Le volontariat international
Principes et conditions
Le principe
Ce programme européen, héritier de la coopération du service militaire, permet aux jeunes ressortissants de l'Union européenne de trouver un emploi à l'étranger pour une période de 6 à 24 mois. Travail en entreprise ou en administration est donc possible grâce aux volontariat international en entreprise et volontariat international en administration.
Le volontariat international en entreprise (VIE) avantage les deux parties : les entreprises sont exonérées des lourdes charges de l'expatriation et les volontaires obtiennent rapidement et plus facilement qu'en France des postes à responsabilité à l'étranger. Selon les statistiques en effet, 70 % des volontaires se voient proposer un poste dans l'entreprise d'accueil en fin de mission.
Jeanne, 23 ans, s'est ainsi vu proposer par Total un poste d'ingénieur environnement au Congo, inespéré à la sortie de ses études : " On m'a refusé des postes similaires en France pour manque d'expérience ", explique-t-elle.
2 000 à 3 000 jeunes Français partent chaque année en VIE. Les destinations de prédilection sont les États-Unis, la Chine (Hong Kong notamment) ou encore le Royaume-Uni. Près des deux tiers des entreprises d'accueil sont des PME.
Avec le volontariat international en administration (VIA), on travaille pour le compte d'une administration française. On est placé sous la tutelle directe du ministère des Affaires étrangères ou du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Dans ce cas, (très) rares sont les embauches en fin de mission (elles sont quasi nulles), l'État recrutant les fonctionnaires sur concours. C'est néanmoins une expérience enrichissante à faire valoir sur votre CV.
Avec le volontariat de solidarité internationale (VSI), on rejoint une association ou une ONG dans le cadre d'une action humanitaire (mission d'urgence, réhabilitation et/ou de développement). Conditions : cette association ou ONG doit répondre du droit français et être agréée par le ministère des Affaires étrangères. Les destinations d'accueil sont les pays du Sud (Afrique, Amérique du Sud) et d’Europe de l’Est, mais aussi d'Asie. Près de 2 000 Français partent chaque année en VSI.
Qui peut devenir volontaire ?
Le VI s'adresse aux jeunes (ressortissants de l'UE) de 18 à 28 ans, étudiants ou jeunes diplômés demandeurs d’emploi. Tous les domaines sont potentiellement concernés, mais dans la pratique, les annonces du site du volontariat international s'adressent davantage aux métiers du marketing, du commerce international et de la finance qu'aux maçons ou aux dentistes. Mais rien n'est impossible, surtout si vous prospectez vous-même.
Il est à noter que les conditions sont un peu différentes pour le VSI : la durée du volontariat peut aller de 1 à 6 ans ; la majorité des candidats ont entre 25 et 35 ans, et les associations demandent souvent que les candidats aient au moins 21 ans. Certaines privilégient les candidatures de jeunes diplômés tandis que d'autres rechercheront des professionnels confirmés.
Il suffit d'être en règle avec ses obligations de service national et de posséder un casier judiciaire vierge. Si vous travaillez, vous pouvez demander une suspension de votre contrat le temps de la mission. Vous n'avez donc pas besoin de démissionner. Pour les étudiants, le VI peut être pris en compte au titre de l'expérience professionnelle nécessaire à l'obtention de certains diplômes.
Quant à partir à deux, oui, c'est possible. Mais trouver deux VI au même endroit et pour la même période n'est guère aisé. Un seul mot d'ordre : prospectez vous-même. " Les candidatures spontanées ont de meilleures chances d'aboutir ", explique ainsi Jeanne, qui cherchait à suivre son ami au Sénégal. De toute façon, la motivation est un élément décisif dans la recherche du VI : " Ce ne sont pas les candidatures répondant aux offres proposées qui manquent ", explique Régis, 27 ans, ingénieur en communication. Il faut donc multiplier contacts et candidatures spontanées, ajoute-t-il : " Je suis parti deux mois après avoir envoyé mon premier mail ! "
Choisir une entreprise, connaître sa mission
Pour trouver l'entreprise qui vous accueillera (en VIE donc), vous pouvez consulter les offres accessibles sur le site www.civiweb.com ou démarcher les entreprises directement.
Si vous faites affaire avec l'une d'elles, il lui suffit alors de s'adresser à Business France, l'agence gestionnaire du VI, qui lui délivrera un agrément. Véritable gage de sérieux, l'agrément valide notamment une certaine viabilité financière de l'entreprise : vous êtes assuré de ne pas entrer en relation avec des rigolos qui déposeront le bilan en votre absence et vous planteront lors d'une mission au fin fond de l'Amazonie…
Pour faciliter vos démarches, vous pouvez télécharger sur le site une présentation du VI en anglais, allemand ou espagnol.
Même si la société de vos rêves est une PME sans succursale à l'étranger, le volontariat reste envisageable. Business France peut en effet lui apporter une aide considérable : parrainage par un conseiller du Commerce extérieur de la France, tutorat d'un groupe français via l'association Partenariat France ou système de temps partagé sont possibles.
Pour se renseigner sur les opportunités de VIE pays par pays, vous pouvez consulter le site des services économiques des ambassades. Le site fournit par ailleurs de nombreuses informations sur l'expatriation dans chaque pays. Les chambres de commerce peuvent également être d'une aide précieuse.
Une restriction à signaler : un VI n'est possible que dans la mesure où l'entreprise dispose d'une structure légale en France et relève donc du droit français. Ainsi, une multinationale ne peut vous engager que si elle est aussi implantée en France. Vérifiez que la succursale qui vous intéresse possède des compétences en matière de recrutement international.
Enfin, il est impératif de bien vous faire préciser votre mission. Car pour Laurent, ingénieur consultant de 28 ans, son VIA dans une ambassade de France fut " une expérience relativement traumatisante ". Malgré un titre de chargé de mission scientifique, " j'ai fait le chauffeur, accueilli des personnes, préparé le café. J'ai échappé au service barman pour le 14 juillet et ouvreur/fermeur de portes. (…) Je m'attendais à un vrai travail sérieux et je n'ai trouvé qu'une sorte de stage avec des missions bouche-trou ", raconte-t-il, déçu. Finalement, il a embelli son expérience en se créant de nouvelles missions dans l'ambassade (comme la création d'une base de données).
Texte : Routard.com