Histoire et dates clés Champagne-Ardenne

La Champagne est d'abord une composante de la « Belgique » où se sont fixés par vagues successives, entre le Ve et le Ier siècles av. J.-C., cinq peuples d'origine celte. Au moment de la guerre des Gaules, seuls les Rèmes prennent le parti de César, avant que les Lingons ne se rallient à leur tour. Ils lui restent fidèles lors du soulèvement général de la Gaule emmené par Vercingétorix. Profitant de la reconnaissance et de la paix romaines, les cités de la Champagne gallo-romaine prospèrent au IIe siècle.

Les voies romaines facilitent les échanges avec les marchands méridionaux et les missionnaires du christianisme... mais favorisent aussi les grandes invasions. Les Francs, les Burgondes, les Vandales, les Suèves, les Alamans attaquent, pillent. En réaction, les villes se fortifient. Châlons est fondée au début du IVe siècle pour améliorer la défense entre Reims, Troyes et Langres. Mesures vaines puisque les raids des barbares reprennent de plus belle.

Chassés de l'Est par les Huns un siècle plus tard, les Wisigoths, Vandales, Alains, Quades s'installent en Gaule. Les ennemis d'hier s'allient aux Romains pour repousser les hordes d'Attila aux champs Catalauniques en 451.

Bien implantés et peu à peu intégrés, les Francs connaissent une irrésistible ascension jusqu'à devenir, avec Clovis, les maîtres de la Gaule du Nord.

Sous l'influence de sa femme Clotilde et de l'archevêque Remi, Clovis se convertit à la religion catholique et se fait baptiser à la cathédrale de Reims à Noël 496 (ou 498). Acte fondateur pour le royaume, qu'on retient comme date de naissance de la « France » et qui lui vaudra plus tard l'appellation de « fille aînée de l'Église ».

Le partage du royaume entre les fils de Louis le Pieux en 843 à Verdun coupe en deux le territoire de la région actuelle. La Champagne devient une « marche », c'est-à-dire une province frontière, statut dont les effets seront durables.

L'exploitation des grands courants d'échanges entre la Méditerranée et les Pays-Bas permet à son initiative de réactiver les grandes foires. Elles attirent une forte clientèle internationale et font la richesse du comté. La concurrence des foires flamandes et lyonnaises et la guerre de Cent Ans mettent au XIVe siècle un terme à cette période d'essor et de rayonnement inégalée.

Entre-temps, le mariage en 1284 de Jeanne de Champagne avec Philippe le Bel annonce le rattachement de cette province à la couronne de France. La succession du roi sera l'une des causes de la guerre de Cent Ans, siècle dont le cours sera infléchi par Jeanne d'Arc, presque champenoise, qui conduit Charles VII à Reims en 1429 pour le faire sacrer.

La Champagne se relève de ses ruines dans la seconde moitié du XVe siècle et vit une courte trêve avant de redevenir un champ de bataille labouré par les armées de Charles Quint en 1544. Le massacre de protestants rassemblés à Wassy (Haute-Marne) par les troupes du duc de Guise donne le coup d'envoi des guerres de Religion en France. La guerre de Trente Ans (1618-48) puis la Fronde (1648-53) se traduisent à leur tour par de violents affrontements au XVIIe siècle.

Le tribut payé par la région à la Révolution de 1789 se mesure en édifices et monuments détruits.

En 1792 à Valmy, les Français ont raison des Prussiens. Napoléon fait son retour en 1814 sur cette terre champenois. Il livre pendant la campagne de France une quinzaine de batailles qui se soldent le plus souvent par des victoires.

En 1870, l'armée française commandée par Mac-Mahon est écrasée à Sedan par l'artillerie allemande, qui a l'avantage du nombre. Cette défaite entraîne la chute de Napoléon III et la proclamation de la République.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, la Champagne-Ardenne sera reconnue comme la région la plus sinistrée de France. De nouveau foulée et bombardée par les armées en guerre en 1939-1945, elle tient sa revanche le 7 mai 1945 avec la signature de l'acte de capitulation de l'Allemagne nazie, dans un collège de Reims, QG des forces expéditionnaires alliées en Europe.