Itinéraires conseillés Barbade
Commençons par le commencement : Bridgetown n’est pas vraiment passionnante et ceux qui connaissent d’autres capitales antillaises lui trouveront même une certaine fadeur derrière ses faux airs à l’anglaise. Seul édifice vraiment digne d’intérêt : le Parlement néo-gothique de 1860 (fort bien restauré). Il occupe le flanc nord du Carénage, le port qui a vu grandir la ville, face à la statue de l’amiral Nelson. On ne parle plus comme jadis de Trafalgar Square, mais de la place des Héros nationaux... Pas aussi fun, quand même.
La synagogue de Bridgetown a été méticuleusement restaurée et est ouverte à la visite. Elle a été fondée en 1654 par des planteurs juifs venus du Brésil. À part cela, Broad Street a perdu tout son charme depuis que les magasins pour croisiéristes l’ont investie avec leurs diamants, émeraudes et autres biens de consommation standardisés.
Parmi les escales favorites figurent aussi le Mount Gay Visitor Center : le rhum maison est l’un des plus anciens et des meilleurs des Antilles mais, soyons francs, l’entrée est chère, la zone industrielle morose et on ne voit pas grand-chose d’intéressant. Quand on pense que la plupart des distilleries antillaises ouvrent leurs portes gratuitement…
À la sortie de la ville (direction Oistins), le National Museum (pas inintéressant) voisine avec le George Washington House & Museum, dont les peintures sont encore fraîches. Le futur président américain, alors âgé de 19 ans, y résida avec son frère durant 2 mois, en 1751 - le seul voyage de toute sa vie !
Gardez plutôt vos dollars pour les visites véritablement culturelles. Le Barbados National Trust, conçu sur le modèle du National Trust britannique, gère une dizaine de sites historiques à travers l’île. Tous ne sont pas incontournables, bien sûr, mais certains valent vraiment le coup d’œil - en particulier les lieux liés à l’histoire de la culture de la canne à sucre.
À voir, le Sir Frank Hutson Sugar Museum & Factory et du Morgan Lewis Sugar Mill, un ancien moulin à broyer la canne, au nord de l’île (malheureusement à l’abandon faute d’argent). Le Tyrol Cot Heritage Village recrée l’atmosphère d’une bourgade barbadienne du XIXe siècle, avec chattel houses, ateliers d’artisanat et… resto touristique.
Les plantations de la Barbade sont l’une de ses attractions principales. Ou plutôt étaient. Avec le déclin de la canne à sucre, la plupart ont été vendues à de riches étrangers qui en ont fermé les portes. Restent quelques rares exemplaires, à ne pas manquer, même si les prix d’entrée sont parfois démesurés.
Contrairement à ce qui s’est passé dans la plupart des îles antillaises, où les colons ont adapté le style architectural de leur patrie d’origine aux conditions tropicales, les Anglais n’ont pas changé grand-chose.
Il suffit de voir St Nicholas Abbey (1650), qui n’a rien d’une abbaye, mais tout d’un manoir anglais du XVIIe siècle, avec son jardin et ses lignes jacobites à la hollandaise ! Le lieu est véritablement magnifique, mais on visite plutôt les communs que la grande demeure. Au programme : la distillerie à l’ancienne et un film sur la vie dans la plantation vers 1935.
Seule Sunbury Plantation House, au sud-est de l’île, est intégralement accessible. Le lieu, charmant, exsude une certaine nostalgie coloniale très XIXe siècle.
Chaque mercredi, de mi-janvier à début avril, le Barbados National Trust organise une journée portes ouvertes qui permet de découvrir certaines des plus belles plantations privées et maisons de caractère de l’île.
Parmi les plus intéressantes (pas toujours au programme) : la superbe Francia, devenue école privée. Elle doit son nom à un français, enrichi dans l’élevage au Brésil, qui la fit construire après avoir rencontré une Barbadienne.
Citons aussi l’extraordinaire Fustic House, une plantation des XVIIe-XVIIIe siècles dominant la mer, entièrement réaménagée par le décorateur anglais Oliver Messel. On peut y loger 14 personnes, mais les tarifs sont pour le moins... prohibitifs !
Cela mis à part, la Barbade regorge de jardins débordant de fleurs tropicales. Difficile de faire vraiment son choix. On vous conseillerait avant tout Hunte’s Gardens. Ce ne sont pas les plus connus, mais les plus charmants, très intimes, semés de grands arbres, de plantes à fleur, de palmiers royaux, de bancs et de fauteuils. Le lieu est tenu par un authentique anglo-barbadien, paysagiste de son état, qui vous invitera à boire un punch sur le balcon de sa maison après la balade. En fond, une échappée de musique classique… Ô nostalgie !
Le propriétaire de l'Orchid World est lui aussi tout ce qu’il y a de plus british. Il entretient avec passion la plus grande collection d’orchidées des Caraïbes : plus de 30 000 plantes. On y croise des tas de colibris et, parfois, un ou deux singes verts. Floraison au mieux vers février.
Parmi les autres jardins agréables, mentionnons aussi les Andromeda Gardens (National Trust), sur la côte est, aux portes de Bathsheba, et la Flower Forest.
Dans un genre un peu différent, la Barbados Wildlife Reserve est en fait une sorte de zoo où les animaux évoluent en semi-liberté - en particulier les singes verts, que l’on peut voir accourir depuis la forêt d’acajous attenante (sentiers payants) en fin d’après-midi (vers 15 ou 16 h), à l’heure du repas… Postez-vous sur le parking, vous les verrez passer sans avoir à débourser un dollar. Côté face, la « réserve » fournit aussi les labos en singes pour la préparation de vaccins anti-Polio…
Le sous-sol de l’île et ses côtes, calcaires, sont truffés de grottes. Harrison’s Cave est la plus connue (destination numéro 1 sur l’île) mais, faites-nous confiance, vous pouvez la zapper sans crainte de votre itinéraire… à moins d’avoir une envie irrésistible de chausser un casque de chantier et de grimper dans un petit train en compagnie des passagers d’un bateau de croisière.
À la pointe nord de l’île, battue par les vents, les vagues ont creusé dans la couronne de falaises la jolie Animal Flower Cave, où vivent des anémones (les animal flowers en question).
Après l’effort, le réconfort. Les plages remportent tous les suffrages : blanches, au sable pur et moelleux, elles cernent une grande partie de l’île. Autant il peut être dangereux de se mettre à l’eau sur la côte orientale, sur laquelle s’écrasent des rouleaux formés au large de l’Afrique, autant les plages des côtes sud (les plus populaires) et ouest (plus chic) se prêtent-elles volontiers à la baignade. Vous n’y serez certes pas seul, surtout vers St. Lawrence Gap.
Essayez de repérer, en sortant de Bridgetown en direction d’Oistins, la rue descendant rapidement vers l’attachante plage cachée derrière le St. Anne’s Fort. On s’y gare sous les palmiers, juste en retrait du ruban de sable souligné par des raisiniers aux grandes feuilles.
La bien-nommée côte de Platine (avez-vous votre Platinum Card ?) offre le cadre le plus charmant, avec son alternance de complexes balnéaires chic et de petites maisons de bois noyées dans une végétation profuse. On y trouve deux des villes les plus anciennes de la Barbade : Holetown (église en pierre d’inspiration normande) et Speightstown (chattel houses et intéressant musée). Six Men’s Bay, plus au nord, a un caractère (enfin !) très antillais avec ses barques colorées.
À l’est de l’île, enfin, ne manquez pas de faire un tour à Crane Beach et Bathsheba - le QG des surfeurs barbadiens. Sa plage, jonchée de galets, n’est pas parmi les plus belles, mais elle est soulignée d’un joli champignon rocheux.
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