sable et les animaux sauvages mais aussi faire de l’ombre selon les différents moments de la journée. Les jardins restent verdoyants grâce à un ingénieux système d’irrigation qui recueille l’eau des montagnes, composé de puits et de canaux souterrains construits en pisé. Cette eau alimente des bassins et des cascades qui structurent les jardins et rafraichissent l’atmosphère. Et servent aussi à les arroser. Tout autour, cyprès et platanes alternent ainsi que des fruitiers pour attirer les oiseaux.
Les fleurs sont aussi très présente particulièrement les roses (que l’on voit aussi en grand nombre dans les décorations de certaines mosquées). Enfin des pavillons avec divers fonctions structurent l’ensemble. On trouve même dans le jardin Bagh-E-Fin à Kashan un superbe hammam.
C’est la poésie qui domine largement la littérature. Les Iraniens vouent un véritable culte aux poètes classiques, ardents défenseurs de la culture persane. Bon nombre de rues ou d’établissements font référence à Ferdosi, Omar Khayyam, ou aux deux grandes personnalités originaires de la ville de Shiraz, Saadi et Hafez, dont les mausolées sont de véritables lieux de pélerinages. Beaucoup de poèmes sont liés à la religion, les intellectuels se sont convertis à l’Islam après la conquête arabe.
Parmi les œuvres majeures, on compte Shah-namah (le livre des rois) dans lequel Ferdosi (10e siècle) conte les actes héroïques des rois jusqu’à la conquête arabe, Golestan (Le jardin des roses) et Bustan (le verger), des recueil de vers et de prose de Saadi (13e siècle), ou Divan e-Hafez, 500 ghazals (chants d’amour) du grand Hâfez (14e siècle), dont le nom signifie « celui qui connaît le Coran ».
Sans oublier « les 1001 nuits » recueils de contes populaires d’origines persanes, indiennes et arabes mais censuré en Iran. Schéhérazade est un prénom perse iranien.
La littérature pour enfants est aussi victime de la censure : ici les 3 petits cochons sont devenus 3 petites chèvres !
La peinture persane remonte à l’époque Seldjoukide (du 11e au 13e siècle), elle commence à apparaître dans le Coran, puis se répand aux autres livres pendant la domination Monghole (13-14e siècle).
Trois peintres ont excellé dans ce domaine : Mir Sayyid Ali, Kamaleddin Behzadand et Mihr ‘Ali, jetant les bases de la peinture perse.
L’art de la calligraphie coufique, importée de la péninsule arabique, est très utilisé, notamment sur les édifices religieux. Toute représentation humaine étant interdite, les mosquées sont décorées de versets, de fleurs et quelque fois d’animaux souvent des oiseaux ou des paons.
Les tapis tiennent le haut du pavé depuis des millénaires : on dit que le tombeau de Cyrus le grand à Pasagardae était recouvert de luxueux tapis.
Aujourd’hui encore, les artisans tapissiers les fabriquent à la main à Hamadan, Na’in, Kashan, Tabriz, Téhéran, Shiraz, Yazd, Mashhad ou Qom souvent selon un plan géométrique et une symbolique qu’il faut se faire expliquer… Chaque ville a sa spécificité et ses motifs. Tapis de Tabriz en laine, soie et coton compliqué à fabriquer ; tapis d’Ispahan avec des motifs floraux et des oiseaux évoquant le paradis, tapis Qôm tout en soie de la mer Caspienne…et même des « tapis volants », tout en soie avec des dessins différents recto verso. Le tapis citadin est tissé sur métier vertical tandis que le tapis nomade est tissé sur un métier horizontal en laine de mouton ou de chameaux selon les tribus avec des dessins plus libres, moins codifiés.
Les tapis ne sont pas de simples éléments décoratifs, ils sont aussi un signe extérieur de richesse (certains sont entièrement en soie) et sont utilisés pour la prière. Un tapis ordinaire comporte 30 nœuds au cm². À partir de 50 nœuds, ils seront de meilleure qualité et plus résistants. Le prix d’un tapis varie en fonction du nombre de nœuds, du dessin, de la matière et de la taille. N’hésitez pas à marchander.
D’autres formes d’artisanat sont tout aussi intéressantes, comme les nappes couvre-lits ou autres textiles imprimés avec des tampons en bois gravés (qalam qar), un savoir-faire originaire d’Ispahan, ou la marqueterie (khatam) qui s’est développée dans les cours safavides pour orner des petites boîtes, accompagnées de peintures, ou encadrer des miniatures, qui racontent bien souvent les aventures de la cour.
Les miniatures persanes sont aussi un artisanat ou plutôt un art typique du pays. Il y a différentes écoles de miniature selon les dynasties et les régions. L’école de Tabriz se caractérise par des ciels dorés qui représentent l’abondance. L’école de Shiraz dessine des fleurs avec des points proche du pointillisme. Il s’agit souvent de scènes d’histoire, beaucoup de scènes de bataille, de scènes de la vie à la cour mais aussi des représentations de convois sur la route de la soie et de leur campement. Le support peut être de l’ivoire, de l’os de chameau pour les boîtes ou moins précieux du plastique. Le pinceau est fait par l’artiste en poils de chat et les couleurs sont à base de pigments naturels minéraux ou végétaux. Le prix n’est pas proportionnel à la taille, ce serait même plutôt l’inverse et dépend de l’exécutant, maitre ou élève. N’hésitez pas à rentrer dans une boutique pour vous faire expliquer avec des exemples.
Bien qu’elle soit officiellement interdite, les standards modernes s’introduisent par le biais du satellite et d’internet et circulent largement sous le manteau. On a même vu sur internet de jeunes iraniens braver la censure et faire un remake de la vidéo de Happy de Pharell Williams.
La musique traditionnelle est en revanche totalement « islamiquement correcte » ! C’est souvent une poésie accompagnée d’instruments tels que le tar (cousin du sitar indien), le dahol et le zarb (des percussions), le kamancheh (violon) et le daf et daryereh (tambourins).
Le cinéma d’auteur a permis de lever le voile sur la société iranienne moderne, son thème de prédilection étant le quotidien des Iraniens, mettant souvent en lumière la schizophrénie du système, ce qui attire aux réalisateurs et comédiens les foudres des autorités locales.
On se souvient qu’en 2014, la bise de Gilles Jacob, président du festival de Cannes, et Leila Hatami, l’héroïne de Une séparation et membre du jury, a valu à l’actrice de sévères critiques de la part du gouvernement.
Souvent récompensés dans les compétitions internationales, les Jafar Panahi, Abbas Kiarostami, Mohsen et Samira Makhmalbaf n’ont que peu d’écho dans leur propre pays.
Quelques films à voir pour mieux comprendre l’Iran
Hit the road de Panh Pnanhi (2022) Un road movie à l’Iranienne.
Un héros de Asghar Farhadi (2021) Un homme trouve un sac rempli de pièces qui ne lui portera pas bonheur. Une fable moderne et sombre sur l’influence des réseaux sociaux dans la société iranienne
Une séparation de Asghar Farhadi (2011) Comme son nom l’indique un divorce qui révèle les contradictions de l’Iran.
Les chats persans de Bahman GHobadi (2009) La difficulté de monter un groupe de rock en Iran et de s’y produire. Un docu fiction plein d’énergie soutenu par une excellente bande son.
Persépolis de Marjane Satrapi (2007) Une adaptation en animation de la célèbre BD racontant les changements dans la vie quotidienne d’une jeune fille et de sa famille avec l’arrivée au pouvoir des mollahs.
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