Culture Madagascar
Musique et danse
À travers les musiques malgaches et les danses qui leur sont liées, on retrouve l'identité culturelle des émigrés asiatiques et africains à l'origine du peuplement. Sur ces racines, la culture malgache a élaboré sa spécificité artistique, régénérée d'emprunts aux cultures de conquête ou de passage. L'influence européenne est ainsi évidente.
Chaque ethnie a sa musique. Le vocal (a cappella) et les battements de mains sont essentiels. C'est un pays qui chante, danse et s'amuse en toutes circonstances, de la naissance à la mort : l'enterrement, le « retournement des morts », qui donne lieu à un déferlement de rythmes, de chants et de danses.
C'est aussi par la musique et la danse, les psalmodies et litanies rythmées, que l'on entre en relation avec les esprits des ancêtres par le tromba ou rite de la possession.
Sur les côtes
Au nord, au sud, sur les côtes en général, les airs sont trépidants et lancinants. Sur une même base ternaire, plusieurs rythmes ont vu le jour, parfois assez élaborés, toujours très rapides. Parmi les plus fameux, le salegy du Nord et le tsapika du Sud, dérivés de musiques traditionnelles en usage dans les différentes cérémonies d’antan.
Musiques diaboliques s’il en est, toujours faites pour la danse, souvent associées à l’alcool et au chanvre qui, bien plus que la techno, mènent à la transe ! Des danses libératoires qui ne possèdent que quelques mouvements et pas de base imposés.
Très physiques, débridées, voire franchement délurées, elles engagent le corps en entier et sont d'un érotisme torride !
Dans les Hautes Terres
De l'Imerina au Betsileo, à l'opposé de ces rythmes « sauvages », l'expression musicale est solitaire, intimiste, tout en douceur, et les sentiments, que l'on sait pourtant tout aussi ardents, s'affichent de manière platonique. Les rythmes y sont alors plus lents, plus sensuels, souvent accompagnés de gestes d'automates pour appuyer une phrase...
L'hira gasy
On ne peut survoler les traditions musicales du pays sans parler des troupes ambulantes d'hira gasy (« chanson malgache »), spécialité de l'Imerina. L'hira gasy est un spectacle complet de chants, danses, théâtre, discours, dans des joutes opposant 2 troupes. Très populaires, ces « opérettes rurales » sont apparues dans les campagnes avant d'accéder à la cour des rois au XVIIIe siècle et de devenir un art national.
Les tropy d'hommes et de femmes portent aujourd'hui des costumes à dominante rouge vif, qui rappellent les uniformes des soldats de l'Empire. Accompagnés par des instruments modernes européens, les acteurs hurlent plus qu'ils ne chantent la sagesse populaire sur des textes inspirés des légendes, de la vie de tous les jours ou des sentiments amoureux. C'est un incontestable vecteur d'éducation utilisé, par exemple, dans la lutte contre le sida. Des représentations d'hira gasy sont souvent programmées.
Les instruments
Au registre des instruments de musique, il faut avant tout mentionner la valiha, cithare sur bambou tubulaire originaire d'Indonésie. De toute taille, avec cordes d'acier ou de fibres de bambou étirées, elle est répandue dans toute l'île et participe depuis longtemps à l'animation des cérémonies.
La petite guitare kabosy, quant à elle, est de plus en plus valorisée par les nouveaux artistes malgaches pour ses sonorités acidulées. Enfin, l’accordéon, arrivé avec les Occidentaux, fait désormais partie du panel instrumental malgache traditionnel. Quand ses sifflets sont modifiés pour mieux coller aux sonorités locales, il prend le nom de gorodo.
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