Bonjour,
Je viens de rédiger un petit article sur mon voyage à Bali (mon voyage et mes impressions, mon ressenti); c’est un peu long mais en faisant copier/coller, ça devrait se livre, non?
Adresses d’hébergement, bons plans et prix sur mon blog.
itinéraire : Keliki (Ubud) - Sidemen - Keliki - Nusa Lembongan
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3 SEMAINES A BALI EN SOLO (2ème voyage)
On l’appelle l’île des Dieux : elle se situe en Indonésie et fait partie des petites ïles de la Sonde. De la taille d’un département français et avec une population d’environ 4 millions d’habitants, Bali accueille beaucoup de touristes, surtout en été.
A Bali, les activités sont multiples et variées ; les attentes des touristes peuvent être totalement différentes mais chacun peut y trouver son compte : Certains vont donc pratiquer le surf, la plongée ou le snorkeling (ah, ces mots anglais !) et en soirée, faire la fête. D’autres veulent faire un séjour balnéaire et vont aussi préférer le Sud de l’ïle ou les Gilis (Trawangan, Meno, Air), des petites îles au large de Lombok, la petite sœur orientale de Bali.
Je n’ai toujours pas compris pourquoi, pour beaucoup de gens, Bali rime avec belles plages ; c’est une des images qu’évoque Bali à tort à mon avis car ses plages ne peuvent en aucun cas rivaliser avec celles de la Thaïlande, du Sri Lanka ou dans un autre genre de la Bretagne et de la Côte Basque !
D’autres voyageurs viennent pour le yoga, inspirés par le fameux livre d’Elizabeth Gisbert « Mange, Prie, Aime ». Ubud abrite des écoles de yoga.
On peut aussi venir à Bali pour y admirer la nature, je veux parler des rizières et pour ce faire, point n’est besoin de choisir sa saison car il y a plusieurs récoltes dans l’année et si dans certains endroits de l’île, elles sont en eau, dans d’autres, ce sera la période du repiquage ou bien elles formeront déjà un tapis vert ou encore, arrivées à terme (toutes jaunes) vous assisterez à la récolte (traditionnelle).
Mais Bali, c’est aussi une culture et quelle culture ! Contrairement aux autres îles indonésiennes de religion musulmane, les Balinais sont en grande majorité hindouistes. Ils pratiquent un hindouisme particulier, haut en couleurs et très prégnant. Il est partout, dans les rues où chaque matin, les offrandes sont déposées, dans les temples aussi où de nombreuses cérémonies sont préparées et où travaillent dans le calme et la bonne humeur des hommes et des femmes pour que leur cérémonie soit la plus belle possible.
Ce Bali est le mien et je vais vous le raconter !
En Juillet 2009, je découvrais Bali pour la première fois. J’étais revenue enchantée, oui, émerveillée par les paysages, les temples et agréablement surprise par la ferveur des Balinais, leur douceur, leur sourire.
Voilà, c’est décidé, j’en mourais d’envie depuis longtemps, je retourne à Bali cette année en Juillet 2014 mais cette fois-ci seule ! Je sais exactement ce que je veux voir et aussi ce que je veux revoir. En outre, je veux faire l’expérience d’un voyage solo, en espèrant cependant ne pas me retrouver isolée car, pour tout dire, même si je pense être quelqu’un d’indépendant, j’aime la compagnie de mes congénères.
Comme je vais forcément être parfois confrontée à la solitude, j’emporte mon petit ordi pour écrire mon blog mais aussi pour visionner mes téléchargements de films, mon MP3 pour écouter mes émissions de radio préférées et 6 bons livres de poche. Ainsi, j’aurai de l’occupation à défaut de compagnie.
Pour la première semaine, j’irai à KELIKI, dans un petit village balinais dont j’ai tant entendu parler dans les forums de voyage ; pour les deux semaines suivantes, j’ai bien pris des notes mais je ne veux rien réserver, je verrai bien sur place et puis je me fie toujours beaucoup aux recommandations de tel ou tel voyageur et surtout – pour une fois – je ne veux pas avoir un « timing » précis, aucune contrainte. Seulement l’envie de découvrir me poussera je ne sais encore où …
1 semaine dans un village balinais à KELIKI
Me voici à Keliki. C’est un petit village balinais de peintres qui propose des hébergements chez l’habitant; En résumé, ce village se trouve dans les rizières, à 10 km au nord d’Ubud ; on peut y séjourner chez l’habitant et participer à des circuits (proposés par nos hôtes ou par nous-mêmes) à la journée (nombreux sur toute l’île), une balade dans les rizières de 3 à 4 heures, un trek de 3 jours jusqu’au Mont Batur; on peut aussi peindre, apprendre à cuisiner balinais, fabriquer des offrandes, aller même repiquer le riz dans la rizière, se faire masser par une professionnelle, louer un scooter, aller se balader à Ubud, …bref, le programme est vaste et alléchant.
Il existe maintenant 29 chambres à Keliki (mais disséminées ; ça ne fait pas village vacances, loin de là !) et ce projet fait vivre 35 familles balinaises : les familles qui hébergent les voyageurs et les nombreux taxis motos ou voitures, les masseuses, ceux qui donnent les cours de peinture. Cette initiative louable est née grâce à un Français, Yves, qui vit la moitié du temps à Keliki et gère bénévolement une organisation qui a pris beaucoup d’ampleur puisqu’au départ il ne s’agissait que de proposer quelques chambres.
La première journée, Denik, un des peintres de mon balé (enclos familial où logent plusieurs familles) me conduit dans les rizières du village. Ca tombe bien, elles sont en eau et certaines sont prêtes pour le repiquage des semis. C’est un rude travail, les jambes des paysans s’enfoncent jusqu’aux genoux et ils restent voutés de longues heures à enfoncer les plants un à un dans la terre glaiseuse ; à côté d’eux, une cagette contient les semis d’un vert tendre qu’il faut repiquer. Dans un mois, tout aura bien poussé et formera un tapis vert car les plants auront bu toute l’eau. Deux mois de plus et les rizières seront toutes jaunes et il faudra alors procéder à la récolte.
En me promenant dans le village, j’aperçois une procession de femmes portant des offrandes sur leurs têtes ; je les suis un bon bout de temps, sans savoir où mais j’apprends qu’elles vont au cimetière. Il s’agit d’une toute petite cérémonie pour une femme qui vient d’être enterrée. A Bali, on inhume les défunts avant de procéder à la crémation qui peut avoir lieu plusieurs mois plus tard.
Je peux me glisser parmi eux car j’ai mis mon sarong et noué une ceinture. Ca, je n’oublie jamais de le mettre dans mon sac à dos pour pouvoir, à l’improviste, assister à des cérémonies ; ce sera ma petite déception du voyage car je comptais bien voir beaucoup de cérémonies, plus qu’en 2009 et malheureusement, ce ne fut pas le cas. Ici et là quelques préparations de cérémonie mais rien de grandiose ! Il aurait fallu rester en Août pour vivre le faste et la magie des cérémonies, en particulier les crémations.
En tout cas, le sarong avec sa ceinture est obligatoire dans tous les lieux religieux mais ils sont souvent prêtés à l’entrée des temples.
Petite balade dans la région en scooter (à faire absolument)
C’est la première fois depuis très, très longtemps que je monte comme passagère sur une moto et je découvre, un peu tard, que c’est génial ! Je me promets de réitérer l’expérience dès que je le pourrai … et j’en aurai l’occasion !
Cette fois, on me propose Anom comme chauffeur ; oui bon mais celui-ci, assez timide en plus, ne parle ni anglais, ni français. Heureusement, il sait où il doit m’emmener et moi, je parle un peu indonésien.
L’indonésien (qui n’est pas la langue des Balinais mais la langue officielle) est assez facile à apprendre. La grammaire est simplifiée : pas de conjugaison, pas de pluriel. Après, il faut apprendre le vocabulaire ce que j’ai fait avant le voyage mais juste les rudiments ; après mon guide de conversation indonésien (avec grammaire Assimil) a fait le reste et j’ai pu me faire comprendre par Anom .
Le programme de visites de la journée est très éclectique : admirer les rizières de Pujung puis aller voir les sculpteurs de bois, revoir le Temple aquatique de Tirta Empul, déguster cafés et thés sur la terrasse panoramique du jardin agro-alimentaire, visiter l’atelier de Sculptures d’Ade Mada, se promener dans le Temple aquatique de Sebatu, découvrir un peintre talentueux au Musée Antonio Blanco à Ubud et vite rejoindre Petulu en fin de journée pour observer le retour des hérons.
Il ne faut pas manquer le Temple aquatique deTirta Empul : Ce qui est à voir ici, ce sont les bains sacrés. Tirtal Empul est un haut-lieu spirituel. De nombreux Balinais sont dans l’eau, attendant leur tour devant les fontaines. Quelques étrangers aussi mais ils ignorent qu’il faut suivre un ordre particulier, en effet aller de la première fontaine à gauche jusqu’à la dernière, attendre devant chaque fontaine son tour et mettre sa tête sous chaque fontaine en priant. Mais ce que j’aime chez les Balinais, c’est leur tolérance. Même si nous ne connaissons pas tous leurs codes, ils ne disent rien, sourient seulement. Il y a même des touristes qui se baignent prenant les bains sacrés pour une piscine !
Le clou de la visite du Jardin agro-alimentaire, c’est la fabrication d’un café spécial (très !) unique, fabriqué à Bali ; en fait, c’est un café qui a été ingéré par un animal, ils disent que c’est une mangouste (mais des Français m’ont parlé de loirs ou de civettes…) En effet, celle-ci se nourrit des graines du caféier mais, du fait d’une digestion quasi absente, seule la pulpe du fruit est assimilée, le noyau étant restitué intacte. La transformation ainsi réalisée dans le tube digestif de l’animal développe des arômes subtils dans ce café le plus cher du monde.
…Ce jardin permet aussi la découverte des nombreux fruits et épices cultivés à Bali (poivriers, girofliers, caféiers, vanilles, gingembre,…) La visite se termine par une dégustation de cafés (dont le fameux café !)et de thés en terrasse, face aux rizières.
Puis nous repartons en scooter et quelques kilomètres plus loin, le temple aquatique de Sebatu se profile : Je suis littéralement tombée sous son charme ! C’est un temple garni de bassins, d’anciennes statues, dans une végétation luxuriante. Les Balinais ont l’art de décorer leurs jardins, d’allier le minéral, le végétal et l’eau.
J’ai toujours plaisir à me balader dans les temples, il y a tant de choses à voir et le sens du raffinement des Balinais me séduit toujours autant.
De plus, à Sebatu, les hommes s’activent à la décoration du temple, une cérémonie est imminente. Je ne me gêne pas pour les photographier. Un sourire, qu’ils me rendent. Je me demande même s’ils ne sont pas fiers qu’on les prenne en photo. Ils sont en train de tresser de longues perches dont ils vont orner les portes d’accès du temple.
En fin de journée, alors que nous arrivons à Petulu tout près d’Ubud, un manège curieux s’opère devant nous. Il est à peu près 18 heures, c’est l’heure à laquelle les hérons et les aigrettes de presque tout le sud de Bali rejoignent leurs nids situés dans les arbres longeant la route principale du village de Petulu et donc viennent en masse se nicher sur les arbres. Ce phénomène n’est observable que depuis 1966, m’a-t-on dit. Ce petit spectacle clôt une journée bien chargée !
Une belle balade de 3 heures dans les rizières de Keliki à Ubud
Le lendemain, je retrouve mon neveu Arnaud et son amie Alexandra à Ubud, je suis accompagnée de Pitri, une des Balinaises de Keliki. Pitri est une jeune maman très impliquée à KELIKI : avec son mari Riong, elle héberge des touristes, les conduit dans les rizières, donne des cours de peinture et fait la cuisine.
Toute heureuse des retrouvailles avec mon neveu qui vient d’Australie, je lui explique que nous allons faire une grande balade dans les rizières qui va nous conduire d’Ubud à Keliki, le village où je loge quand, tout à coup, mon regard est attiré par un attroupement d’hommes en train de sculpter des personnages de grande taille dans le bois ; il se prépare une cérémonie au temple.
Alors même que nous étions partis pour une balade, je demande à Pitri si on ne pourrait pas aller au temple (il se trouve au centre-ville, tout à côté du fameux Café Lotus). Oui mais voilà, ni mon cousin, ni son amie n’ont de sarong ! Qu’à cela ne tienne, on part au marché en acheter deux. Qui dit marché balinais dit marchandage et cela prend du temps de négocier. Il ne faut pas hésiter à baisser considérablement le prix proposé quitte à refuser la transaction pour finalement aller voir un autre marchand … Finalement, une bonne demi-heure plus tard, tout le monde a son sarong avec sa jolie ceinture. Mais le plus drôle dans l’histoire, c’est que, à peine entrés dans l’enceinte du temple, nous avons été rattrapés par un Balinais, pas agréable du tout celui-là qui voulait que l’on porte aussi un chapeau traditionnel. On ne me l’avait jamais fait, celle-là !!!
Un peu déçus, nous empruntons enfin le chemin dallé qui conduit aux rizières. Pitri, qui nous accompagne dans cette jolie balade de quelques heures nous laisse aller à notre rythme; à mi-parcours, au cœur des rizières, elle s’arrête, sort quelque chose de son sac qu’elle dispose sur un petit rocher ; c’est une offrande. Puis elle prend le temps de faire une petite prière. La religion est très importante à Bali et, tous les jours, je vois des femmes munies de bâtons d’encens porter des offrandes sur des petits autels. Chaque maison a son autel, voire son temple, comme ici à Keliki. C’est le temple de la famille.
Les rizières sont magnifiques et nous ne nous lassons pas de les admirer. Ici et là, des paysans s’activent dans les rizières ; certains repiquent les plants pendant que d’autres préparent les sols, les arasent pour accueillir les semis. Le soleil nous accompagne tout le temps de notre promenade, une petite brise nous rafraîchit agréablement ; j’aime entendre le bruissement léger des arbres et le discret glougloutement de l’eau qui circule dans les petits canaux d’irrigation, elle semble chanter. Un moment de calme délicieux juste accompagné des bruits de la nature. Un luxe pour la citadine que je suis.
Nous voilà cependant arrivés à Keliki pour notre repas (un nasi goreng, pardi !, le plat traditionnel de base ici, avec du riz, des légumes et des épices). Mon neveu qui ne connait pas le village, le visite avec intérêt puis choisit de dessiner une jolie danseuse balinaise sous la houlette des deux peintres Riong et Pitri. Ce dessin est minutieux, fait de petits graphismes ; il requiert calme et concentration. Puis, en début de soirée, un taxi reconduit mon neveu et son amie à Ubud.
Un autre jour, je pars avec une famille française voir les rizières de Jatiluwih, inscrites au patrimoine de l’Unesco ; en fait, ces rizières sont immenses mais je ne tombe pas en pâmoison car j’ai déjà passé deux jours dans celles d’Ubud et de Keliki et le charme avait opéré déjà à ce moment-là. Seulement, la seule différence avec Jatiluwih, c’est qu’ici elles sont à perte de vue.
Une autre fois, je découvre le plus grand site religieux et le plus vieux de Bali, le temple de Besakih posé sur le flanc du Mont Agung, représente le plus important et le plus vieux temple de l’île (construit entre le XIVème et le XVIIème siècle). Il comprend 23 temples qui attirent tout au long de l’année de nombreuses processions venues rendre hommage aux dieux Brahma, Shiva et Vishnu. La visite se fait sur trois niveaux. Nous avons longuement hésité à y aller, des bruits - fondés - nous disant que là-bas on essayait de vous soutirer de l’argent alors que la visite est déjà payée, bref on vous force à payer un guide, une fois que vous êtes entré sur le site. Le tourisme est une manne sur l’île et il y a toujours des gens pour en abuser. Ce sont des désagréments que l’on rencontre aussi pour l’ascension du Mont Batur mais sinon, dans l’ensemble, les Balinais sont des gens doux, souriants, curieux et agréables.
A Keliki, quel plaisir de discuter avec eux ; ils ont l’air toujours en forme, souriant toujours. La peinture est leur activité première qu’ils pratiquent principalement quand les touristes sont partis. Pendant la basse saison, ils travaillent aussi dans les rizières. J’admire les tableaux qu’ils peignent, c’est magnifique, ils représentent souvent des femmes ou des hommes ou des personnages mythiques en rapport avec leur religion (Vishnu, Brahma, Ganesh). Beaucoup de petits détails me font dire que la réalisation d’un tableau doit leur prendre des jours et des jours ; pourtant, ils les vendent à des prix dérisoires !
J’aimerais bien rester plus longtemps à KELIKI car maintenant j’ai noué de bons contacts avec les gens qu’ils soient Balinais ou Français ; je ne dîne plus le soir dans mon balé, je retrouve d’autres hôtes dans leur balé, je mange et même joue avec eux. Keliki me paraît être un cocon mais quand je demande à y rester, on me dit que c’est impossible, que d’autres personnes vont arriver. Je dois laisser ma chambre, à regret !
En route pour Sidemen
Je prends un taxi et pars pour la campagne et les rizières, plus à l’est, à Sidemen. Sidemen est un bon point de chute et sur la route d’Amed (spots pour le snorkeling). Sur la route, nous nous arrêtons au palais de justice de Klungkung ; Je revois ce bel édifice, le KERTAGOSA, avec grand plaisir. C’est une ancienne cour de justice avec son pavillon flottant entouré de nénuphars. Ce palais était autrefois le cœur politique et culturel de l’île. On peut y admirer de riches peintures datant du 17ème siècle. Mais ce qui attire mon regard, c’est surtout le Palais Flottant dans un décor des plus romantiques, quelle gràce !
J’arrive enfin dans une charmante guesthouse ; c’est à peine si j’ai le temps de déballer mes affaires ! Je sors de mon bungalow et tombe sur Marine et son frère Arnaud, deux Français de l’arrière-pays niçois qui me proposent de les suivre pour aller voir les préparatifs d’une “ceremony”. La chance !
Je me dis que si à chaque fois je rencontre des gens sympathiques aussi vite et aussi spontanément, je ne vais jamais être seule ! La suite me prouvera cependant que les contacts ne sont pas toujours aussi aisés, qu’il n’est pas toujours facile de savoir comment aborder les gens.
Nous ne savons pas où se trouve le temple mais cela n’a pas d’importance puisque, dans la rue, des femmes en costumes de fête passent devant nous chargées de leurs offrandes ; il n’y a plus qu’à les suivre.
Arrivés au temple, toujours la même ferveur et le même calme ; sous un balé, des Balinaises confectionnent (encore !) des offrandes et l’une d’elles, amusée de voir des touristes, blancs de surcroît, se prête à une photo puis nous invite à revenir le soir pour le spectacle de danses. On ne se fait pas prier ! Bien sûr, il ne faudra pas oublier de mettre notre sarong dans le sac, avec la ceinture !
En fait, nous sommes déçus car ce ne sont pas de belles danseuses balinaises que nous allons admirer mais un spectacle très drôle au demeurant, à en juger un auditoire rire à gorge déployée, mais nous n’y comprendrons rien ! Dans l’enclos du temple, des hommes se sont regroupés à l’écart ; peu de femmes se mêlent à eux. En m’approchant, je comprends qu’ils parient et pas quelques roupies ! C’est étonnant mais ici jeux et prières se côtoient sans problèmes.
Mon premier combat de coqs
A côté du temple sous une grande tente, du bruit, des clameurs, attirent notre attention. Nous nous frayons un passage entre tous ces scooters et voyons une foule d’hommes (normalement, aucune femme n’assiste à ce spectacle) sur des gradins en amphithéâtre. Encore une occasion pour ces hommes de parier ! Je suis toute contente d’assister à un combat de coqs. Chacun des coqs en lice porte une pointe acérée à la patte. Ca risque d’être sanglant. Les hommes propriétaires des coqs qui vont s’affronter appellent au pari, stimulent leurs coqs puis des cris, des clameurs, enfin le combat ! ça va très vite et ça se finit souvent mal comme on peut se l’imaginer! Un des coqs est à terre, son destin est tout tracé !
Le lendemain, mes amis niçois me quittent déjà pour s’adonner à la plongée à Amed, plus à l’est ; je décide alors de faire un grand tour dans les champs. Les rizières sont toutes vertes, c’est moins joli à ce stade car les plants ont bu toute l’eau et on ne voit plus que des tapis verts. Je poursuis ma route dans la campagne, j’ai repéré une école, c’est exactement ce que je recherchais. Les enfants dans la cour, tous en uniforme, s’approchent de moi et peut-être n’ont-ils jamais vu une étrangère ; en tout cas, ils crient, rient, sont très enthousiastes. Quand je rejoins leur maître d’école à qui je remets des crayons de couleur et des coloriages, j’ai mon petit effet. Ils sourient, se poussent et ne me lâchent plus. Les cours reprennent, il faut bien les quitter. Encore un dernier aurevoir à la grille de la cour d’école …
Je poursuis alors ma route et traverse des villages désolés ; les masures sont en mauvais état, souvent dans un état de délabrement assez avancé, beaucoup de détritus bordent la route défoncée, plus loin des clous de girofle, eux très odorants, sèchent sur les bas-côtés. Des petites filles font un bout de chemin avec moi ; je crois qu’elles sont très flattées et curieuses de parler à une étrangère et elles testent aussi leur anglais avec moi. Puis tout à coup, elles disparaissent. Je les retrouve plus tard, elles me dépassent sur leur moto, elles n’ont pas 10 ans!
Retour à la vie urbaine à Ubud
Après la calme Sidemen et la douce et rurale Keliki, je voulais retourner dans la ville d’ Ubud que j’avais tant apprécié en 2009. J’avais lu dans beaucoup de forums qu’UBUD était surpeuplé (de touristes) et frisait l’asphyxie. Je n’y croyais pas, j’étais restée sous le charme de cette ville mais hélas, je peux confirmer ! On est en plein mois de juillet et déjà trop de monde. Cela doit être infernal en Août !
Du monde partout ! Un bruit incessant de motos, les rues principales encombrées de voitures sans parler de la pollution de l’air. Quel dommage ! Des touristes de tous les pays mais aussi beaucoup d’Asiatiques, venus en groupes. Il y a tant de monde sur les trottoirs des rues principales qu’il faut parfois en descendre. Je suis loin du calme de Keliki et de Sidemen ! Quand je pense qu’en août, il y aura encore plus de touristes, je ne voudrais pas y être. Ubud a bien changé, c’est la rançon de son succès ; j’aimerais avoir une baguette magique et faire disparaitre la moitié des touristes, des motos et des boutiques ! Mais j’ai peut-être oublié que je suis, moi aussi, une touriste …
Des Québécoises, rencontrées au début de mon séjour sur l’île m’avaient conseillé un petit hôtel sympa situé dans la Monkey Forest Road, l’une des rues centrales que tout le monde connait. L’hôtel est plaisant avec sa piscine et sa situation : il est en retrait de la rue et de ce fait, je suis au calme. Ca fait du bien à Ubud ! La Forêt des Singes est un peu plus bas, à deux pas. Pour aller au centre ville (symbolisé par l’Ubud Palace), 15 minutes à pied suffisent.
Du monde sur le trottoir, de belles boutiques, de beaux magasins de vêtements (tous les styles, un bonheur pour les accros du shopping), on m’appelle pour un massage, on me hèle pour un taxi tous les dix mètres, on me propose une excursion ou encore on m’invite à manger dans tel restaurant mais jamais on ne m’agresse. C’est demandé gentiment et je décline par un sourire.
Ubud offre beaucoup d’activités en ville et à proximité ; c’est aussi un point de chute idéal pour rayonner. Et je vais pouvoir retourner dans les rizières, découvrir peut-être d’autres chemins où peu de touristes s’aventurent.
C’est drôle mais dans les forums, quand les gens évoquent Ubud, ils parlent en premier lieu de la Forêt des Singes ; pourtant, ce n’est pas ce qui m’attire d’abord à Ubud ! Même si la Forêt des Singes abrite une colonie importante de macaques dans un décor magnifique ! la visite ne prend qu’une petite heure ; de plus, je me méfie de ces singes qui peuvent être agressifs ; ils n’hésitent pas à se jeter sur vous si vous tenez à la main des aliments ; ils les sentent même à l’abri dans votre sac. Mais c’est justement ça, l’attraction des touristes ! J’y passe cependant un petit moment, j’apprécie la fraicheur des lieux mais ne vois pas l’intérêt d’y rester plus longtemps.
Un autre parc à l’extérieur de la ville, lui, est pour les enfants incontournable, le BALI BIRD PARK . Couplé avec le parc des serpents et alligators, sa visite intéressante ravira les enfants. J’ai failli rater la grande volière ; j’y ai rencontré des oiseaux aux plumages incroyables ! D’autres oiseaux déambulent en toute liberté dans le parc dont les perroquets, les flamants roses et les pélicans.
Mais revenons au centre-ville, près de l’UBUD PALACE ; là trône le marché qui draîne un nombre important de visiteurs, des touristes pour la plupart. Il parait petit comme cela mais il faut y pénétrer et s’enfoncer dans ses ruelles parfois bien sombres pour mieux le connaître. Des souvenirs à profusion à l’extérieur surtout mais aussi des légumes, fruits, tissus, épices, enfin tout ce qui fait un marché.
Moi, j’ai pris l’habitude quand je voyage en Asie, de me faire couper un habit; je suis donc allée chez un tailleur du marché, Madé TANA. Ayant préalablement acheté un tissu sur le marché, je le lui apporte avec le modèle du corsage dont je souhaite avoir une copie ; je reviendrai chercher le nouveau corsage le lendemain. Il me demande 100 000 roupies, il faudrait que je négocie mais la somme est si modique par rapport au travail demandé que je n’ai pas envie de faire baisser le prix. Mon tailleur mérite bien cet argent !
Il y a beau y avoir du monde ici, personne ne me parle ou rarement et je me sens seule au milieu de tous. Alors j’ai une idée, je vais aller au Rendez-Vous-Doux qui va vite devenir mon Q.G. Dans ce petit restaurant-café, c’est Thierry qui officie, un homme sympathique, qui adore communiquer (et préparer ses jus de fruit qu’il oublie parfois de servir tellement il aime discuter et échanger avec ses hôtes). Il aime rire, il ne m’en faut pas plus pour y aller tous les après-midis. L’endroit est connu : des expats’ mais aussi des Français en voyage qui y passent manger, boire un coup ou acheter (parfois échanger) un livre d’occasion en français et il y a du choix, même des guides de voyage et des livres pour les enfants !
Le mardi, un guérisseur balinais vient prodiguer ses soins. Je n’y crois pas trop aux guérisseurs mais j’y vais par curiosité, je tente l’expérience. En fait, ce sont des massages profonds, de l’acupression; il me tire sur les doigts de pieds, fait de la réflexologie puis me donne une mixture (à base de curcuma et de gingembre) ainsi qu’un bain d’herbes (scrub). Je ressors de la séance fatiguée, j’aurais bien dormi sur place.
Un des endroits que j’affectionne à Ubud (et qui est très connu), c’est le CAFE LOTUS ; il est situé tout près de l’Ubud Palace, en plein centre-ville; c’est vraiment l’endroit rêvé pour faire une petite halte, prétexter de boire un bon jus de fruit et devant un magnifique bassin de lotus, admirer le temple Saraswati, une (je dirai même plusieurs!) photo s’impose! J’aime toujours autant ce café, même s’il est un peu cher. Une pause bien agréable avant d’aller au Musée Blanco ou de partir dans les rizières.
Quant à mon coup de cœur culturel, il aura été sans conteste le musée Antonio BLANCO. Je regrette encore de ne pas avoir osé prendre des photos des tableaux de cet artiste mais c’est strictement interdit dans ce musée. Ce peintre philippin a vécu longtemps à Ubud, c’était un admirateur de Dali ; Blanco a la « fantaisie » du maître et son grain de folie aussi mais il s’exprime autrement sur ses toiles. Ses collages sont harmonieux, ses dessins de femmes attestent son amour pour elles. Mais ce ne sont pas que les tableaux que j’adore, ce sont aussi leur cadre qui ont été conçus par le maître et sont la continuation de la peinture ; l’effet est des plus esthétiques.
UBUD SOLO : C’est curieux, il y a foule ici mais je n’ai pas de contacts avec les autres touristes, une vague discussion avec un couple français logeant dans le même hôtel que moi mais rien de plus. Du coup, je vais tous les après-midi discuter avec Thierry du Rendez-Vous Doux et forcément là-bas je croise tous les jours quelques Français.
Ce n’est que le dernier après-midi que je rencontre Marion qui me convie à venir danser dans son ashram dans deux jours lors d’une belle cérémonie. Je ne suis pas très ashram mais j’aurais bien aimé y aller car ça doit être très agréable de danser sur de la musique balinaise; pas de chance, je serai déjà partie! Je quitte demain Ubud pour la petite île de Nusa Lembongan.
Nusa Lembongan et ses pêcheurs d’algues
De la taille d’un dé à coudre, Nusa Lembongan est une toute petite île au sud-est de Bali ; elle est souvent proposée comme alternative aux Gilis de Lombok ( les fameuses Gilis Trawangan, Menu et Air situées entre Bali et Lombok).
Partie d’Ubud en fin de matinée, j’arrive une heure plus tard à Sanur d’où je prends un speed boat pour Nusa Lembongan. En moins d’une demi-heure, j’accoste sur la petite ïle. Je ne savais pas que speedboat était synonyme de « tape-cul », j’ai l’impression désagréable que le bateau, au lieu de fendre les vagues, heurte violemment et souvent du béton ; heureusement que la traversée est rapide !
Des voyageurs m’ont conseillé un hôtel au bord de la jetée tenu par un Français ; je le choisis tout de suite car je pense qu’ainsi je vais rencontrer facilement des gens. L’hôtel, le Bunga Bungalo, est à 50 mètres du “débarcadère”; il est vraiment bien placé avec sa jolie terrasse surplombant la mer. Belle vue, surtout au coucher de soleil! Ce qui me frappe de suite ici, c’est la lumière et puis le calme retrouvé loin de la tumultueuse Ubud.
L’endroit est charmant, la promenade sur le bord de mer agréable. Nusa Lembongan est dédié à la plongée, le snorkeling et le surf mais si je ne pratique ni l’un ni l’autre, je souhaite bien aller admirer les beaux surfers. Sur ce dernier point, je serai déçue car les vagues sont très loin de la plage.
Le spectacle est ailleurs sur cette petite île. En sortant de l’hôtel, je longe la mer direction la mangrove, je poursuis ma balade dans le petit village bien calme, ; plus loin, la route, pleine d’ornières rejoint la plage. Des hommes, ici et là, marchent dans l’eau, ils tirent une grande bouée noire, un pneu et je les vois ramasser des algues. ! Ils sont très actifs, souvent courbés et travaillent en silence. Un Balinais m’a assuré qu’ils gagnaient bien leur vie. J’ose l’espérer car cela doit être épuisant.
Les algues poussent en eau peu profonde, fixées sur des cordelettes tendues entre de petits piquets plantés sur le fond. À marée basse, on peut se promener parmi ces lopins de sable.
Les algues une fois séchées sont exportées partout dans le monde. On en extrait une sorte de gélatine qui est utilisée dans l’industrie agroalimentaire ou cosmétique. Elle sert à épaissir les glaces et certains produits laitiers, elle remplace la matière grasse dans les produits de régime, et constitue un liant naturel pour divers gels et crèmes de beauté.
Mais je verrai encore d’autres fermiers de la mer dans un autre coin de l’île, et en plus grand nombre car le lendemain, je cherche un chauffeur de scooter pour faire un tour de l’île . Risal va se proposer (employé dans mon hôtel et spécialiste de la pâte à pizza dont le secret de fabrication est jalousement gardé dixit le patron français du Bunga Bungalo). Nous partons vers le sud de l’île. Juste avant le pont en suspension qui relie Nusa Lembongan à une toute petite île, Nusa Ceningan, je découvre d’autres pêcheurs d’algues. Toujours dans le silence, ils travaillent.
Puis, nous prenons le petit pont, seul passage possible entre les deux îles. Nusa Ceningan est toute petite et les gens doivent être bien isolés, peu de boutiques, des bois et beaucoup de broussailles et une route complètement défoncée; je suis bien contente de n’avoir pas conduit là-dessus.
Le jour suivant, je me laisse tenter par une promenade dans la mangrove ; sillonner les nombreux canaux dans une barque conduite à la perche est fort agréable. La faune doit être très riche, à commencer par les crabes mais le bruit de la rame doit effaroucher les animaux qui vivent dans ce milieu, mollusques, crustacés et poissons sans oublier les oiseaux.
Mon mini-séjour s’achève et je rejoins Sanur juste avant mon départ pour la France ; Sanur, parce que c’est là où l’on débarque de Nusa Lembongan et Sanur parce c’est tout près de l’aéroport. Je suis descendue au FLASHBACKS, je dispose d’un joli bungalow à air conditionné face à une adorable (mais) petite piscine (mon dernier et plus bel hôtel de mon séjour). Hormis cet hôtel Sanur ne me séduit pas du tout, je ne me sens déjà plus à Bali ; cela ressemble à une station balnéaire lambda, avec tous ces magasins et la plage n’est même pas belle.
J’en profite pour visiter en scooter la pointe sud de Bali. Le trafic est intense et la conduite des deux-roues est sportive, franchement désagréable. Pour cette dernière journée, je veux absolument voir Uluwatu et la fameuse plage de surfeurs, je veux parler de Dreamland, un spot réputé pour surfeurs et de me régaler de poissons à Jimbaran.
Premier arrêt : Uluwatu. On me prête sur place un sarong et une ceinture. Nous gravissons les marches qui nous conduisent au temple; mon chauffeur me donne un baton, au cas où les singes seraient trop hardis. J’ai mis mes lunettes dans mon sac pour ne pas me les faire voler. En réalité, je n’ai vu que 3 singes, ils viennent plutôt en fin de journée.
Par contre, quelle déception !Il n’y a pas grand’chose à voir ! Ce qui fait le (seul) charme de ce temple, c’est sa situation géographique : Il est perché au sommet d’une falaise à pic et surplombe donc la mer. On peut faire de belles photos de la falaise voisine. Par contre, il est interdit de pénétrer dans les bâtiments religieux. C’est la première fois que cela m’arrive, c’est frustrant !
Après Jimbaran, nous nous sommes rendus sur la fameuse plage de surfers, DREAMLAND; là aussi, je suis restée sur ma faim : la plage est petite mais il y a de grosses vagues. Cependant peu de surfeurs dans l’eau et encore moins qui surfent. Un monde fou qui regarde. Encore un nid à touristes. Finalement, c’est plus intéressant à Quiberon, Biarritz ou La Torche!
Enfin, mon chauffeur me conduit à JIMBARAN pour y déjeuner : contrairement à ma soirée aux chandelles en 2009, là peu de monde sous les parasols. De jour, je peux enfin voir cette plage, longue et de sable fin. Une belle plage mais pas paradisiaque. Confortablement assise à l’ombre, je déguste un poisson, 4 gambas, légumes verts et riz pour la « modique » somme de
300 000 roupies !!! Cherchez l’erreur!
Ma dernière nuit à Sanur m’a permis de visiter ce coin de Bali mais je n’y reviendrai plus ! Jje pensais vraiment voir enfin des surfeurs sur une belle plage et non une crique. Cette journée est la dernière avant mon départ; donc je ne regrette pas mais je ne trouve pas très intéressante cette partie de l’île. J’y inclus Sanur (les touristes sont des retraités ou des familles et donc c’est assez cher ici) qui a toutes les apparences d’une station touristique lambda de bord de mer mais qui ne fait pas vraiment balinaise.
Finalement ma balade dans le sud me conforte dans mon opinion : Pour connaître Bali, la goûter, l’admirer, il faut bien vite quitter la région avoisinant l’aéroport !
Les 3 semaines de mon périple s’achèvent. Je reviens enchantée à Paris. Et si c’était à refaire ? J’éviterai la haute-saison (juillet/août) pour Ubud et je retournerai à Keliki, un endroit que je ne suis pas prête d’oublier, ma meilleure semaine de voyage. J’y inclurais Nusa Lembongan et Sidemen mais éviterais tout le bas de l’île.
Je n’ai eu aucun désagrément pendant ce voyage (mis à part les moustiques mais ça, c’est quel que soit le pays!) et j’ai fait de belles rencontres, trop courtes à chaque fois. J’ai aussi parfois ressenti la solitude (à Lembongan pendant 2 jours) mais ça fait partie de ce type de voyage et cela me donne vraiment envie de repartir pour de nouvelles aventures, plus longtemps, accompagnée ou solo.
Odile alias quinqua voyageuse
Mon blog : http://odileenvoyage.canalblog.com/