La Turquie par Thierry Bessou
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Thierry Bessou, enquêteur au Routard, nous parle de la Turquie, qu'il a parcourue pour réactualiser le guide.
Ses origines agricoles auraient pu l’amener à cultiver la terre, finalement Thierry la sillonne. Pourtant, il a peur de prendre l’avion ! Sous le soleil des tropiques, les doigts gelés au pied d’un glacier, de marchés en musées, ses antennes restent déployées. C’est dans la Ville Rose qu’il écrit, inspiré par mille lieux foulés, mille regards croisés.
Un coin qu’il serait dommage de rater ?
On a un petit faible pour Cnide, l’ancienne cité grecque, située au bout du bout de la péninsule de Datça. Les ruines ne sont pas très impressionnantes, mais l’emplacement est unique. On y accède après une route de plusieurs kilomètres qui chemine entre collines couvertes de gattiliers et points de vue de toute beauté sur la côte découpée. Un petit Finistère, balayé par les vents. Hors saison, au coucher du soleil, l’endroit est pétri de poésie.
Un moment particulièrement mémorable ?
Il s’agit d’une soirée à Boğazkale, un village à 200 km à l’est d’Ankara. Ce jour-là, il y avait peu de monde à faire escale dans l’ancienne capitale de l’Empire hittite. Notre hôtel ne faisait pas le plein, et les quelques résidents de l’établissement étaient partis dîner en ville. On s’est retrouvé à 2 dans une immense salle désertée, colorée par des tissus d’un rose satiné et baignée d’une lumière blanche. Le genre d’atmosphère qui n’incite pas à s’éterniser… Le patron est arrivé. Avec son embonpoint et sa bonhomie communicative, il nous a bichonnés comme jamais, nous apportant assiettes de mezze comme s’il en pleuvait, nous abreuvant du meilleur vin de Cappadoce. La soirée s’est achevée autour d’une bouteille de rakı, et de photos de toute sa petite famille. En Turquie, l’hospitalité n’est pas un vain mot !
La plus belle plage de Turquie ?
La côte turque est très découpée, au profit de nombreuses criques et de petites plages, souvent adorables quand il n’y a pas trop de monde. Mais la plus belle, la plus inspirante, est probablement celle de Patara avec sa vaste étendue de sable et les ruines de l’ancien port lycien. Elle s’étire sur 18 km. Du coup, même en saison, il suffit de marcher un peu pour trouver le calme…
Un art de vivre à tester ?
Notre top 3 des arts de vivre à la turque. Il faut s’asseoir à la terrasse d’un café pour prendre un thé dans un verre tulipe en regardant les joueurs de backgammon vissés sur leurs tabourets, ou en laissant filer le temps tout simplement. Incontournable. C’est aussi l’occasion de s’essayer au narghilé. Ca arrache un peu. Sur la 2e place du podium : le hammam traditionnel, avec les joies et les bienfaits d’un massage. Enfin, impossible de repartir de Turquie sans goûter au rakı, la boisson nationale au goût anisé. Les aficionados de pastis apprécieront !
Un album à écouter ?
Il faut découvrir la voix de Derya Yıldırım, la chanteuse d’origine turque du groupe Şimşek, un groupe cosmopolite dont le 1erKar Yağar, sorti en 2019, est un petit bijou. C’est un album de musique fusion entre chants traditionnels d’Anatolie et arrangements pop-psychédéliques. Une voix gracieuse et solaire, des morceaux envoûtants, des mélodies aux carrefours de mélopées kurdes, arméniennes et alévies. Les rythmes des Balkans ne sont pas très loin. Le morceau Üç Kız Bir Ana aurait très bien pu être écrit par les Doors après une retraite dans une ville souterraine de Cappadoce !
Texte : Routard.com
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