Pourquoi l’Arménie? Ce pays m’attirait par son mystère, sa langue absconse, parlée et écrite nulle part ailleurs, ses montagnes tantôt verdoyantes comme la Suisse, tantôt pelées et désertiques.
Son histoire est fascinante, ce pays est le berceau d’une chrétienté archaïque, et son peuple a du lutter contre toutes sortes d’envahisseurs.
Coincé entre la Géorgie, la Syrie, la Turquie, il a été source de toutes les convoitises, mais a su se préserver.
Il a pour mer le lac Sevan et ses eaux bleues turquoise
Je n’avais pour guide que le Petit Futé, et ce que j’avais pu tirer d’internet, ainsi qu’une documentation et des précieuses cartes, données par un ami de ma fille, d’origine arménienne.
Je suis partie avec Air France, dont les horaires commodes et meme les prix me convenaient. Depuis Lyon avec escale à Roissy.
Mes hôtels : le SD à Erevan, le magnifique Diligence à … Dilijian, le motel de montagne “Pansionat” à Odzun et enfin la ravissante maison d’hôtes Villa Delenda, pour la dernière nuit à Erevan, avaient été réservés sur Booking.
J’avais fait le choix de louer une voiture chez Sixt, me croyant aguerrie par le Monténégro à la conduite en montagne…
Mais à l’arrivée tardive, j’ai pris un taxi pour rejoindre l’hôtel, je prendrais la voiture le lendemain matin… Bien m’en a pris, car le taxi s’est perdu en route, et a du demander son chemin chez un fleuriste encore ouvert, pour trouver mon hôtel, pourtant proche de la gare centrale!
En route, j’ai bien vu que l’éclairage urbain était rare, ainsi que les panneaux indicateurs, d’ailleurs tous en arménien !
Je suis soulagée en voyant le nom de l’hôtel, et que la réception est bien ouverte !
La chambre est climatisée, d’un style un peu rétro, et je note tout de suite qu’il n’y a pas de volets à la fenêtre, comme partout à l’Est ! heureusement, j’ai un masque d’avion…
la salle du petit déjeuner
A propos de petit déjeuner, voici ceux que j’ai pu déguster ici, mais pas avant … 9 heures du matin ! J’ai adoré la cuisine arménienne, savoureuse et fine, orientale et slave à la fois ! Je me suis meme mise au thé, le café turc proposé étant imbuvable!
Le lendemain, me voici à la découverte du quartier de la gare, imposante, et dans un taxi pour le centre ville, découragée par le nombre de bus aux arrêts, à la destination que je ne sais pas lire ! je prends soin de repérer la route pour revenir avec ma belle voiture, heureusement on passe par Tigran Mets, l’artère principale d’Erevan, et un pont métallique me servira de repère pour tourner vers la gare… La circulation est dense, désordonnée, des voitures stationnent en double file…
Avant de prendre la voiture chez Sixt, avenue du Nord, je découvre le centre ville, la place de la République et le Parlement, la rue Abovian… l’architecture est composite : style soviétique, art déco, mais cette pierre rose typique du pays lui donne un caractère particulier…
Il fait déjà très chaud, presque 40 degrés, mais la présence de parcs ombragés et de fontaines adoucissent ce calvaire.
résisteront-elles à la chaleur de l’été ?
Salut, Gérard!
on se baigne dans les fontaines.
Que d’eau, que d’eau !
En fait cette architecture est intemporelle, il est difficile de distinguer l’ancien du moderne, par exemple, ces deux églises, dont la petite date du 12ème siècle, alors que sa grande soeur est contemporaine
J’ai la chance d’assister à un baptème arménien, dans la petite église
Je pars ensuite à la recherche des Cascades, un site d’art moderne qui s’appuie contre une colline, et des cascades sont censées descendre le long des modules en béton… Le mieux est de le montrer en image, pour comprendre…
Et beaucoup d’autres statues dans le genre, bien gardées par un policier- Défense de toucher!
L’entrée est libre, et o miracle on se trouve dans un immense espace climatisé à outrance, équipé d’un escalator gigantesque, qui dessert les différents sites extérieurs en palier, jusqu’aux terrasses supérieures qui offrent une vue panoramique sur Erevan et le Mont Ararat, tout blanc, et fantomatique, estompé par la distance et la brume de chaleur…
Le mont Ararat culmine en haut à droite !
Superbe ensemble de gymnastes.
Je dois maintenant prendre la voiture, et ce sera rue du Nord, entièrement en travaux, on dirait qu’elle sort d’un bombardement, il faut marcher sur des planches… Intérieur luxueux, climatisé à 15 degrés, et me voila en possession d’une énorme Chevrolet (elle me semble énorme en comparaison de celle du Monténegro) dont je ne trouverai jamais la commande des phares ! Cela m’a un peu gênée dans les tunnels de montagnes, quand j’y repense…
Impressionnée, je m’engage sur Tigran Mets, heureusement je suis vite au pont métallique et je tourne vers la gare, remonte “mon” avenue, où j’ai largement de la place pour me garer sans encombre.
Je ressors vers la gare, où je repère l’entrée du Métro, et dine d’un sandwich local, abordée dans la boutique par un traducteur de français retraité, qui a reconnu mon accent…
Plusieurs fois j’ai constaté qu’ici, les gens adorent le français, en connaissent un peu les bases, et rêvent de Paris !
Lendemain dimanche, visite à la ville sainte d’'Etchmiadzine
C’est l’occasion de tester la Chevrolet, et ça commence mal : une portière a été rayée dans la nuit, et ce défaut n’a pas été noté lors de la prise en main, me voila bonne pour une amende, et cette pensée me hantera pendant tout le séjour…
Le temps est radieux, il fait encore un peu frais, je me lance sur le boulevard circulaire ayant bien étudié le plan, je n’ai pas pris de Gps, qui me stresserait davantage…
Bien sur je vais me tromper deux fois, mais me voila enfin sur la bonne route. Etchmiadzine est une sorte de ville sacrée, car elle est le siège de l’épiscopat arménien et un centre de formation pour les futurs prélats. Tout est situé dans une enceinte bien délimitée, autour de la cathédrale qui est je crois le seul bâtiment ancien du site. Les autres sont des centres de prière ou d’étude, des lieux de baptème, des mémorials, disséminés dans des jardins sans ombre, hélas…
Ce qu’il manque, c’est une cafétéria, je dois renouveler ma bouteille d’eau dans les toilettes…
J’assiste à un bout de plusieurs offices religieux qui se déroulent un peu partout en ce dimanche, chants magnifiques, encens, présence de moines tout en noirs, de prêtres aux costumes scintillants, cierges, ferveur populaire, bénédictions privées…
Je termine cette journée religieuse en allant découvrir la nouvelle cathédrale d’Erevan, consacrée en 2001, toujours dans ce style très particulier à l’Arménie : épuré, intemporel.
et la fête foraine toute proche
Demain, ce sera Garni, et son temple romain, et le monastère troglodyte de Guégard, qui se trouve sur la meme route.
Sans être vraiment croyante, je suis très curieuse de découvrir le premier de ces monastères très anciens, qui ont fondé l’Arménie et transmis le savoir pendant plusieurs siècles.
Garni et Guegard
Encore un road movie épique, pire encore que la veille, puisque j’ai du faire appel à une équipe de sauveteurs à un certain endroit du périphérique, parce que je me suis sentie perdue !
Ces hommes providentiels m’ont prise en charge, au point de se répartir la tâche : l’un d’eux a pris la place du conducteur, et les autres suivaient en voiture! Fallait-il que je fasse confiance ! Mais on m’avait dit que les arméniens étaient très serviables et discrets, alors j’ai accepté de céder le volant!
Après m’avoir mise sur la bonne route, ils m’ont laissée quitter la ville, et me trouver très vite devant un sublime paysage de montagne…
Et tout me semble clair, tout est fléché sur cette belle route en lacets, y compris en alphabet latin! Me voici arrivée à Garni, site d’un temple datant de l’occupation romaine.
Je pars maintenant pour le monastère de Guegard, qui date du 8ème siècle. il est partiellement troglodyte, en particulier les cellules des moines, et comprend une salle de prière enterrée, dont l’acoustique est tellement bonne qu’on y donne encore des concerts… Le site est bien fléché, et très bien aménagé. Je suis émue de découvrir ce premier très ancien monastère…
Pour finir cette journée, je rentre avec précaution à mon hôtel et reprend le métro pour la ville. Un métro qui semble glacial, mais coute trois fois rien et offre une température très fraiche !
Je dine au Caucasus, un restaurant où bien sur je tombe sur un couple de français et un ami ou un guide ? qui pérore à l’infini, c’est toujours comme ça quand je vais au restaurant à l’étranger : je tombe sur des français qui cassent le rêve !
Mais la cuisine est bonne!
Je termine là ce premier chapitre, car un clic imprudent et tout s’envole, je viens d’en faire l’amère expérience!
A suivre : l’Arménie du nord, ses monastères, de belles rencontres et un retour à Erevan pour une dernière soirée avant le départ.