Adrien Séguy présente son voyage en Accordéonistan

Un voyage en Accordéonistan © Thomas Liverzay

Adrien Séguy

Adrien Séguy vous présente son projet hors-norme, ses belles rencontres aux rythmes de la musique. Découvrez un voyage en Accordéonistan, la quête d'Adrien des musiques ou des chants en voies de disparition jusqu'en Chine pour retrouver l'ancêtre de l'accordéon le sheng.



Pouvez-vous présenter votre projet « Un voyage en Accordéonistan » aux internautes ?

Pouvez-vous présenter votre projet « Un voyage en Accordéonistan » aux internautes ?
Musique de rue à Istanbul © Adrien Séguy

Un voyage en Accordéonistan, c’est un voyage musical accordéon au dos et micro au poing, à la rencontre des musiciens traditionnels qui façonnent la culture orale et musicale de la route de la Soie.
C’est également une quête existentielle, la recherche d’un instrument chinois ancestral, qui, il y a deux siècles fut ramené de Chine en Europe pour inspirer à nos luthiers la création de l’accordéon.
Remontant la route de la Soie sur les traces de ce mythique instrument chinois, j’ai donc rencontré tous types de musiciens et artistes, me suis immergé dans leur culture, ai partagé la mienne à l’accordéon, et quand l’alchimie a opéré, j’ai joué avec eux leurs morceaux, les ai enregistrés, et les ai colportés sur la route. Jusqu’à finalement arriver en Chine et trouver le sheng, l’ancêtre de l’accordéon.
Le projet final étant d’aboutir à la création d’un album de musique comportant des morceaux de chaque pays traversés, témoins de la diversité de cultures musicales sur la Route de la Soie, avec comme trame sous-jacente l’accordéon – vecteur de rencontres et de création musicale.

Comment est né ce projet ? Il vous a fallu combien de temps pour le mettre en place ?

Comment est né ce projet ? Il vous a fallu combien de temps pour le mettre en place ?
Dans les rues d'Erevan © Adrien Séguy

Ce projet est né d’un simple désir de voyage. Trois ans auparavant, j’avais profité d’un petit temps mort dans mes études pour voyager 4 mois à travers l’Europe, accordéon au dos. Durant ce voyage, j’avais rencontré un jeune ingénieur du son qui parcourait l’Europe à vélo en enregistrant des musiciens de rue et en mettant leur musique en ligne sur son blog. J’avais trouvé que c’était une bien belle façon de voyager.
À mon retour, je n’avais plus qu’une envie, repartir à l’aventure. Durant les un an et demi qui me restaient avant la fin de mes études, j’ai réfléchi à un moyen intéressant de reprendre la route. Dans le même temps, j’ai découvert le financement participatif et tous ces projets fous qui sont lancés grâce à ce moyen. J’ai donc décidé que je repartirais après l’obtention de mon diplôme, pour un long voyage, avec l’accordéon bien sûr, et j’enregistrerais des musiciens, parce que le concept me plaît et qu’il faut bien donner du sens à un long voyage.

Vous avez décidé de voyager principalement dans les pays de l’Est et au Moyen-Orient, pour quelles raisons ?

Vous avez décidé de voyager principalement dans les pays de l’Est et au Moyen-Orient, pour quelles raisons ?
Joueurs de cricket à Isfahan © Adrien Séguy

Tout simplement parce que je suis intéressé par tout ce qui est loin et inconnu, ce qui a naturellement orienté mon regard vers le Moyen-Orient et l’Asie Centrale. Et puis l’instrument ancêtre de l’accordéon est un instrument chinois, alors quel meilleur moyen d’aller en Chine que par la route de la Soie ?

Quels ont été les préparatifs pour mener à bien vos différentes expéditions ?

J’ai tout d’abord commencé à me documenter un minimum sur les pays que je m’apprêtais à traverser : Turquie, Géorgie, Arménie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizstan, Chine. J’ai aussi cherché à obtenir quelques contacts de musiciens avant de partir, mais cette démarche n’a pas mené bien loin. Je suis in fine parti avec un seul contact de musicien sur la route de la Soie, un accordéoniste ouzbek dont j’ai eu le contact par l’intermédiaire d’un ethnomusicologue ami d’ami.
J’ai passé le reste de mon temps à attendre la fin de mes études, à répéter à qui voulait bien l’entendre que je m’apprêtais à effectuer un grand voyage (la meilleure manière de rendre le projet concret et de ne plus avoir la possibilité de laisser tomber – question de dignité), à évaluer le matériel dont j’aurais besoin pour enregistrer des musiciens dans n’importe quelle situation, à rédiger une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank.
Le reste s’est fait au gré du voyage !

Comment avez-vous budgété vos dépenses et par quel mode de financement ?

Comment avez-vous budgété vos dépenses et par quel mode de financement ?
Les fameux joueurs de Sheng, dans le Guizhou, en Chine © Adrien Séguy

J’ai entamé ce voyage peu après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur. Concrètement, j’ai effectué un stage de 6 mois dans un bureau d’étude d’ingénierie à la fin de mes études, prolongé par un CDD de 3 mois, ce qui m’a permis de mettre environ 4 000 € de côté.
J’ai en parallèle lancé une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank pour l’achat de mon matériel d’enregistrement, ce qui m’a permis de collecter environ 700 €.
Enfin, j’ai bien sûr beaucoup joué dans la rue durant le voyage, en Turquie, en Géorgie, en Arménie, en Iran, au Kirghizstan et en Chine, ce qui m’a permis de récolter environ 2 000 € sur l’ensemble du voyage.
Je n’ai pas vraiment budgété quoi que ce soit, je suis parti avec ce que j’avais (environ 7 000 € en comptant l’argent gagné sur la route) pour m’arrêter quand je n’ai plus rien eu ! (14 mois plus tard).

Pouvez-vous nous dire ce que vous avez emmené lors de votre voyage ?

Pouvez-vous nous dire ce que vous avez emmené lors de votre voyage ?
Karakol, Kirghizstan © Adrien Séguy

Transportant un accordéon de près de 10 kg pendant l’intégralité du voyage, j’ai fait plutôt léger niveau sac à dos. J’ai embarqué le minimum vital de vêtements, me renouvelant au fur et à mesure du voyage pour m’adapter au thermomètre (j’ai par exemple abandonné mes vêtements d’été en Iran et fait le plein de doudounes et autres écharpes pour affronter l’hiver en Asie Centrale).
J’ai rempli le reste de mon sac avec du matériel d’enregistrement (micro, pied de micro, appareil photo) et un petit ordinateur portable.
J’ai enfin voyagé avec un petit sac de couchage, qui m’a servi dans à peu près toutes les conditions !

Comment votre entourage personnel et professionnel a-t-il réagi ?

Mes parents sont d’éternels voyageurs, j’ai obtenu leur approbation contre la promesse qu’ils pourraient venir me voir à Istanbul. Facile.
Quant à mes collègues, ils m’ont offert un pot de départ assez émouvant. Réunis autour de la machine à café pour la pause habituelle du vendredi après-midi, on a parlé d’escapades et de pays lointains, on a fait quelques blagues (inévitable rituel de la pause), puis j’ai reçu trois cadeaux inattendus : deux livres de voyage et un harmonica ! Des collègues en or.

Quels sont vos coups de cœur ?

Quels sont vos coups de cœur ?
Nouvel An tibétain au monastère de Labrang © Adrien Séguy

Ce voyage s’est étendu sur des milliers de kilomètres, a duré 14 mois, mes coups de cœur sont innombrables ! Ils ont pourtant presque tous un point commun : la musique.
J’ai découvert qu’en Turquie, la musique a un pouvoir incroyable sur les gens. Mes plus beaux souvenirs d’Istanbul sont en compagnie de notre groupe de musique turque – formé au cours de mes trois mois de passage dans le pays – à faire chanter et danser les foules dans les rues, les bars, les parcs, voire sur les toits ou sur les bateaux. Un soir, en jouant dans notre coin sur le ferry nous ramenant des îles des Princes à Istanbul, nous avons sans le vouloir transformé le pont du bateau en véritable dance-floor, assistant médusés au spectacle d’une centaine de personnes se lançant dans des danses endiablées, chantant et glissant des billets dans nos instruments. Les turcs ont la musique dans la peau !

Je suis resté sans voix devant la puissance sauvage de la musique et des danses traditionnelles géorgiennes. Je n’avais jamais rien vu ni entendu de tel auparavant ; des polyphonies envoûtantes, des danses à couper le souffle et des chants anciens qui suspendent le temps et vous propulsent dans des chevauchées épiques à travers le Caucase. Coup de cœur particulier pour un ensemble de femmes de la petite communauté tchétchène de Géorgie, pour leur musique sauvage et pour leur accueil chez elles, au fond de leur vallée.

Écoutez les voix des femmes tchétchènes, enregistrements réalisés par Adrien :

J’ai également eu un coup de cœur particulier pour le peuple arménien, pour son hospitalité inégalable et pour la quantité incalculable de verres de vodka qu’on a pu nous verser à chaque fois que nous avons entamé Aznavour à l’accordéon.

L’Iran est sans doute la plus belle découverte de mon voyage. Sa musique et sa poésie, vieilles de deux millénaires, sont d’une beauté sublime, et son peuple a le cœur sur la main. Moments magiques avec les chanteurs du pont Khajou, à Isfahan, ou encore sur les toits de la magnifique ville de Yazd, dans le désert, au coucher du soleil.

Sur les toits de Yazd © Adrien Séguy

Je garde des souvenirs inoubliables d’Asie Centrale ; de l’immensité de ses paysages, de l’Amou-Darya pris par les glaces et des tons pastel du désert de la mer d’Aral, des pointes étincelantes des palais de marbre d’Ashgabat et de Tashkent et du bleu glacé du ciel des Tian Shan, les « monts célestes » du Kirghizstan. Sans parler du dédale multicolore de ses bazars, les pieds dans la boue à marchander avec les vieilles baboushkas emmitouflées, pour une paire de chaussettes en laine ou un sachet de pelmenis faits maison à emporter. Et les habitants, bien sûr, leur incroyable diversité culturelle et linguistique, leur fâcheuse propension à vous gaver de plov et à remplacer votre tasse de thé par un verre de vodka, leurs superstitions déroutantes, leurs histoires épiques de conquête de la steppe et leur habileté à jouer de la guimbarde. L’Asie Centrale est une région fascinante vers laquelle je reviendrai certainement tôt ou tard.
Enfin, ultime coup de cœur pour le Tibet, dans lequel j’ai vécu l’une des expériences les plus intenses de mon voyage, lors du Nouvel An tibétain, au monastère de Labrang. Les tibétains sont d’une gentillesse infinie, ils m’ont inondé de sourires pendant une semaine, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour leur rendre la pareille, ça m’a rendu heureux !

Quels conseils pouvez-vous donner ?

Quels conseils pouvez-vous donner ?
Dans un centre éducatif au Karakalpakstan © Adrien Séguy

Tout dépend du type de voyage qu’on souhaite entreprendre ! Dans mon cas, j’ai voulu une immersion totale, me fondre dans les cultures locales pour en vivre le meilleur. Mon premier conseil est donc de partir seul ! Partir ensuite avec un but, avec une passion à partager comme moteur du voyage (par exemple, la musique), pour pouvoir donner en échange de tout ce que l’on reçoit. Ensuite, ce qui me paraît essentiel, apprendre les langues des pays que l’on traverse ! Une bonne blague en patois local débouche souvent sur les plus belles rencontres (et sur une généreuse tournée de vodka).

Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?

Avez-vous une anecdote de voyage ou une rencontre exceptionnelle à partager ?
Traversée de la rivière avec les filles de Taïssa © Adrien Séguy

De nombreuses rencontres exceptionnelles ont marqué mon voyage ; en particulier, bien sûr, les rencontres de tous ces incroyables musiciens qui ont rendu cette aventure musicale si riche et passionnante.

Il y a d’abord Taïssa et son ensemble de femmes tchétchènes, rencontrées lors du festival international des polyphonies à Tbilisi. Ces vieilles dames avaient une telle puissance sur scène, leur musique était si sauvage et inhabituelle, j’ai eu un coup de cœur immédiat. J’ai passé quelques jours chez Taïssa, au fond de sa vallée, pour apprendre quelques-uns de ses morceaux. Le premier jour, j’ai dû ramener son accordéon d’un des villages de l’autre côté de la vallée : plusieurs kilomètres à pied et une série de troncs d’arbres pour traverser les différents bras de la rivière, je n’étais pas très rassuré avec un tel accordéon dans les bras !
En Arménie, j’ai rencontré complètement par hasard, dans la rue, un chanteur d’opéra qui m’a beaucoup ému. M’invitant chez lui, il m’a interprété, au piano et à la voix, deux magnifiques chansons sur le peuple arménien. Un magnifique témoignage de l’histoire mouvementée de ce peuple ! J’ai en revanche eu quelques difficultés pour l’enregistrer, car à chaque visite, il trouvait une raison différente de ne pas être satisfait de sa voix (nous avions bu trop de cognac, il avait attrapé froid le matin même, il était fatigué ce soir là, etc.). J’ai dû revenir trois fois chez lui avant d’obtenir ces enregistrements !
Écouter le chanteur d’opéra arménien Sergey Barseghyan, enregistrements réalisés par Adrien :

En Ouzbékistan, j’ai pris quelques cours d’accordéon avec Sadriddin Gulov, musicien émérite de Boukhara, qui n’a pas hésité à me balader dans toute la région pour me présenter à tous ses collègues et amis. J’ai notamment accompagné sa troupe de musiciens dans plusieurs mariages pour lesquels ils jouaient ; par deux fois, après leur concert, Sadriddin m’a tendu le micro et poussé sur le devant de la scène pour que je fasse un petit discours à l’intention des mariés, devant 600 personnes ! Je souhaitais donc la belle vie aux mariés, en français, évidemment personne ne comprenait rien, mais Sadriddin traduisait aussitôt mes propos en ouzbek, et il devait bien y trouver son compte puisque la salle applaudissait à tout rompre (évidemment, Sadriddin n’avait rien compris non plus à ce que j’avais dit).
Regardez une vidéo prise à Tbilisi de ces incroyables danses géorgiennes :

Les malicieux garnements de la maison © Adrien Séguy

Au Tibet, j’ai fait la merveilleuse rencontre de Wanma, par hasard, dans la rue, après le Nouvel An. Il m’a invité chez sa famille pour les aider à mettre en place les préparatifs pour la bénédiction annuelle de la maison, dans le respect de la tradition tibétaine. Trois jours durant, j’ai aidé les gamins à fabriquer et entretenir milles bougies au beurre de yack que nous devions maintenir constamment allumées pendant que les moines récitaient des prières dans la pièce principale de la maison. Pour remercier Wanma et sa famille de leur hospitalité, je leur ai cuisiné un crumble, au beurre de yack évidemment !

Que retirez-vous de ces expériences, ces rencontres ?

Que retirez-vous de ces expériences, ces rencontres ?
Khiva, Ouzbékistan © Adrien Séguy

J’en retire une quantité infinie de souvenirs en tête, de belles histoires à raconter, et des amitiés qui vont durer. Et bien sûr, des mélodies et des chansons ramenées d’ailleurs à faire revivre ici, avec une conviction maintenant établie que la musique est un formidable moyen d’aller à la rencontre de l’autre et de tisser des liens entre les peuples.
J’en retire aussi une bonne connaissance des peuples et des cultures d’Asie Centrale et du Moyen-Orient, de bien meilleures notions de géopolitique (issues de témoignages sur le terrain !), ainsi que de nombreuses leçons de vie. Ces rencontres, qui font l’effet d’une petite bombe, j’en ai fait pas mal dans cette région tourmentée du monde : mes amis syriens d’Istanbul qui cherchent un moyen de rejoindre l’Europe ; mes deux amis musiciens iraniens vivant contre leur gré à Erevan, en Arménie, car bannis d’Iran pour avoir composé et joué là-bas des chansons contre le système en place ; cette famille d’ouvriers immigrés azerbaïdjanais qui m’a recueilli dans sa modeste maison, à Ashgabat, au Turkménistan, et qui m’a confié sa haine de ce pays et son désir de retourner en Azerbaïdjan ; ces camionneurs ouzbeks qui, entre deux verres de cognac, m’ont conté tous les dangers qu’ils encouraient chaque jour sur les routes enneigées ; mes amis militants homosexuels du Kirghizstan, vivant au quotidien les menaces et intimidations d’une population peu tolérante ; Wanma et sa famille, au Tibet, qui ne veulent pas entendre parler du gouvernement chinois ; et bien d’autres encore. Ces rencontres, tellement fortes, j’essaye de les garder en moi comme un petit pense-bête pour avoir, à chaque instant, la tête bien droite sur les épaules.

Quels sont vos projets à venir ?

À l’heure actuelle, je travaille sur l’objet final de mon projet, à savoir une illustration sonore de mon voyage sur la route de la Soie. Concrètement, je souhaiterais aboutir, avec tous les enregistrements de musique et de sons recueillis sur la route, à un album de musique narratif entraînant l’auditeur à mes côtés sur les chemins de l’Accordéonistan. Il s’agit bien sûr d’un travail amateur, mais j’espère que ce travail pourra à terme intéresser une radio, ou tout autre média de diffusion sonore.

Regardez la vidéo des joueurs de sheng durant un festival Miao dans le Guizhou :

On verra bien sur quels rails ce travail post-voyage me conduira ; une chose est sûre c’est que je reprendrai la route tôt ou tard, avec de nouveaux projets !

On termine par une question portrait chinois : Si vous étiez un pays… lequel, et pourquoi ?

L’Iran, sans hésitation. J’ai trouvé en ce pays une mélancolie magnifique, grisante, présente dans toutes les formes d’art – musique, architecture, calligraphie, poésie. L’Iran est un pays d’art. J’ai gardé de la musique iranienne dans mes écouteurs tout le reste de mon voyage.
Une vidéo d’une session « illégale » de musique de rue en Iran, à Isfahan. Ce soir-là, les chanteurs fêtent le retour des eaux du fleuve, sec depuis plus de dix ans.

Retrouvez Adrien et son accordéon sur Internet !

Facebook : https://www.facebook.com/accordeonistan

Consultez nos guides en ligne pour préparer votre voyage : Arménie, Géorgie, Turquie, Istanbul, Chine, TibetKirghizistan, OuzbékistanTurkménistan, Iran.

Texte : Cédric Duchamp de Routard.com

Mise en ligne :

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