Culture Macao

Grâce à cette croissance économique fulgurante consécutive à l’industrie du jeu, les Macanais ont peut-être quelque raison d’être heureux de voir leur niveau de vie s’élever, leurs rues devenir un peu plus propres. Macao croit en l’avenir en s’appuyant sur son riche passé !
Mais la main puissante de Pékin entend faire de Macao une destination plus familiale. Les coups de filet pour lutter contre l’argent sale, la corruption et le blanchiment d’argent se multiplient. Pour contourner les arrêtés de Pékin, les « hôtels intégrés » poussent comme des champignons. Derrière la façade, les casinos continuent de faire couler l’argent à flot...

Important : évitez de dormir à Macao les vendredi et samedi soir – les hôtels sont bien plus chers et l’attente pour les formalités à l’arrivée est très longue.

« Macao, l’enfer du jeu », c’est ce titre prémonitoire qu’avait choisi le réalisateur français Jean Delannoy pour un film d’aventures sorti en France en 1942 (avec Erich von Stroheim dans le rôle principal). Bien que tourné en studio, le film a laissé une empreinte définitive chez les cinéphiles : Macao est associé à l’image d’un endroit dangereux pour qui se laisse prendre par les démons du jeu ! Diabolique ou fantastique, maléfique ou bénéfique, l’industrie du jeu n’a jamais cessé de croître. Depuis la restitution de Macao à la Chine, en 1999, l’économie du jeu n’a fait que se développer. En 2017, Macao a accueilli environ 30 millions de visiteurs, et les casinos ont rapporté la modique somme de 50 milliards de dollars, soit environ 4,5 fois le chiffre d’affaires du Las Vegas Strip !

Des revenus non négligeables pour la région administrative spéciale de Macao ! Cet écart devrait se creuser un peu plus dans les années à venir d’après les analystes. Une véritable poule aux œufs d’or pour la Chine ! Le Lisboa, une institution locale, est sans doute le dernier casino à offrir quelques réminiscences de cette époque aux nostalgiques, car aujourd’hui, même si l’on peut « s’encanailler » tout à loisir 24h/24, les casinos sont plutôt clinquants et finalement assez propres sur eux...

Équivalent de la mafia sicilienne, les triades sont des sociétés secrètes d'origine locale ou venues de Hong Kong, mais aussi de Taiwan ou du Japon. Au cœur de la période noire, le Portugal en aurait recensé jusqu'à 115 différentes, comptant 4 000 membres affiliés, face à 3 000 policiers en exercice...
Pourquoi ? Parce que les casinos sont une occasion unique de blanchir de l'argent à volonté. Dans les salons privés des VIP, on ne perd pas de petites sommes mais des mises minimum (fixées à l'avance) équivalentes à 1 525 € pour un seul jeton, quand ce n'est pas 10 fois plus...

Or ces salons privés n'ont pas toujours été légalement enregistrés... Plus élaboré : la revente de faux « reçus » attestant d'un faux gain afin de « légaliser » de grosses sommes d'argent sale.
Tout cela sans oublier la dimension du profit « légal » et des pertes que génèrent ces tables de jeu ; et donc l'opportunité de faire commerce d'usure en prêtant de l'argent à des taux d'intérêt extravagants aux accros du jeu qui veulent se refaire, et qu'ils devront rembourser sous peine d'être « suicidés » depuis le toit d'un immeuble... comme dans les films !

Excédée par cette très mauvaise publicité juste avant le retour de la colonie à la « mère patrie », Pékin lance une grande opération de ratissage sur le continent en interpellant plus de 100 000 personnes.