Voyager en camping-car
Prendre la route en camping-car
Les aires de services dédiées aux camping-cars
Dépassées par l’explosion du nombre de camping-caristes, les communes ont construit des aires de service, destinées aux vidanges et à l’approvisionnement en eau. Vous y trouverez un point d’eau potable, une borne de vidange des eaux usées, un vidoir pour les eaux noires (WC) et un dépôt pour les ordures ménagères. Un raccordement électrique complète parfois ce service. Certaines aires sont payantes. Attention, la halte nocturne n’est pas toujours autorisée, elle concerne uniquement les «aires d’accueil». Gare à l’effet «boîte à sardine» !
Le camping
Tous les campings disposent de terrains dédiés aux camping-cars. Cela peut être l’occasion d’une halte pour vidanger, faire ses lessives ou s’installer quelques jours. Dans les grandes villes, les campings sont bien pratiques car les sites de stationnement sont rares. Souvent, vous trouverez sans problème un bus pour vous conduire dans le centre.
Consultez notre dossier sur le camping.
Le stationnement « libre »
En France
Le camping-car obéit à la même législation que les voitures mais certaines restrictions sont liées à son gabarit. Ainsi, vous ne pouvez pas séjourner librement sur les rivages de la mer, dans les sites inscrits, les sites classés, dans le champ de vision des édifices, parcs et jardins classés, dans les zones de protection du patrimoine urbain et paysager et dans un rayon de 200 mètres autour des points de captage des eaux. Les maires ou les préfets peuvent imposer certaines contraintes supplémentaires aux campings-caristes… Méfiez-vous donc des régions très touristiques, notamment de la Côte d’Azur.
L’idéal est bien sûr de trouver un coin tranquille en pleine nature ou dans un village calme, où vous pourrez vous approvisionner le matin. Dans ce domaine, point de règle si ce n’est de se fier à son instinct ! Il faut s’attendre parfois à de mauvaises surprises, le petit coin paisible devenant à la nuit tombée le rendez-vous favori des motards du coin… La mairie et l’office de tourisme vous renseigneront sur les étapes possibles de la commune.
Consultez également les sites et forums spécialisés : certains internautes livrent les clés de leurs petits paradis. L’association Camping-car Liberté recense par exemple 6 000 étapes en France. Parkings de restaurant ou de salle des fêtes, places de village, prairies… « Plus la liste sera longue, moins l’on risquera de se concentrer tous au même endroit », souligne Alain Guillard, à l’origine de cette initiative. Vous y trouverez également des « BTS », comprenez des coins « Beauté, tranquillité, sécurité ». « Ce sont ces petits lieux exceptionnels qui laissent un goût de “on reviendra”», précise le site. En parallèle, l’association mène un sérieux travail de sensibilisation envers les usagers et les communes pour que la pratique du camping-car en liberté puisse continuer d’exister (Voir ci-dessous la rubrique « En savoir plus »).
La sécurité
Question sécurité, ne soyez pas paranos mais ne prenez pas de risques inconsidérés non plus. Ne laissez rien de visible de l’extérieur, soyez prudents dans les grandes villes et ne stationnez pas sur les aires d'autoroute. Beaucoup ont le réflexe de s’installer à côté d’un autre camping-car en croyant être ainsi plus en sécurité… ce qui n’est pas forcément vérifié.
Si vous prévoyez d’embarquer le camping-car sur un cargo, mieux vaut prévoir des aménagements. Les véhicules dotés d’un double plancher permettent d’enfermer du matériel de valeur. De même, certains fabriquent une grille amovible pour isoler une partie du véhicule.
À l’étranger
Renseignez-vous sur votre destination avant de partir. Si l’on peut stationner partout en Thaïlande ou au Portugal, ce n’est pas recommandé au Brésil. Chaque pays dispose de sa propre réglementation et les usages varient. En Australie, vous pouvez écoper d’une amende salée si vous campez dans une zone interdite ! En Nouvelle-Zélande, où le stationnement est autorisé partout, il ne l’est pas dans les parcs nationaux. Les parkings des hôtels ou des guest-houses peuvent être de bonnes solutions.
Peut-on aller partout en camping-car ?
D’après les voyageurs, oui. Rares sont les destinations où vous serez mal accueillis. Bien sûr, certains pays se prêtent davantage à ce mode de transport que d’autres, à voir selon vos envies.
Embarquer sur un ferry
Pour les petits trajets maritimes, vous pouvez embarquer le camping-car, il vous en coûtera un peu plus cher que pour une voiture. Il est parfois possible de dormir à bord de votre véhicule pendant la traversée (option « open deck » ou « camping on board »).
Les traversées en cargos, mode d’emploi
Les traversées en cargo ne sont pas une partie de plaisir… « Un enfer » confient même certains ! Et pourtant ce sont des passages obligés pour les camping-caristes qui veulent passer d’un continent à un autre. Il n’existe pas de solution miracle pour trouver le meilleur prix et il faut s’armer de patience… Commencez par lister les compagnies maritimes qui assurent la liaison désirée. Surtout, utilisez les forums pour trouver les témoignages d’autres voyageurs. «En moyenne, nous comptions trois semaines sur place pour trouver un embarquement, indique Corinne Tsagalos. On obtient difficilement des renseignements par internet, il faut la plupart du temps se rendre dans les ports.»
Consultez notre dossier Voyager en cargo.
Trois solutions s’offrent à vous :
Le RoRo (Roll On Roll Off), est une sorte de ferry sur lequel vous embarquez en roulant comme si vous entriez dans un parking. C’est l’option la plus simple, bien qu’elle nécessite quelques précautions de sécurité car vous devez laisser les clés du véhicule… Le container peut parfois être possible selon la taille de votre engin. Enfin, le flat-rack est un plateau sur lequel le camping-car est fixé pour être ensuite déposé sur les containers à l'aide d'une grue. Moins courant, ce mode de transport est aussi plus risqué.
La plupart du temps vous n’aurez pas d’autre choix que de passer par un transitaire, les compagnies maritimes refusant de traiter en direct avec les particuliers. Essayez néanmoins de leur soutirer leur tarif, pour le comparer avec ce que le transitaire vous annonce… Enfin, sachez que les cargos sont rarement ponctuels, il vous faudra souvent attendre votre véhicule à destination et passer quelques nuits à l’hôtel !
Texte : Virginie de Rocquigny