Les îles sans voiture en France

Vue de l'île de Bréhat © aterrom - Adobe Stock

Qui n’a jamais rêvé d’un refuge insulaire sans bruit de moteur ? Pour cela, pas besoin d’aller forcément à l’autre bout du monde…

Le littoral de la France métropolitaine est agrémenté de petites îles où l’on peut se balader avec beaucoup de plaisir, en particulier lorsqu’on n’y croise pas, ou très peu, de véhicules motorisés, comme c’est le cas de celles que nous vous présentons dans ce dossier, des îles Chausey dans la Manche aux îles de Lérins en Méditerranée.

Préparez votre escapade !

- Consultez les horaires des bateaux qui vous mènent sur les îles évoquées dans ce dossier - il est parfois nécessaire de réserver sa place. Nous vous indiquons les principaux ports où embarquer dans chaque article. D’autres liaisons peuvent être proposées, notamment en été.

- Sachez que ces îles sont plus ou moins pourvues de lieux où se restaurer et se loger, de commerces, de services... Sur certaines d’entre elles, la circulation à vélo est limitée, voire impossible.

Il est temps de lever l’ancre vers 12 petits paradis insulaires tranquilles dans les eaux normandes, bretonnes, charentaises et provençales...

Mont-Saint-Michel (Manche)

Mont-Saint-Michel (Manche)
Mont-Saint-Michel © Ilya Shimanskiy - stock.adobe.com

Eh oui ! Lors des grandes marées, cette icône française redevient une île !

Trônant dans la baie à laquelle il donne son nom, le Mont-Saint-Michel (7 ha) est une merveille mondialement célèbre - avec la dite baie, il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. C’est l’un des sites les plus visités en France. Une abbaye d’origine médiévale coiffe ce haut rocher. Depuis des remparts, une Grande rue vous y mène en traversant un petit village.

On se rend sur cet îlot grâce à un pont-passerelle long de 760 m, en marchant ou à bord d’une navette - un parking est situé sur le continent. Ou bien, également à pied, en compagnie d’un(e) guide qui vous indique comment vous déplacer sur le sable lors des marées basses. S’aventurer seul(e) sur cette étendue aux allures de désert... humide est dangereux et donc absolument déconseillé. D’autant plus que lorsque l’eau de la mer revient baigner le Mont-Saint-Michel, elle le fait rapidement !

Îles Chausey (Manche)

Îles Chausey (Manche)
Îles Chausey © Andreas - stock.adobe.com

L'archipel de Chausey se trouve à 17 km de Granville, entre le Mont-Saint-Michel et Jersey. Il se constitue de bancs de sable, de vasières, de hauts-fonds, ou de chenaux et bien entendu d’îles et d’îlots. La terre la plus étendue est la Grande Île (45 ha), laquelle possède des paysages de landes, des plages de sable blanc, une chapelle, le hameau des Blainvillais, un phare, un sémaphore, un fort datant du Second Empire, une ancienne forteresse devenue château... On peut croiser par ici des oiseaux, des phoques, ou encore un éléphant... qui est en fait un rocher sculpté par l’érosion !

Accès par bateau depuis Granville.

Île de Bréhat (Côtes-d'Armor)

Île de Bréhat (Côtes-d'Armor)
Moulin à marée - Île de Bréhat © Mathieu JACOB - stock.adobe.com

Bréhat (290 ha) est l’île principale d’un archipel qui porte son nom et se trouve à courte distance de Ploubazlanec, près de Paimpol. Elle se constitue de deux parties reliées par le Pont ar Prat. Dans l’une on trouve des landes, dans l’autre une végétation généreuse favorisée par un microclimat grâce au Gulf Stream, d’où son surnom d’« île aux fleurs ». Poussent ici l’hortensia, le mimosa, le mûrier, l’eucalyptus, l’aloès, le camélia, l’agave, l’echium ou l’agapanthe...

Outre des phares, le patrimoine bâti de Bréhat comprend un moulin à marée, des chapelles, une église dotée d’un un clocher-mur, une ancienne citadelle où sont établies les Verreries de Bréhat, lesquelles se visitent... Au cours de ses balades, on découvre aussi des criques, la plage du Guerzido...

Accès par bateau depuis Ploubazlanec. Un « petit train » assure vos déplacements depuis ou en direction de l’embarcadère et propose également un tour de l’île. Il est mené par un tracteur !

Île de Batz (Finistère)

Île de Batz (Finistère)
Agriculture sur l’île de Batz © Sébastien Delaunay - stock.adobe.com

L’île de Batz (320 ha) s’étend à 3 km de Roscoff. Elle jouit d’un doux climat qui a favorisé la création du jardin Georges Delaselle (nom de son fondateur, un assureur parisien) au tournant des 19e et 20e siècles.

Il donne à admirer des centaines d’espèces de plantes d’Amérique, d’Australie, d’Afrique et d’Asie. Il s’y trouve aussi des vestiges d'une nécropole de l'âge de Bronze mis au jour lors de ses travaux d’aménagement. L’agriculture est une activité importante sur cette île qui est en conséquence parcourue par des tracteurs, de même que par quelques véhicules de locaux.

C’est à pied ou à vélo que les visiteurs se baladent sur cette terre dont les bords de mer comprennent notamment une vingtaine de plages - notez que le sentier littoral est interdit aux bicyclettes. Sont également à voir les ruines de la chapelle Sainte-Anne d’époque médiévale, un phare (67 m) et son exposition muséographique.

Accès par bateau depuis Roscoff.

Île de Molène (Finistère)

Île de Molène (Finistère)
Île de Molène © jujud3100 - stock.adobe.com

Île principale d’un archipel du même nom, Molène (72 ha) se situe à 14 km du Conquet. La pêche et le maraîchage sont ici des activités traditionnelles. En faisant le tour de l'île; on peut voir des murets de pierre sèche construits afin de protéger les terres cultivables du vent, ainsi que la Tourelle, un amer d’alignement servant de repère aux navigateurs, de même qu’un ancien sémaphore où sont évoqués la vie et le rôle des guetteurs.

De son côté, un musée raconte le naufrage du Drummond Castle qui s’est déroulé en 1896 non loin de Molène. Des victimes de cette catastrophe sont enterrées dans le cimetière local. Pour sa part, la Maison de l’Environnement vous donne des informations sur l’île, notamment en ce qui concerne sa flore et sa faune. Notez que l’on peut loger dans des refuges de mer sur Ledenez Vraz, îlot accessible à marée basse ou par bateau à marée haute.

Accès par bateau depuis Le Conquet, Brest. 

Île de Sein (Finistère)

Île de Sein (Finistère)
L'île de Sein © petunyia - stock.adobe.com

Baignant à moins d’une dizaine de kilomètres de la Pointe du Raz, l’île de Sein (56 ha) fait partie de la granitique chaussée de Sein qui prolonge la dite pointe. Formant un S inversé, cette terre couverte de landes où s’alignent des murets de pierres sèches est quasi exempte de reliefs. Des digues la protègent des sautes d'humeur de l’océan.

Appréciée des oiseaux marins, elle l’est aussi des humains qui viennent se poser sur des plages de galets ou de sable au cours de leur balades. Son bourg se découvre au fil de ruelles. On y visite le musée L’Abri du marin, lequel évoque la vie des îliens d’hier et d’aujourd’hui, notamment l’histoire des hommes qui ont très vite rejoint le général de Gaulle à la suite de son appel du 18 juin 1940.

Construit à l’ouest de l’île, le phare de Goulenez (52 m) offre de fantastiques vues à son sommet.

Accès par bateau depuis Audierne.

Îles de Houat et de Hoëdic (Morbihan)

Îles de Houat et de Hoëdic (Morbihan)
Île Hoëdic - vers la Pointe du vieux château © sasha64f - stock.adobe.com

Les îles de Houat (291 ha) et de Hoëdic (209 ha) se voisinent au sud de la baie de Quiberon et à l’est de Belle-Île-en-Mer. Elles font le bonheur de quiconque souhaite se balader ou séjourner sur des terres offrant un décor fait de landes, de falaises, de dunes et de plages... Des menhirs indiquent que l’on n’est pas les premiers humains à y avoir posé le pied !

Sur ces îles on trouve aussi des ports de pêche, ainsi que le fort d’Hoedic, qui appartient au Conservatoire du littoral, ou L’Eclosarium, lequel retrace l’histoire de Houat et invite à s’intéresser au monde microscopique marin.

Accès par bateau depuis Quiberon.

Lire aussi Houat et Hoëdic, deux îles sauvages au large du Morbihan

Île d’Aix (Charente-Maritime)

Île d’Aix (Charente-Maritime)
Île d’Aix © Vincent - stock.adobe.com

Adoptant la forme d’un croissant, l’île d’Aix (129 ha) se trouve près de l'île d'Oléron et de Fouras, ville située sur le continent. Pour une part bien verte et bordée de plages, elle conserve des ouvrages bâtis afin de défendre l’arsenal de Rochefort et sa rade.

Ceux-ci comprennent le fort de la Rade, la batterie de Jamblet, ou le fort Liédot, lequel vous révèle « Les Mystères du Fort Boyard », monument situé en mer près de l’île - il sert de décor pour une célèbre émission télévisée.

D’autres lieux sont à visiter. Le musée Napoléonien est installé dans la maison où l’empereur Napoléon Ier a séjourné avant de partir en exil. Il fait face au musée Africain qui recèle notamment des animaux naturalisés. Tous deux sont des musées nationaux. Pour sa part, la Maison de la Nacre vous éclaire au sujet d’une activité artisanale menée dans l’île.

Accès par bateau depuis Fouras.

Lire aussi notre reportage La Charente-Maritime côté îles

Îles du Frioul (Bouches-du-Rhône)

Îles du Frioul (Bouches-du-Rhône)
Île et château d'If © lamax - stock.adobe.com

Visibles depuis Marseille, les îles du Frioul se situent dans le parc national des Calanques. Formant un archipel totalisant deux centaines d’hectares, elles sont quatre à veiller sur la cité phocéenne.

La plus connue est sans doute If, où s’élève un château. Cette forteresse devenue prison a accueilli Edmond Dantès, malheureux jeune homme victime d’un complot. Après son évasion, il s’est implacablement vengé en tant que Comte de Monte-Cristo... Enfin, c’est ce que nous raconte Alexandre Dumas dans un de ses plus célèbres romans !

Reliées par la digue Berry, les îles Pomègues et Ratonneau possèdent d’anciens ouvrages militaires et offrent des paysages naturels arides. Leur découverte donne l’occasion d’observer une flore rare mais variée, ainsi que des oiseaux marins tels que le goéland leucophée. Une ferme aquacole est installée sur Pomègues, tandis que Ratonneau abrite l’ex-hôpital Caroline qui fut conçu pour mettre en quarantaine des malades venus de la mer avant leur débarquement à Marseille. Une chapelle aux allures de temple grec antique y a été bâtie. Cette île est aussi appréciée pour sa plage nommée Saint-Estève et son sentier sous-marin. Les eaux de Tiboulen, qui la voisine, attirent des adeptes de la plongée.

Accès par bateau depuis Marseille. Un petit train circule l’été sur Ratonneau

Île des Embiez (Var)

Île des Embiez (Var)
Île des Embiez © photosjcc - stock.adobe.com

Dans les années 1950, l’industriel Paul Ricard a acquis et fait aménager l’île des Embiez (95 ha), laquelle s’étend à très courte distance de Six-Fours-les-Plages - elle fait partie d’un archipel qui porte son nom. À pied, à vélo, ou à bord d’un petit train touristique, on y découvre des espaces naturels où s’exposent « 90% des essences végétales méditerranéennes connues » nous dit-on.

L’île est bordée de plages, de calanques... Elle possède aussi un port de plaisance (750 anneaux) et divers autres équipements (hébergements, loisirs...). Un Institut océanographique est installé dans l’ancien fort Saint-Pierre - il comprend un aquarium et un musée (fermés pour travaux au moment où nous écrivons ces lignes).

Notez que le domaine viticole situé sur cette terre donne un rosé et un blanc AOP Côte de Provence, ainsi qu’un rosé et un rouge IGP Pays du Var.

Accès par bateau depuis Six-Fours-les-Plages.

Îles de Port-Cros et du Levant (Var)

Îles de Port-Cros et du Levant (Var)
Île de Port-Cros © jborger - Adobe Stock

Avec Porquerolles, elles constituent l'archipel des îles d'Or qui, à une dizaine de kilomètres du continent, prolonge le massif des Maures en Méditerranée, face à Bormes-les-Mimosas et Le Lavandou - elles se trouvent cependant sur le territoire de Hyères.

Montagneuse (point culminant : mont Vinaigre, 194 m), Port-Cros (650 ha) donne son nom à un parc national. Elle comprend des plaines et des vallons, de même que des falaises et des plages sur son littoral. Sa belle végétation, notamment sa forêt, se découvre au gré de sentiers. De vieux forts figurent aussi parmi ses attraits.

L’île du Levant (1 000 ha), sa voisine, est principalement occupée par une base militaire. Cette dernière est côtoyée par le domaine naturiste Héliopolis et une réserve naturelle riche en arbousiers.

Accès par bateau depuis Hyères, Le Lavandou.

Îles de Lérins (Alpes-Maritimes)

Îles de Lérins (Alpes-Maritimes)
Monastère de l'île Saint-Honorat © Arthur R. - Adobe Stock

Cet archipel se compose de deux îles nommées Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, ainsi que d’îlots. Elles se côtoient face à la ville de Cannes, toute proche.

La première est la plus grande (152 ha). Dans la forêt domaniale qui la couvre s’élèvent des pins d'Alep, des pins pignons ou des chênes verts que l’on apprécie le long de sentiers. S’y trouvent aussi des côtes rocheuses, des plages... Et un ancien fort royal, lequel abrite un musée évoquant entre autres le mystérieux Masque de fer, surnom donné à l’un des prisonniers qui séjournèrent dans ses murs. Il présente également des objets archéologiques provenant de fouilles terrestres et sous-marines.

Située sur l’île Saint-Honorat (40 ha) l’abbaye de Lérins est toujours habitée par des religieux - ils produisent des vins et des liqueurs. Ce monastère fortifié d’origine médiévale est ouvert à la visite. On complète celle-ci par la découverte, dans un écrin de verdure, de chapelles construites à proximité.

Accès par bateau depuis Cannes.

Texte : Michel Doussot

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