Bonjour ,
Village de Cinquera : de la route qui y mène on a une belle vue sur le Lago de Suchitlan et surtout on voit très bien les plantes qui prolifèrent à la surface et qui forment un tapis vert qui serait dû à la pollution .
Un lanchero m’avait montré une vidéo où on voit une machine qui arrache ces plantes , sans cela elles envahiraient complètement le lac .
Cinquera est un village à visiter si on s’intéresse à l’histoire de El Salvador , le petit musée (4,5$) retrace l’histoire du village pendant la guerre civile (1979 -1992 , conflit qui s’inscrit dans le contexte de la guerre froide ) .
Cinquera fut un des villages les plus meurtris du conflit .
J’ai eu la chance d’avoir des explications passionnantes de Marlene dont le père et le frère de 15 ans ont été tués pendant le conflit ( son frère avait 12 ans quand il s’est engagé dans la guerrilla , son corps n’a jamais été retrouvé) , sa mère avait été une prisonnière politique , Marlene avait 3 ans à l’époque .
J’ai passé un long moment seule avec elle , c’était hyper intéressant !
Ce musée complète très bien la visite du petit Museo de la Revolucion ( 2$)de Perquin ( Oriente ), là aussi j’avais eu beaucoup de chance , le monsieur chargé des billets m’a donné des explications passionnantes alors que ce n’était pas son boulot , mais comme je lui avais posé une question sur ce qui était exposé il avait passé un bon moment avec moi toute seule .
C’était un ancien guerrillero , il s’est engagé à l’âge de 18 ans dans la guerrilla et m’a raconté en détail sa vie de combattant , il a eu trois blessures par balles , dont une bien visible au cou .
Ce fut un moment passionnant également.
Ensuite à El Mozote ( Oriente ) j’ai rencontré par hasard une dame qui était une rescapée du massacre de décembre 1981 , un des pires de la guerre civile .
Cette dame avait 7 ans en 1981 et elle avait dû se cacher assez longtemps avec sa famille dans les montagnes environnante avant d’aller vivre dans un camp de réfugiés au Honduras.
Elle m’avait donné beaucoup de détails sur cette période tragique de sa vie .
J’ai trouvé ces trois témoignages très émouvants et très dignes.
Ces personnes n’ont jamais eu de soutien psychologique , ce sont de véritables exemples de résilience .
Depuis que je suis ici je suis très surprise de la facilité avec laquelle les Salvadoriens parlent des horreurs qu’ils ont vécues , que ce soit celles de la guerre civile ou celles dues aux pandillas .
Aujourd’hui j’ai même eu des détails sur les conditions d’arrestation et de détention actuelles des pandilleros ou soi-disant pandilleros , c’est la deuxième fois que j’entends ce discours " dissonant " et rare , mais c’est la première fois qu’on me donne autant de détails.
Après la visite du musée j’ai passé le reste de la journée avec un groupe d’une cinquantaine d’élèves de Terminale et leurs professeurs + le directeur de l’établissement scolaire.
Je les ai rencontrés au musée et ensuite on est allés se balader au Parque ecologico ( cascade , piscine naturelle ,etc… 4,5$) , avec un guide naturaliste très intéressant .
Je suis rentrée à Suchitoto avec eux, dans le bus qu’ils avaient affrété , eux avaient encore 1 heure de route à faire jusqu’à Cojutepeque.
Ce fut une journée passionnante au contact d’une population hyper attachante !
J’ai vu un groupe d’une dizaine de touristes étrangers faire ce circuit au pas de course ( ils ne sont pas allés au musée qui était fermé quand ils sont arrivés à Cinquera ).
A Suchitoto j’avais vu des affiches qui proposaient ce circuit ( avec balade sur le lac il me semble ) , j’ai bien fait de le faire toute seule , je pense que j’ai eu une journée plus complète et plus enrichissante que si je l’avais fait avec le groupe de touristes.
Jusqu’à maintenant je n’ai fait aucune visite ni aucun circuit avec un guide .
Voilà , je profite du fait que je prends le frais dans un hamac pour faire un petit compte-rendu de mon séjour !
Je ne suis pas sûre d’avoir le temps d’en faire un à mon retour en France !