L'expatriation
Témoignages et conseils
Isabelle, au Sénégal : « Nous avons tout quitté pour ouvrir une chambre d’hôte »
« J’ai toujours pensé que j’étais faite pour bouger d’un endroit à un autre. Mon mari sentait qu’il était temps d’accomplir ses rêves et avait besoin d’un renouveau professionnel. Notre projet était très clair : quitter la France et notre mode de vie et entreprendre ensemble quelque chose que nous aimerions tous les deux !
Ouvrir une chambre d’hôtes nous enthousiasmait. Pour choisir la destination, nous avons fonctionné par élimination : nous cherchions un pays francophone, chaud, pas trop éloigné de la France et où l’on pouvait entreprendre à moindre coût. Rapidement, le Sénégal s’est imposé.
Après nous être documentés, nous sommes partis là-bas à deux reprises, à Dakar puis à Saint-Louis. Avant le grand départ, il a fallu attendre la vente de notre maison et de l’entreprise de Didier. Nous avons également vendu tout ce que nous avions, sauf nos tableaux. Nous avons acheté un terrain moins de trois mois après être arrivés. Un an après, Didier avait fini de construire la maison !
J’ai créé un site internet, développé nos outils de communication. Depuis notre installation, je suis fascinée par le nombre de personnes que nous rencontrons qui ont la même envie d’ailleurs et l’énergie de monter des projets laborieux quel que soit leur âge. J’éprouve surtout une profonde liberté et le sentiment de maîtriser ma vie. »
En savoir plus sur leur aventure :
http://sites.google.com/site/chambresdhotesniokobokk/
Vincent, à Sydney : « Le rêve australien existe ! »
« C'était la crise de l'emploi en France et j’avais envie de nouveauté, de défis mais aussi de remettre à zéro mon quotidien. J’ai donc profité de ma double nationalité franco-australienne pour partir m’installer à Sydney.
Un an et quelques mois plus tard, cette simple aventure est devenue mon futur. Pour mes premiers pas, j’ai eu la chance de dénicher tout de suite un métier sympa, dans un skateshop. Je m’occupe de leur site web et donne des cours de roller et de skateboard. Autour de moi, les étrangers ont eu bien du mal à décrocher des petits boulots, surtout s’ils parlent mal anglais. Certains ont dû rentrer en France.
Sydney est une ville cosmopolite et très ouverte. Il fait beau, je profite de la mer, de la vie culturelle, des grands espaces...Les gens sont très accessibles et la vie est plus facile. Oui, le rêve australien existe ! La seule difficulté que j’ai rencontrée : j’ai dû changer cinq fois de colocation lors de mes cinq premier mois ici... L’Australie est un continent à part. Sa culture, ses codes sont bien différents de ce que j’ai pu rencontrer dans d’autres pays. Il suffit de s’y acclimater. Le plus dur est peut-être de vivre si loin de la France. Le trajet est trop long pour revenir et les dix heures de décalage horaire compliquent les relations avec les proches. »
Anne, à Dallas avec quatre enfants : « L’expatriation soude la famille »
« Je reviens de quatre ans au Texas, où j’ai suivi mon mari envoyé là-bas par son entreprise. Ce départ a été l’occasion pour moi d’arrêter de travailler pour me consacrer à mes enfants. La vie à l’étranger, loin de notre entourage, a renforcé les liens de notre famille. Les enfants, inscrits dans des établissements américains, sont devenus bilingues !
Il y a beaucoup de Français à Dallas, nous avons donc rapidement été intégrés à cette communauté. Grâce à l’école et au voisinage, nous sommes quand même devenus amis avec des Texans. Il y avait toujours quelque chose à découvrir, nous n’avions jamais finis d’être surpris ! Le retour en France a été très dur...
Administrativement, nous ne rentrons dans aucune case, donc tout est compliqué. Je réalise que l’on s’adapte très vite : partir vivre à Dallas me paraissait impossible mais, quatre ans après, c’est l’idée de revenir en France qui me terrorisait ! »
Armelle, à Londres : « Malgré la concurrence, j’ai décroché un poste dans
une ONG ».
« Je suis d’abord partie à Londres dans le cadre des mes études. Les universités sont renommées et, dans mon secteur d’activité (développement international et ONG), il est essentiel de maîtriser l’anglais. Après mon stage de fin d’études, il a été difficile de trouver un emploi... Les places sont limitées et la concurrence très rude.
Le vrai obstacle a été le manque d’expérience. J’ai finalement réussi à être embauchée par une grande ONG ! A Londres, il y a toujours des endroits à découvrir, des quartiers extrêmement différents, des restaurants du monde entier. Les relations sont simples mais cela ne signifie pas qu’il soit facile de rencontrer des gens.
J’apprécie mon immersion dans une autre culture, y compris au travail (moins de hiérarchie). Je vis en colocation avec des Néo-zélandais, des Irlandais...Je rentrerai probablement en France d’ici deux ou trois ans. Je n’imagine pas faire toute ma vie à Londres. Ce n’est pas une ville faite pour les familles, encore moins pour les mères de famille. »
Claire, aux Philippines : « Le volontariat est une excellente formule »
« Je suis attachée culturelle à l’ambassade de Manille, en tant que volontaire internationale. C’est une ambassade de taille moyenne, j’ai donc des responsabilités intéressantes. Il faut trouver des idées qui peuvent avoir un impact sur les artistes philippins et la société en général.
En tant que volontaire, je suis heureuse de voir que l’on me fait confiance, malgré mon âge. Via mon travail, je rencontre des Philippins, notamment dans le milieu artistique. Mais l’écart de niveau de vie entre expatriés et population locale est tel que ce n’est pas facile d’avoir des relations suivies...
Au sein de la communauté expatriée, j’ai noué des amitiés, notamment avec des Espagnols. Un détail pratique qui a son importance : grâce à mon salaire de volontaire (1700 euros), je vis très bien. Je peux me permettre de voyager fréquemment en Asie du Sud-est. Je pense qu’il faut être curieux pour se lancer dans un tel projet ».
Texte : Virginie de Rocquigny