Logiques et universels, les panneaux de signalisation ? Pas si sûr. Dans les faits, ils diffèrent selon les latitudes ou les pays. Mieux, les panneaux nous en disent long sur les contrées que nous visitons.
Attachez vos ceintures : voici un petit tour du monde des panneaux loufoques, surprenants ou décalés.
Fantômes, vin à l'eau ou fermeture éclair... De quoi perdre le nord !
© Richard Bailly
On ne manque pas d’humour du côté de Passy. Installer un musée du Vin dans la rue des Eaux, il fallait oser !
En fait, c’est l’histoire de l’arrondissement qui explique ce curieux alliage toponymique. Dès le XVe siècle, les moines de l’abbaye de Passy ont cultivé quelques arpents de vigne sur la colline de Chaillot. Leur vin était même très apprécié du roi Louis XIII. Il était conservé dans d’anciennes carrières transformées en cellier. Un endroit tout indiqué pour accueillir le musée du Vin, qui a ouvert ses portes en 1984.
Quant à la rue des Eaux, elle tient son nom de la découverte, à proximité des carrières, de sources thermales qui ont été exploitées pendant 200 ans à partir du XVIIe siècle. Comme quoi, dans le 16e arr., on sait mettre de l’eau dans son vin depuis belle lurette…
© Gulwenn Torrebenn
Après plusieurs mois de recherches et de questionnements, nous avons enfin dévoilé le mystère de la « fermeture Éclair ». Grâce à l’aide, pour être honnête, de certains de nos lecteurs plutôt calés en signalisation.
Ce panneau n’existe qu’en Allemagne : il indique que lorsque la chaussée se rétrécit (passage de deux à une bande de circulation, par exemple), un véhicule de chaque file doit passer à tour de rôle, en s'insérant alternativement dans le flux de véhicules (exactement comme dans une fermeture Éclair).
Cette manœuvre, qui doit se faire juste avant le rétrécissement, nécessite un certain sens de la courtoisie et du civisme. Encore un coup du fameux modèle allemand !
Ah, les Carpates ! Du côté roumain, on y trouve un certain Dracula. En Pologne, il faut faire attention aux fantômes traînant leur boulet derrière eux. Un accident est si vite arrivé…
Pas loin de la frontière slovaque, la légende dit le château de Niedzica hanté par le spectre d'une femme. Même chose au nord-ouest de Cracovie, au château de Bobolice, lui aussi bâti au 14e s., et dont le donjon serait habité par le fantôme d'une jeune fille qui y aurait fini ses jours enfermée. Lors de notre visite, on n’a vu aucun fantôme, ni esprit frappeur. Et, pourtant, on y était allé incognito !
Dur, dur de s’arrêter au milieu du chemin, quand on est un routard. Et ça l’est même encore plus en Turquie, puisque, en turc, « dur » veut dire… « stop » !
On avoue, notre favori reste la FNAQUE de Marrakech, et vous ?
© Daniel GROS-CIRCAN
On trouve de tout dans la Médina de Marrakech, même une librairie... ou plutôt un café littéraire ! L’un des grands classiques du souk, la Fnaque berbère, existe depuis des décennies - et son enseigne a été modernisée depuis. Un succès qui ne se dément pas avec les années.
Attention, la concurrence s’annonce rude dans le secteur au Maroc. Depuis 2010, la vénérable enseigne de Marrakech doit faire face à un nouveau venu au royaume chérifien : une certaine Fnac, qui a ouvert trois magasins… à Casablanca. Fnac ou Fnaque, à vous de choisir !
© Laszlo Olay
Pas sûr que, dans le désert, la limitation de vitesse soit respectée. Encore mieux qu’un panneau de signalisation, voici une idée lumineuse : joncher la chaussée de caillasses pour forcer les automobilistes à ralentir.
Avec un tel dispositif, seuls les kamikazes du volant dépasseront encore les 20 km/h !
Vous rêvez de nager – ou plutôt flotter – dans le mer Morte ? Sachez que ce n’est pas sans danger en raison de la salinité très élevée de l’eau (275 grammes par litre).
Le bain peut se transformer en supplice puisque la moindre microcoupure occasionne des brûlures. Mettre la tête sous l’eau, l’espace de quelques minutes, rend aveugle. Tout contact de l’eau avec la bouche, le nez ou les yeux peut en effet être dangereux.
Autre danger : les risques d’effondrement des rivages de la mer, dus à la baisse des eaux et au pompage des nappes phréatiques.
Pas sûr qu'on fasse confiance aux panneaux des toilettes laotiennes...
500 dollars, cela fait cher du crachat. Singapour a le chic pour cumuler les interdictions. Ici, on est intransigeant sur l’hygiène. Résultat : pas le moindre mégot ou papier au sol, certes, mais pas de crachat non plus !
Mâcher du chewing-gum (interdit à la vente, d’ailleurs), manger ou boire dans le métro, traverser hors des passages piétons et même oublier de tirer la chasse d’eau sont passibles d’amendes ! Mais, rassurez-vous, il est encore possible d’y respirer en paix.
© Gilles
Ne vous étonnez pas si, à l’approche de Luang Prabang ou de Savannakhet, vous voyez des bornes kilométriques rouges « bien de chez nous », comme sur n’importe quelle route nationale.
Ce sont, avec la pétanque et le bon pain, l’un des derniers vestiges de la colonisation française au Laos, indépendant depuis 1954.
© grizie
Dans certaines toilettes de campagne, on peut faire de douloureuses rencontres. Aux WC, comme en randonnée, il vaut mieux avoir des chaussures fermées pour éviter toute fâcheuse morsure ou piqûre qui pourrait gâcher les vacances. Merci de nous avoir prévenus !
Attention "traversée de Kiwis !", il faut dire que ce n'est pas tous les jours que l'on verra ce genre de panneau.
© Line Lasserre
Quand on voit ce genre de panneau, on se prend d’affection pour les pitbulls et les chiens de garde !
Le plus étonnant, c’est que nous ne sommes pas au pays des rednecks, mais à Key West, l’un des hauts lieux de l’Amérique alternative, prisée par les gays, les artistes et les écrivains.
On suggère au propriétaire le panneau : « attention, maître méchant ».
© Nathalie Roblain
Bienvenue chez les Uros ! N’ayez pas peur de vous mouiller car, en guise de jeux aquatiques, vous allez juste faire une petite croisière sur le lac Titicaca.
Les Uros sont l’un des peuples indiens de la région. Quant aux îles flottantes, rien à voir avec un dessert. Ce sont des embarcations en roseau flottant sur le lac où vivent les Uros. Où vivaient, devrait-on dire, car les derniers Uros authentiques ont disparu...
Depuis, les Indiens Aymaras, pour attirer les touristes, se sont établis sur ces îles où ils se revendiquent des descendants d’Uros. Et ça marche !
© Charlélie Coutinho
L’aéroport à la plage, ça existe ! Située au large du Queensland, Fraser Island est la plus grande île sableuse au monde. L’île, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, est peu peuplée.
On y accède en bateau, et, pour les plus fortunés, en avion. Pas des Airbus, mais des coucous pouvant contenir quelques passagers. Il s’agit d’un véritable aéroport avec un code IATA, qui est OKB. Il faut dire qu'il y a de la place : l'île possède une plage de 120 km de long, appelée 75 miles beach !
Quand il n’y a pas d’avion, la plage sert de piste pour les 4x4. Baignade pas franchement conseillée en raison des courants et des requins !
© angeloz
Ce qui est génial avec les panneaux de signalisation, c’est que le dessin dit tout. En voici un bon exemple, venu du pays des kangourous.
Avant de désigner un fruit et un peuple doué pour le rugby, le kiwi est un charmant petit oiseau timide et inoffensif qui, comme les poules, ne peut pas voler.
Dans les régions de Nouvelle-Zélande où il y a peu de circulation, il n’est pas rare qu’un kiwi traverse la route. Et, comme il n’est pas très grand, les automobilistes risquent de l’écraser. D’où ce panneau qu’on ne trouve qu’aux antipodes.
Menacé de disparition, le kiwi est un symbole national en Nouvelle-Zélande. On le trouve sur les pièces d’1 dollar et les habitants s’identifient tellement à l’animal qu’ils se surnomment eux-mêmes… les kiwis.
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