La Côte d'Azur par Fabrice Doumergue

Fabrice Doumergue, responsable du guide Côte d’Azur, nous parle de cette destination qu’il habite, sillonne depuis des années pour le Routard et connaît (presque) comme sa poche.

Pour Fabrice, tous les chemins mènent… au bout du monde. Passionné d’histoire(s), d’architecture, d’art et de gastronomie, il ouvre à qui veut ses coins secrets, côté nature et côté culture. Et chaque bout du monde en appelant un autre, il a parcouru en 30 ans 70 contrées sur les 5 continents. Son pays préféré ? Heu… tous !

Pourquoi aimes-tu la Côte d'Azur ?

C'est un mythe qui tient tous ses engagements. Terre de reines et de rois au XIXe s, des écrivains et des peintres, du jazz et du cinéma. Mais aussi terre de traditions bien ancrées, à la charnière entre la Provence et l’Italie. La Côte d’Azur c’est tout à la fois du relief, des contrastes et du soleil !

Quels types de relief, de contrastes ?

Tous les moments de l’année réservent les leurs. Comme boire un coup en bord de mer, par une douce journée d’hiver, avec la barre enneigée des Alpes pour horizon… 1h30 de voiture et on est là-haut, skis aux pieds ! C’est aussi monter se réfugier dans l’arrière-pays, si calme, si typique, quand les chaleurs de l’été et la marée haute touristique saturent la côte. C’est encore la simplicité monastique d’une chartreuse paumée dans le massif des Maures, à moins de 20 minutes du bling-bling de Saint Trop’.

La Côte d’Azur, c’est soleil à tous les étages ?

Environ 300 jours de grand beau par an, ça donne l’occasion de se la couler douce. Et pourtant, on peut aussi bronzer intelligemment vu les nombreux sites et musées qui essaiment le territoire. Beaucoup honorent les grands peintres du XXe s venus baigner leurs créations de cette lumière inimitable. D’autres éclairent les traditions de ces terres : les mines de bauxite, la culture de la truffe, le tournage sur bois, les activités pastorales… Mais, même sans don pour la peinture, on peut profiter du soleil.

Un souvenir personnel d’enquêteur ?

La découverte émue d’un lieu unique et exceptionnel. La villa Santo Sospir au Cap Ferrat qui, des années durant, accueillit Jean Cocteau. Il la décora totalement, du sol au plafond. Elle n’avait jamais été ouverte au public quand nous l’avons visitée, en avant première. C’était comme de marcher sur une surface de neige totalement vierge. Très touchant de savoir que l’année suivante nos lignes dévoileraient ce petit bijou à nos lecteurs…

(Attention, la villa est actuellement fermée pour rénovation)

Reste-t-il des endroits secrets sur la Côte d’Azur ?

Tout plein ! La côte varoise compte encore bien des zones non bâties (pourvu que ça dure !), de petites calanques à l’eau limpide où l’on se sent seul au monde. Quant à l’arrière-pays, ce ne sont que petites routes tortueuses, villages croquignolets pleins de vie et d’authenticité, chapelles isolées et coins de nature de rêve. Autant de jardins secrets qu’on vous offre avec bonheur.

Ce qui te fait frémir sur ce territoire ?

En hiver, la senteur entêtante des mimosas dans le massif de l’Estérel… La cassure des gorges du Verdon, qui scotche littéralement le regard ! Enfin, l’église de l’abbaye du Thoronet dans laquelle une simple note fredonnée devient extase cistercienne !  Même au bout du monde, dans le coin le plus mythique de la planète, je n’ai jamais de doute sur mon envie de revenir ici : décidémént, la Côte d’Azur est envoûtante !