Moscou par Alain Pallier
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Alain, rédacteur au Routard, nous livre ses impressions sur Moscou, où il s’est rendu récemment.
Alain a longtemps été lecteur du Routard, qui l’accompagnait toujours pendant ses vacances d’enseignant. Après un premier contact, à la suite d’un courrier de lecteur, la direction l’a sollicité pour quitter le chemin de l’enseignement. Il a alors trouvé son bonheur sur les routes buissonnières en devenant rédacteur, responsable de titres. Avec, comme terres de prédilection, le pourtour méditerranéen et l’Afrique.
Pourquoi aimes-tu particulièrement cette destination ?
Inutile de se raconter des histoires, il y a bien plus sexy comme destination que Moscou. Et pourtant, c’est une ville vraiment dépaysante à sa manière : à l’échelle européenne, c’est même LA ville de la démesure. Tout y est surdimensionné, à l’image d’un pays lui-même immense. À voir comme une vitrine XXL de la culture russe, qu’on connaît assez mal par chez nous. Alors, c’est souvent monumental, parfois assez kitsch selon nos critères, mais il y a de quoi être impressionné.
Une expérience typiquement moscovite ?
Le métro. D’abord, on a l’impression de s’enfoncer très profondément dans les entrailles de la terre, comme si on partait pour un autre monde. Et le spectacle commence : à l’époque soviétique, on a conçu les stations moscovites comme des œuvres d’art à part entière, comme pour en faire des palais pour les foules et on n’a pas lésiné sur les moyens. Chacune a son style et raconte un moment de la vie soviétique ou de la culture russe : marbres, mosaïques, vitraux, fresques… un concentré de Russie.
Ton meilleur souvenir ?
Du côté de l’Arbat, dans le froid moscovite, un petit trio de musiciens de rue jouant Kalinka et réchauffant l’atmosphère. Modestes et géniaux, tout simplement ! Juste un bayan, l’accordéon russe, une petite balalaïka, cet instrument à cordes de forme triangulaire, et surtout, dans le rôle de la contrebasse, une énorme balalaïka, aussi haute que la femme qui en jouait !
Une expérience culinaire à partager ?
Les Moscovites adorent manger caucasien et on trouve des restos géorgiens à tous les coins de rue ou presque. Cette cuisine méridionale leur apporte dans l’assiette un peu du soleil qui leur manque. Beaucoup de plats aux noms imprononçables, mais des saveurs, hmm…! Je recommande de faire comme tout le monde en se commandant, en plus des plats principaux, un khachapuri, le pain géorgien, celui qui ressemble à une petite barque avec son œuf au milieu. Il existe toute une technique pour réussir à le manger à la géorgienne, sans les couverts !
Une activité à faire absolument ?
Un passage par le bania, le sauna russe. Bain de vapeur, douche froide mais surtout une petite séance de flagellation : en arrivant, tu as acheté des branches de bouleau et le massage-fouettage qui suit n’a pas son pareil pour te revigorer et te permettre de faire littéralement peau neuve. On dit qu’après tu ressembles à un homard, mais à un homard heureux ! Pendant la pause on boit le thé ou une tisane, les habitués papotent : c’est aussi un grand moment de convivialité à la russe. Il faut juste ne pas être trop pudique… Un bain de culture locale garanti !
Un livre à lire avant de partir ?
Le docteur Jivago. Le roman de Boris Pasternak (ou, à défaut, son adaptation hollywoodienne au cinéma par David Lean) se déroule en partie en Sibérie, mais c’est à Moscou que tout commence et que tout s’achève. La scène où Iouri Jivago, dans le tramway, croit voir dans la foule son amour perdu, Lara, et descend du tram pour courir la retrouver mais meurt d’une crise cardiaque sans qu’elle ait su qu’il était là, tout près… Impossible de lire ça sans sentir son cœur se serrer… Une grande fresque, pleine d’émotion.
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