Les capitales scandinaves ont de beaux jours devant elles… même en hiver ! À l’image de...
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Ni près Ni loin (bien au contraire)
Ni près Ni loin (bien au contraire), c’est l'aventure de Céline et Fabrice, un couple de trentenaires. Un jour, ils décident de tout plaquer pour vivre un road trip au Canada pendant 12 mois !
Emerald Lake, Yoho National Park
Pourquoi se lancer dans l'aventure d’un road trip au Canada ?
C'était un vieux rêve pour nous, après avoir voyagé pendant quelques années à chaque vacances ou presque, nous avions ce projet de partir pour un voyage au long cours. C'est plus précisément en revenant de 3 semaines de road trip au Québec que nous avons commencé à réfléchir plus sérieusement à cette idée. Nous avions entendu parler du Permis Vacances Travail (PVT) et nous savions que nous correspondions aux critères d'éligibilité. Le principal avantage, c'est que ce visa nous offrait la possibilité de travailler à tout moment pour renflouer les caisses si cela s'avérait nécessaire.
En toute liberté à Dawson City, Yukon
Une aventure de cette sorte se prépare combien de temps à l’avance ? Quels ont été les préparatifs pour mener à bien votre périple ? Achat du van, coût global de votre road trip…
Dans notre cas, la période des préparatifs a été assez courte puisque nous n'avons pas préparé grand-chose !
Nous voulions vraiment jouir au maximum de notre liberté et pour ça, nous ne mettions aucune barrière. La part de surprise et de spontanéité dans ce projet était essentielle à tous les niveaux.
En revanche, ce qui nous a beaucoup occupé, c'est la préparation du départ. Avec la paperasse administrative, la location de notre appartement, et tout un tas de choses totalement nouvelles pour nous mais qui, avec pas mal de temps et beaucoup d'organisation ont été faites à temps, il nous a fallu environ 4 mois (entre le moment où nous avons eu la confirmation de l'obtention du PVT et notre départ pour Montréal).
Nous avons aussi quitté nos emplois pour partir : Fabrice a fait une demande de congé sabbatique et moi, je ne me plaisais plus dans mon travail depuis que mon employeur avait revendu l'entreprise. J'ai donc sauté sur l'occasion pour demander une rupture conventionnelle et j'ai eu la chance qu'elle soit acceptée.
Une fois à Montréal, nous avons réglé le reste en quelques jours : ouverture du compte en banque canadien, paperasse obligatoire et achat du van.
En ce qui concerne le côté financier, nos années de travail nous avaient permis de faire des économies. Nous sommes partis avec un pécule de 9 000 €. L'achat du van et son aménagement nous ont coûté environ 3 000 € et nous avons gardé le reste pour le voyage.
Nous savions que cela risquait de ne pas suffire pour traverser le pays dans toute sa largeur et ce sur plusieurs mois en gardant de la marge en cas de pépin, mais nous avions à tout moment la possibilité de travailler pour renflouer les caisses.
Kluane National Park en automne, Yukon
Parlez-nous du PVT canadien, est-ce que celui-ci a été facile à obtenir ? Qu’avez-vous dû présenter comme dossier ?
Le PVT Canada est sans doute le plus difficile à obtenir ! Contrairement à d'autres pays, celui-ci impose des quotas et c'est un visa qui est très demandé. Cela a été un vrai parcours du combattant, pas tellement au niveau du dossier mais plutôt pour obtenir une place. Là où pour d'autres pays, la demande peut se faire à tout moment en ligne, le gouvernement canadien n'offre qu'une seule période dans l'année pour présenter sa demande.
Depuis des années (le système est en train de changer), il fonctionne sur le schéma du « premier arrivé, premier servi » et c'est très compliqué d'être le premier quand il n'existe que 6 400 places pour des dizaines de milliers de personnes ! Il existe plusieurs sessions ouvertes à des heures très précises et pour lesquelles il faut être planté devant son ordinateur, cliquer un nombre incalculable de fois en priant le dieu des ordinateurs pour arriver à passer entre les mailles du filet. Nous avons été extrêmement chanceux d'en obtenir un chacun. C'est assez rare, nous avons rencontré plusieurs couples au Canada qui n'avaient pas eu cette veine.
Ensuite, vient le moment de constituer un dossier. Il est composé principalement de formulaires à remplir, de frais à régler, de justificatif d'identité, photo, curriculum vitae... Ça n'est pas d'une grande difficulté mais il faut être très concentré car on peut se voir refuser le visa pour une erreur bête. Il existe des sites internet qui sont d'une grande aide pour ce genre de formalité, le plus complet étant pvtistes.net.
Peyto Lake, Rocheuses Canadiennes
Vous avez aussi fait du volontariat, pouvez-vous nous décrire cette partie de votre périple ? Comment avez-vous choisi le ou les organismes ? Comment cela s’est déroulé ?
Avant de partir, nous nous étions inscrits sur le site internet HelpX. C'est un site qui propose de mettre en relation des gens qui offrent le gîte et le couvert en échange de quelques heures de travail (4/5 h par jour bien souvent) avec des personnes qui cherchent une expérience et/ou un endroit où loger. Nous sommes complètement fans de ce système d'entraide que nous avons pu tester à trois reprises au Canada.
Au ranch avec les chevaux dans la Saskatchewan
Notre premier volontariat a eu lieu dans un Ranch Bed and Breakfast dans les prairies de Saskatchewan. Nous avions prévu de rester deux semaines et nous avons vécu un mois merveilleux au milieu des chevaux. La gentillesse et l'humour des propriétaires additionnés à leur cuisine, la vie du ranch, les balades à cheval et les rencontres ont fait de cette expérience un des gros temps forts de cette année au Canada. Chaque jour, nous avions des tâches attribuées au jardin, pour le ménage des chambres du B&B ou en cuisine. Nous gardons un souvenir mémorable de cette période.
Nous avons par la suite renouvelé l'expérience en Colombie-Britannique à deux reprises. Cela a été particulièrement pratique pour nous lorsque nous avons fini notre road trip et que nous avions besoin de gagner de l'argent. Nous avons trouvé une famille géniale chez qui nous avons aidé aux tâches quotidiennes et aux travaux en cours. Cela nous a permis d'avoir un endroit où rester gratuitement et de chercher un travail en parallèle.
Comment avez-vous budgété vos dépenses et par quel mode de financement ?
En ce qui concerne le budget, nous avons calculé le coût de l'essence à la louche parce que nous n'avions pas de parcours exact et que nous n'avions pas vraiment d'idée sur la consommation de notre futur van. On avait aussi prévu le budget pour l'achat de notre maison sur roues et assez d'argent pour le cas où nous aurions un gros pépin (des billets d'avion en urgence, de gros frais sur le véhicule, etc). Pour le reste, on a envisagé le voyage à l'économie ; on s'est dit qu'on tiendrait jusqu'au maximum et qu'ensuite on chercherait du travail où que l'on soit dès qu'on aurait besoin d'argent. Avoir la possibilité de travailler à tout moment nous offrait une grande tranquillité d'esprit. C'est ainsi que nous avons fini par travailler 3 mois dans la vallée de l'Okanagan (entre Vancouver et les Rocheuses) dans une pépinière. Elle proposait du travail au rendement alors nous avons tout donné pour repartir sur la route l'esprit serein et le porte-monnaie plein.
Dawson City la ville de la ruée vers l'or, Yukon
Comment avez-vous sélectionné votre bagage idéal (sac à dos, vêtements, matériel spécial ultra-léger…) ?
Nous sommes partis avec une grosse valise, un gros sac à dos et un sac à dos de taille moyenne chacun. Nous avons vite abandonné les valises trop encombrantes pour le van. Nous n'avions pas d'expérience en matière de voyage au long cours et nous partions pour une année entière. Au Canada il ne fait pas froid toute l'année, contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, il y a 4 saisons bien distinctes. Nous avions emporté beaucoup de vêtements mais nous n'avons rien acheté de spécial pour ce road trip. Avec le recul, nous avons réalisé que nous aurions pu partir beaucoup plus léger et ce pour une raison simple : les magasins de seconde main ! Il existe de très nombreux magasins d'articles d'occasion au Canada dont les plus connus sont les « Value Village » mais aussi de nombreuses ventes de charité. On a par exemple trouvé un jour une belle doudoune de marque en duvet, comme neuve pour 5 $. Cela évite le gaspillage, permet de faire des économies et empêche de surcharger les bagages inutilement.
Coucher de soleil au Lac Superieur, Ontario
Quels sont vos coups de cœur dans le monde ?
Parmi nos voyages, nous avons eu un coup de cœur pour la Pologne, un pays qui a un lourd passé et qui a su « renaître de ses cendres » et regarder vers l'avenir. La bière et la nourriture y sont excellentes et très bon marché. Pour un repas authentique, il faut aller dans un « bar mleczny » ou « bar à lait », sorte de cantine vestige de l'aire communiste où on peut savourer un bon repas pour quelques euros.
Dès le premier voyage en Asie, nous sommes tombés amoureux de ce continent ! Depuis, nous prenons énormément de plaisir à y retourner dès que nous le pouvons. Nous nous sommes rendus en Thaïlande, au Sri Lanka et à Hong Kong et nous ne comptons pas nous arrêter là.
Pour finir, les États-Unis nous ont fortement surpris, et beaucoup plu pour la variété de leurs paysages. Nous avons un gros faible pour Seattle, l'Utah et l'Oregon.
Salmon Glacier, Colombie-Britannique
En rapport à votre expérience au Canada quels sont les endroits immanquables ?
Pour nous, les endroits immanquables sont l'impressionnant Lac Supérieur (préférez le Parc National de Pukaskwa au Parc National du Lac-Supérieur), le Yukon pour sa nature sauvage, ses paysages à couper le souffle, les aurores boréales et le saut dans le passé à Dawson City, ville de la ruée vers l'or. Nous avons aussi adoré la Colombie-Britannique, surtout le nord avec ses glaciers et ses nombreux ours mais aussi l'île de Vancouver. Nous recommandons les célèbres Rocheuses pour leurs majestueuses montagnes, glaciers et lacs turquoises. Enfin, à Ottawa, ne manquez pas le Musée des Civilisations (comptez plusieurs heures) qui vous permettra de comprendre l'histoire passionnante du Canada et des amérindiens.
Tombstone National Park, Yukon
Quels conseils pouvez-vous donner, les préparatifs, le circuit ?
Notre premier conseil concerne l'achat du van, il faut être très vigilant sur son état et surtout sur le niveau de rouille. Au Québec particulièrement, c'est un vrai problème. Ensuite, notre deuxième conseil, c'est de ne pas trop préparer votre road trip, laissez-vous surprendre. Vous vous rendrez vite compte que rien (ou presque) de ce que vous aviez planifié ne s'est passé comme prévu. Notre dernier conseil paraît sans doute évident mais il faut prévoir de partir dès le début des beaux jours (vers le mois de mai). Quand on dort dans un van au Canada, voyager en hiver n'est pas une bonne idée, c'est d'autant plus vrai lorsque le van n'est pas chauffé !
Magnifiques aurores boréales, Yukon
À votre retour en France, avez-vous eu des difficultés à vous remettre dans le train-train quotidien ?
Le retour en France a été assez difficile. D'une part, parce qu'il n'était pas voulu : nous avons tout fait pour prolonger nos visas, sans succès... C'est donc à contrecœur que nous avons quitté le Canada. D'autre part parce que nous avons dû retourner chez nos parents. Je me suis retrouvée au chômage et Fabrice a repris le travail mais il n'avait plus grand-chose à voir avec celui qu'il avait quitté.
Canyon au parc national de Pukaskwa.
Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?
Nous avons retiré énormément de satisfaction de cette expérience. Cela nous a permis avant tout de réaliser un rêve, de goûter à un sentiment de liberté extrême (et en même temps de comprendre qu'une douche par jour est un luxe) et surtout de changer notre projet de vie. En effet, nous souhaitons désormais retourner vivre au Canada et avons lancé les démarches pour cela. C'est vraiment un pays dans lequel on entrevoit un bel avenir et qui correspond davantage à nos aspirations que la France.
Grizzlis pêchant le saumon, Colombie-Britannique
Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?
Question difficile vous vous en doutez, quand on revient d'un tel périple on en a des tas ! On pourrait vous parler de la fois où on a été surpris par des ours noirs alors qu'on mangeait derrière notre van, de la fois où on a crevé au fin fond du Yukon et qu'on a failli rester bloqués trois semaines en attendant que nos nouveaux pneus arrivent d'Edmonton, de la fois où on a mis le van dans le fossé en glissant sur la neige… mais je pense qu'un des moments les plus marquants de notre voyage est notre rencontre avec les grizzlis.
Nous redescendions du Yukon vers la Colombie-Britannique et avions entendu parler de la présence des ours dans les parages (surtout autour d'une rivière non loin de là). On cherchait à voir des grizzlis depuis des semaines. Après un petit détour par l'Alaska, nous revenons sur la route principale et là, au milieu des glaciers, nous enjambons une rivière. Sur le pont, on voit un homme en train de photographier quelque chose. Là, on réalise qu'on est à l'endroit dont on nous a parlé. Ni une, ni deux, on gare le van et on saute à l'extérieur. On passera les heures suivantes ainsi qu'une partie de la journée du lendemain à assister au spectacle des grizzlis en train de pêcher le saumon dans la rivière. Un moment magique que l'on n'oubliera jamais, vous vous en doutez !
Colonie de lions de mer à Nanaimo.
On termine par une question portrait chinois : Si vous étiez un pays… lequel, et pourquoi ?
En dehors du Canada, sûrement la Thaïlande. C'est LE pays idéal pour contenter tout le monde ! Que l'on aime la nature ou faire la fête, les plages paradisiaques ou bien la jungle, le luxe ou une simple chambre de backpacker on trouve toujours son compte au pays du sourire. On a un gros faible pour la culture du pays ainsi que pour la gentillesse de ses habitants. Et puis la cuisine thaïe est quand même l'une des meilleures et des plus variées au monde !
La vidéo qui suit retrace leurs aventures canadiennes !
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