Carte d'identité Tanzanie
- Nom officiel : République unie de Tanzanie. Tanzanie provient de la contraction de Tanganyika et Zanzibar.
- Superficie : 947 303 km².
- Population : environ 62 millions d'habitants. 45 % de la population a moins de 15 ans.
- Espérance de vie : 66 ans.
- Taux d’alphabétisation : 82 %.
- Religions : christianisme (45 %), islam (35 %) et animisme (15 %) majoritaires.
- Indice de développement humain : 0,529 (159e rang mondial sur 189).
- Langues courantes : kiswahili, anglais.
- Capitale administrative : Dodoma (410 000 habitants).
- Capitale économique : Dar es-Salam (agglomération : 4 300 000 habitants).
- Monnaie : le shilling tanzanien.
- Régime : présidentiel, parlementaire et multipartite.
- Chef de l'État : Samia Suluhu depuis mars 2021.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la zone de conservation du Ngorongoro, les ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara, le parc national du Serengeti, la réserve de Selous, le parc national du Kilimandjaro, Stone Town (Zanzibar) et les sites d'art rupestre de Kondoa.
Économie
Avec son analphabétisme encore important, son manque de personnel qualifié, ses conditions sanitaires limitées, la Tanzanie est un pays très pauvre. Aujourd’hui, 80 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour. Cependant, grâce à une politique de libéralisation, l’économie tanzanienne a amorcé un réel décollage. Le taux de croissance du PIB, qui stagnait autour de zéro, était de 4,3 % en 2021. Le PIB par habitant lui aussi est en hausse, à environ 1 100 $ par habitant en 2021. Cette croissance est principalement due au développement des services et à la construction de grandes infrastructures.1.
Agriculture
Même si les conditions climatiques et la géographie du pays limitent l’agriculture sur seulement 16,4 % du territoire, correspondant aux terres arables, l’économie est lourdement dépendante du secteur agricole. En effet, le secteur emploie 70 % de la population active et contribue à 27 % du PIB. Une urgence d’autant plus criante que le conflit russo-ukrainien a privé le pays de ses principaux fournisseurs de pétrole et de blé, générant une inflation galopante. Les principales productions exportées sont la noix de cajou (produite sur la côte, elle fait du pays l’un des 1ers exportateurs mondiaux), le clou de girofle (Zanzibar et Pemba), le café (dans la région d’Arusha ; principale culture d’exportation du pays), le coton, le sisal (au nord-est, autour de Tanga et de Dar es-Salaam) et le tabac. Le centre du pays, lui, est caractérisé par une pauvre agriculture vivrière fondée sur le maïs, le manioc, la patate douce et le sorgho. Enfin, on compte également un important cheptel bovin.
Vers une diversification
Même si l’activité touristique du pays (10,7 % du PIB en 2019, une part encore plus importante pour l’archipel de Zanzibar) est moins importante qu’au Kenya, elle attire, grâce au Kilimandjaro et surtout grâce aux parcs du Nord, un nombre croissant de visiteurs (environ 1,3 million de touristes par an, dont plus de 350 000 pour la seule île de Zanzibar). La Tanzanie consacre près de 43 000 km2 à ses parcs nationaux, « malgré la pression des populations », comme disent les milieux bien informés (celle des villes, qui veulent toujours s’étendre, et celle des Maasaï, qui ont été évacués de ces territoires). Si l’on compte les autres réserves, les zones de conservation et les parcs marins, elle protège 38 % de son territoire. Pas mal, c’est même une sorte de record pour un pays de cette taille. Le secteur touristique a été fortement impacté par la pandémie de Covid-19, et un plan de relance a été lancé en 2021 et, heureusement pour la Tanzanie, les touristes reviennent depuis 2022.
Le secteur minier (diamant, or et tanzanite) suscite également de nouveaux investissements étrangers depuis 1998. Il représente actuellement la 1re source de devises du pays et près de 5 % du PIB. La Tanzanie est le 4e pays africain producteur d’or (après l’Afrique du Sud, le Mali et le Ghana), et on estime qu’il possède les 2es réserves en or du continent.
Droits de l'homme
La prise de fonction de Samia Suluhu Hassan, la nouvelle présidente, en mars 2021, a porté bien des espoirs en matière de Droits humains. À commencer par l’accès aux soins dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et la mise en place d’un plan de prévention contre le virus. Autre avancée, celle-ci en matière d’éducation : le gouvernement et la Banque mondiale ont mis en place un plan de restructuration de l’éducation secondaire. La mesure phare est la scolarisation des élèves enceintes ou ayant un enfant, qui avait été suspendue en 2002. L’État s’est aussi engagé à lutter contre les violences au sein même des établissements scolaires.
De graves atteintes à la liberté d’opinion ont été portées avec l’arrestation arbitraire de Freeman Mbowe en juillet 2021 alors qu’il s’apprêtait à tenir une conférence sur une nouvelle constitution. Les accusations de terrorisme portées contre lui n’ont finalement pas été retenues et il a été libéré en mars 2022. Des militantes de son parti Chadema avaient aussi été arrêtées durant l’été 2021 alors qu’elles organisaient une manifestation de soutien. En septembre de la même année, c’est le vice-président du parti d’opposition, Tundu Lissu, qui était inculpé de sédition suite à la publication d’un article dans la presse. Les journalistes ont aussi été arrêtés, puis relâchés. D’ailleurs, en dépit de l’annonce faite par la cheffe de l’État d’autoriser la parution de journaux interdits par son prédécesseur, animateurs de radio, caricaturistes ou journalistes sont régulièrement poursuivis pour différentes raisons et leurs médias souvent suspendus.
Toutes ces graves atteintes à la liberté d’expression étaient rendues possibles par une « interdiction générale punitive » portant sur les rassemblements politiques. Cette disposition datant de 2016 a été annulée par la présidente en janvier 2023. Gageons que cela augure une expression démocratique plus large dans le pays.
En 2021, l’ONU évoquait des pressions faites par les autorités tanzaniennes, avec l’aide des services de renseignement du Burundi, sur les réfugiés burundais pour que ceux-ci regagnent leur pays.
Une série de lois sur les enlèvements et meurtres d’enfants albinos, dont les organes sont convoités pour leurs vertus supposées magiques, a été adoptée en 2017, mais crimes et profanations de tombes demeurent. Les ONG sont aussi préoccupées par des meurtres de veuves prétendues « sorcières » tuées par des villageois sans autre forme de procès. Un bon moyen, la plupart du temps, pour s’emparer des terres ou du bétail de ces femmes. Les droits des peuples autochtones, tels que les Hadzabe ou encore les Maasaï, sont régulièrement bafoués. Ces derniers vivent souvent sous la menace d’expulsions ou de déplacements forcés.
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