Traditions et coutumes Ukraine
L’art de la pysanka
Ce très vieil art traditionnel consiste à dessiner et colorer des motifs sur des œufs. Talismans et porte-bonheur, les pysanka sont également des signes de reconnaissance de l’identité culturelle et religieuse ukrainienne.
La décoration des œufs est réalisée selon la technique de réserve de cire, comme pour les batiks. Chaque couleur, ligne, droite ou brisée, en méandre ou spirale, chaque motif, croix brisée, étoile à 4 ou 8 branches et symbole agraire ou naturel (arbre de vie, animaux) a un sens symbolique.
Renvoyant à l’origine de la vie, apportant santé, prospérité et protection, l’œuf est vénéré en Ukraine depuis la préhistoire. Après le baptême de Vladimir le Grand et la christianisation du pays, il s’associe à la résurrection du Christ et à la nuit de Pâques.
Selon la coutume, un grand feu sacré était allumé devant l’église pour chasser les mauvais esprits et purifier l’air et la terre du village. Les familles arrivaient avec un panier de victuailles. Ressemblant au kougelhopf alsacien, la babka y symbolisait le blé, le beurre et ainsi la bonne santé, le saucisson et le lard de cochon, la prospérité, et le raifort, faisant pleurer une fois râpé, rappelait que la vie n’est pas toujours douce et agréable.
Après la messe, le prêtre bénissait les mets, la communauté s’offrait mutuellement des pysanka avant d’aller, selon une vieille coutume païenne, en déposer sur les tombes des défunts.
D’autres traditions immémoriales s’attachaient aux pysanka. Les paysans en enterraient dans le premier et dernier sillon du champ pour s’assurer d’une bonne récolte, en plaçaient dans les ruches pour avoir du miel, dans les étables pour la santé des animaux, dans le chaume des toits pour les protéger de la foudre, et à l’intérieur de la maison elle-même pour protéger la famille.
Drapeau national
Il est composé de deux lignes horizontales, bleue au-dessus et jaune en dessous. Utilisées depuis la Rus’ (ou Rous ) de Kyiv (Kiev), elles le furent aussi à la première indépendance de l’Ukraine en 1918.
Religions
Le christianisme orthodoxe est la première religion en Ukraine. 80 % de la population déclare lui être fidèle.
L’orthodoxie et le conflit russo-ukrainien
Rappelons que les orthodoxes ne reconnaissent pas au pape le titre de chef moral de l’église, ce privilège revenant au Christ lui-même, mais dépendent de diverses hiérarchies, appelées Patriarcats. Cette spécificité, aux inévitables conséquences politiques, est exacerbée en Ukraine par le conflit avec la Russie de Poutine et le patriarcat de Moscou, appelé parfois la 3e Rome.
Quand en 2018, le Patriarcat œcuménique de Constantinople reconnaît l'autocéphalie (indépendance juridique) au clergé ukrainien, plusieurs églises orthodoxes du pays s’unifient au sein de l’Église orthodoxe d'Ukraine nouvellement créée, à laquelle les nombreuses paroisses dépendant du Patriarcat de Moscou recevront l’interdiction de se joindre… On estime aujourd’hui que 60 % des orthodoxes adhèrent à cette nouvelle église, 20 % au patriarcat de Moscou, et 20 % ne se prononcent pas.
Une particularité : l’Église gréco-catholique (ou Uniate)
Au sud-ouest du pays (provinces de Lviv, Ivano-Frankivsk et Transcarpathie), l’Église gréco-catholique ukrainienne rassemble plus de 50 % des fidèles. Ceux-ci suivent le rite orthodoxe tout en reconnaissent le pape comme chef de l’Église depuis l’acte de Brest-Litvosk (1596).
Longtemps persécutés, rattachés de force aux orthodoxes et dépouillés de leurs biens par Staline, les Uniates, réhabilités en 1989, connaissent un renouveau. La visite de leurs églises souvent très belles et très fréquentées, comme à Lviv, est un incontournable.
Traditions de Noël
La religion orthodoxe suit le calendrier julien, en retard de 13 jours sur le calendrier officiel grégorien. En conséquence, le Noël religieux est fêté familialement en Ukraine le 7 janvier. Depuis quelques années, le « Noël international » du 25 décembre est de plus en plus marqué, par la présence de marchés et animations.
Orthodoxe et fortement influencé par des coutumes pré-chrétiennes, le Noël ukrainien, diffère de « l’occidental », ce qui fait son charme et son originalité.
La veille de la fête, des scènes bibliques sont jouées sur le parvis des églises par des marionnettes ou des figurants, selon les codes du théâtre populaire Vertep.
Soirée sainte du 6 janvier, Svyata Vetcheria s’articule autour d’un dîner traditionnel composé de 12 plats, dont la koutia, entremets hérité d’un culte solaire, composé de blé cuit, mélangé dans sa version traditionnelle avec du miel, des graines de pavot, des raisins secs et des noix.
Dans certaines régions d’Ukraine, les villageois confectionnent encore des gerbes de blé ou d’avoine tressées didoukh, dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Posées sur la table familiale, elles symbolisent la prospérité et la fertilité de la terre d’Ukraine.
Pas de Noël ni de Nouvel An ukrainien sans les chants Koliadky et Chtchedrivky Des groupes de chanteuses et chanteurs de tous âges passent devant les maisons pour célébrer ces fêtes, et augurer d’une future année prospère.