La région Occitanie dispose d’un bon réseau ferré qui permet de l’explorer sans voiture, du littoral à la montagne, des villes de caractère aux villages de campagne. Grâce au pass ferroviaire illimité à 10 € par jour, l’Occitanie Rail Tour, les voyageurs font même des économies en conjuguant plaisir de la découverte et transport écoresponsable.
Un périple qui mène à plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, comme le cirque de Gavarnie, les centres d’Albi et de Cahors, la cité fortifiée de Carcassonne ou encore le canal du Midi, qui figurent parmi nos coups de cœur. Voici 10 idées de visites en train en Occitanie, parmi bien d’autres. Attention au départ !
Bon à savoir : billets à 1 € le premier week-end de chaque mois et autres forfaits, en savoir plus sur la FAQ de l’Occitanie Rail Tour
La cité épiscopale a été inscrite en 2010 au patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, Albi, surnommée la ville rouge en raison de la brique omniprésente, éblouit par son architecture unique, dans le centre ancien organisé, depuis le XIIIe siècle, autour de sa superbe cathédrale Sainte-Cécile.
Il s’agit du plus grand édifice religieux en briques au monde, avec des murs de 40 m de hauteur et un clocher-donjon culminant à 78 m, c’est-à-dire dix mètres de plus que les tours de Notre-Dame de Paris… L’intérieur est tout aussi imposant, le style gothique méridional étant agrémenté d’un remarquable décor peint.
Juste à côté, le palais épiscopal de la Berbie accueille, depuis plus d’un siècle, le musée Toulouse-Lautrec, peintre et illustrateur né à Albi en 1864. Connu notamment pour ses affiches, il a surtout vécu dans le quartier parisien de Montmartre, souvent représenté dans ses œuvres.
Les ruelles du cœur historique mènent également les visiteurs jusqu’aux halles du marché ou bien sur les rives du Tarn, traversé par le Pont Vieux, du XIe siècle. Au fil du cours d’eau, une balade en gabarre, embarcation à fond plat, apporte un angle différent sur la charmante cité.
Albi : accessible en TER depuis Toulouse, sur la ligne des cathédrales Toulouse-Rodez.
Classée Ville d’art et d’histoire, Cahors, avec ses belles maisons à colombages du Moyen Âge, possède deux sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
D’une part, la cathédrale Saint-Étienne, dont le cloître, qui remonte au début du XVIe siècle, est un chef-d'œuvre de l'art gothique flamboyant. D’autre part, le pont Valentré, ouvrage fortifié qui constitue la carte postale de Cahors ! Sa silhouette singulière séduit par ses trois tours de défense du XIVe siècle. Il enjambe le Lot qui se parcourt en mode croisière ou bien à bicyclette, grâce à la véloroute longeant sa vallée.
Un autre point de vue permet d’apprécier la splendeur de la cité : depuis le mont Saint-Cyr, en particulier au crépuscule. Enfin, les gourmets apprécient le marché cadurcien, considéré comme l’un des plus beaux en France.
Cahors : accessible en TER depuis Toulouse sur la ligne Lot et Dordogne, Toulouse-Brive.
À pied, à vélo ou en péniche, l’incontournable canal du Midi est un guide fiable pour une balade en douceur. Très pratique, il est accessible en plusieurs points via la ligne ferroviaire qui s’étire entre Toulouse et Narbonne.
L’ouvrage aquatique de 240 km de long, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1996, a été conçu par un enfant du pays, Pierre-Paul Riquet, né à Béziers en 1609. Reliant la Ville rose à Marseillan, près de Sète, c’est devenu un axe majeur pour le tourisme fluvial, jalonné de nombreuses écluses, dont les neuf de Fonséranes, et même d’un tunnel, celui du Malpas. Les paysages alentour suscitent également l’admiration, entre lagunes de l’étang de Thau, collines plantées de vignes et plaines bucoliques aux villages pittoresques.
Canal du Midi : accessible en TER via les gares de Castelnaudary, Carcassonne et Narbonne depuis Toulouse sur la ligne Canal du Midi et depuis Nîmes et Montpellier en TER (gares de Béziers et Narbonne) sur la ligne Méditerranée.
De près ou de loin, l’une des plus grandes villes fortifiées d’Europe impressionne… La cité de Carcassonne, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997, a fière allure avec ses quatre portes et 52 tours ponctuant 3 km de remparts constitués de deux enceintes et qui remontent aux IVe et XIIIe siècles.
Cette prestance, elle la doit à la restauration de Viollet-le-Duc, au XIXe siècle. En effet, la forteresse, qui abrite le château comtal et la basilique Saint-Nazaire, avait perdu son rôle stratégique de poste de défense, à proximité de l’Aragon, quand la frontière fut déplacée au sud après le traité des Pyrénées, signé en 1659. Laissée à l’abandon, voire démantelée pour réemployer ses pierres dans d’autres constructions, la place forte a connu une longue renaissance, grâce aux grands travaux étalés des années 1850 à 1911.
Aujourd’hui, les visiteurs contemplent le panorama depuis les chemins de ronde et assistent aux reconstitutions de tournois entre chevaliers, chaque été. Avant de partir, ils ne doivent pas oublier de flâner dans la ville basse, structurée selon un plan en échiquier, au bord de l’Aude : des galeristes aux bouquinistes en passant par les joueurs de pétanque sur les quais du Paichérou, de belles rencontres sont au rendez-vous.
Pour s’approcher de cette merveille rocheuse du parc national des Pyrénées, il faut prendre un car à la gare de Lourdes, avant de cheminer, depuis le village de Gavarnie, pendant environ trois quarts d’heure. Le sentier suit le torrent et la randonnée n’est pas difficile. C’est plus ardu pour atteindre le sommet de ce cirque glaciaire, dépeint par Victor Hugo comme un « Colosseum de la nature », « une montagne et une muraille tout à la fois ».
À la frontière avec l’Espagne, sa paroi, haute de 1 500 m, fait 6,5 km de circonférence et abrite la cascade la plus élevée d’Europe. Elle est étrangement interrompue au niveau de la brèche de Roland, du nom du neveu de Charlemagne : selon la légende, le guerrier aurait provoqué la faille en lançant son épée, baptisée Durandal.
Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, car intégré à l’ensemble « Pyrénées – Mont Perdu », le cirque de Gavarnie est aussi le théâtre, en été, de spectacles grandioses programmés en nocturne.
Le littoral méditerranéen entre Collioure et Portbou, à la limite avec l’Espagne, est ourlé par la ligne ferroviaire qui s’étire entre mer et hauteurs plantées de vignes. Collioure est surnommé la perle de la côte Vermeille, car ce petit port catalan possède un charme irrésistible, qui émane de ses remparts comme de ses plages de galets ou de sable.
Mais d’autres pépites se cachent en bord de Méditerranée. Depuis Port-Vendres, le sentier des douaniers mène au site classé de l’anse de Paulilles. Après une succession de criques, surgit Banyuls-sur-Mer, avec palmiers et jolies bâtisses devant la plage. Cette commune partage avec sa voisine, Cerbère, un sentier sous-marin balisé au sein de la première réserve naturelle marine de France. Que de merveilles, sur terre comme en mer !
Côte Vermeille : accessible en TER depuis Perpignan par la ligne Côte Vermeille.
Pionnier dans l’exploration du gouffre de Padirac, en 1889, Édouard-Alfred Martel, premier prix de géographie au Concours général, a ainsi décrit la fantastique création géologique au cœur des Causses du Quercy : « On se croirait au fond d’un télescope ayant pour objectif un morceau de ciel bleu ! » Depuis, une quarantaine de kilomètres de galeries souterraines ont été cartographiés par les spéléologues. Désormais, les visiteurs peuvent parcourir, à pied et en barque, les entrailles de la Terre, à plus de 100 m de profondeur.
Au fil de la Rivière Plane, les espaces voûtés se succèdent, jusqu’au lac de la Pluie, surmonté de spectaculaires stalactites. Plus loin, les formations calcaires retiennent l’eau du lac des Gours qui semble organisé comme la culture en terrasse des rizières.
Quant à la Salle du Grand Dôme, avec son plafond s’élevant à près de 100 m, elle n’a pas usurpé son surnom de cathédrale minérale…
Gouffre de Padirac : accessible en TER + bus depuis Toulouse via Souillac sur la ligne Lot et Dordogne et Figeac sur la ligne des Bastides et sur la ligne des Causses du Quercy Rodez-Brive.
Desservie par « le train des plages », cette étape figure, grâce à Port-Camargue, parmi les plus importants ports de plaisance européens. De plus, l’Espiguette est l’une des plus vastes plages d’Europe avec 10 km de sable fin et une zone consacrée au naturisme. Le Grau-du-Roivoit grand !
Pourtant, au début du XIXe siècle, ne s’y trouvaient que de petites cabanes de pêcheurs, avant le développement touristique et économique du village au moment du raccordement au chemin de fer, en 1909.
Trente ans auparavant, la commune avait pris son indépendance vis-à-vis de sa voisine Aigues-Mortes. Celle-ci est réputée pour ses salins, qui hébergent des colonies de flamants roses et se parcourt en petit train, à pied ou à vélo, parmi les bassins à l’eau rosée et les monticules de sel blancs.
Fondée en 1666 par Louis XIV comme ouverture maritime au canal du Midi, Sètea, depuis, su conquérir le cœur des visiteurs mais aussi d’artistes, comme Georges Brassens (à qui un musée est dédié), Agnès Varda qui y tourna La Pointe courte, et le peintre aveyronnais Pierre Soulages.
Il faut dire que le port de pêche ne manque pas d’attraits. Le centre ancien rassemble les halles gourmandes du marché, de charmantes places et des canaux dont la partie appelée Cadre Royal, accueille, en été, des joutes nautiques.
Plusieurs belvédères exceptionnels permettent de prendre de la hauteur : le phare Saint-Louis, qui dépasse les 33 m de hauteur, et le mont Saint-Clair, culminant à plus de 180 mètres. Le rallier donne l’occasion d’une agréable balade au bord des flots, qui mène à la plage de la Corniche et à celles du Lido, cordon de terre entre Sète et Marseillan qui ferme l’étang de Thau.
Pour approfondir l’histoire maritime de Sète, direction le musée de la Mer, près du cimetière marin où sont enterrés Paul Valéry, écrivain né à Sète en 1871, et le grand homme de théâtre Jean Vilar, également natif de la ville.
Le pass Occitanie Rail Tour concerne 19 trajets thématiques empruntés par les TER, possédant des noms évocateurs : lignes des bastides et des plus beaux villages, des cathédrales, du canal des Deux-Mers, du pont du Gard et du Rhône, du Lot et de la Dordogne, des Causses et du Quercy, du canal du Midi, de L’Aubrac, de la Côte Vermeille, etc.
De plus, plusieurs trains touristiques sillonnent la région occitane. Comme le célèbre train jaune de Cerdagne, circulant de Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol : il est emblématique de la Catalogne avec les mêmes couleurs sang et or que la région.
Il y a aussi le train rouge du Pays Cathare et du Fenouillèdes, entre Axat et Rivesaltes, mais aussi le train à vapeur de Martel, dans la vallée de la Dordogne, et celui des Cévennes, entre Anduze et Saint-Jean-du-Gard. Autre train cévenol, celui de l’Andorge, qui emprunte viaduc et tunnel. Du côté du Larzac, les voies accueillent un train touristique et le Vélorail, non loin de l’illustre viaduc de Millau.
