2 jours à Damas
Bonjour à toutes et à tous, voici un petit article descriptif de mon séjour à Damas en Syrie, du 20 au 21 Aout. C’est une destination assez originale, critiquable sous certains aspects, mais en tant qu’amoureux du Moyen-Orient, passionné d’histoire et d’aventures, j’ai décidé de saisir l’occasion lorsque celle-ci s’est présentée et que je pouvais aller visiter la mythique ville de Damas.
A propos de moi : j’habite en Jordanie, à Amman, a seulement quelques centaines de kilomètres de Damas. C’est pourquoi mon séjour a été si court, car j’y suis allé pour un weekend, du samedi matin très tôt au dimanche soir.
Voici une petite vidéo réalisée sur mon séjour à Damas: https://www.youtube.com/watch?v=vs_yFmKstAo&t=58s
Pourquoi visiter la Syrie ?
J’aimerai avant tout que cet article reste le moins politisé possible. Je sais que la Syrie est un sujet qui peut rapidement devenir sensible, surtout lorsqu’il s’agit de visiter le pays, qui émerge péniblement d’un terrible conflit long de plus 11 ans et qui reste à l’heure actuelle en guerre dans certaines parties du pays (région Nord-Ouest, autour de la ville d’Idlib notamment). Le but de cet article est de décrire ma courte expérience sur place et donner quelques informations et impressions en tant que touriste. L’idée n’est pas de discuter sur le conflit, le rôle et la présence du gouvernement et l’aspect éthique ou non d’un tel voyage.
Comme je l’ai dit plus haut, je suis un passionné du Moyen-Orient et d’Histoire. J’étais malheureusement trop jeune pour visiter la Syrie avant le conflit, mais j’ai toujours considéré ce pays comme l’un des plus intéressant au monde au niveau culturel, historique, culinaire, naturel. Habitant en Jordanie à quelques heures de route de Damas, j’ai découvert qu’il était possible de visiter le pays et que les procédures n’étaient pas si compliquées. Après avoir longtemps hésité, et pesé le pour et le contre, je me suis enfin décidé à aller visiter Damas.
Pour moi, visiter Damas, au-delà de l’aspect touristique et historique, c’était également l’occasion de me rendre en Syrie, et de visiter cette ville dont on a tellement entendu parler dans les 10 dernières années. C’était l’occasion de faire partie des premiers touristes (le pays à rouvert depuis quelques années, mais les touristes sont encore très rares) à revenir, rencontrer les habitants, discuter, refaire marcher leurs commerces qui, pour certains, étaient principalement basés sur les revenus touristiques. Je pense également qu’après plus de 10 ans de conflit, la vue de touristes qui reviennent pour visiter doit faire beaucoup de bien au moral et faire penser que le bout du tunnel est proche, que la vie va peut-être pouvoir progressivement reprendre son cours, comme avant.
Comment aller en Syrie en 2022 ?
Il est impossible d’aller en Syrie par ses propres moyens. Obligé de passer par des agences touristiques agréées. Nous sommes donc passés par l’une d’entre elles : Mithra Travel. L’agence effectue le « security check » et s’occupe des formalités administratives pour le visa. Elle nous a également envoyé un chauffeur directement à Amman qui nous a emmené jusqu’à Damas et nous a aider pour le passage de la frontière.
Techniquement, ce n’est donc pas très compliqué. Il faut contacter l’une des agences touristiques, au moins quelques semaines à l’avance, et ensuite celle-ci va s’occuper du reste et vous amener à Damas. Généralement le plus simple est d’aller à Damas depuis Beyrouth au Liban, car c’est plus rapide que depuis Amman. Le visa à la frontière coûte 60$. Notre chauffeur nous a bien aidé au poste frontière et je pense que nous aurions eu beaucoup de mal avec toutes les procédures formelles et informelles, les check-points, les différents bureaux etc…
Sur place, à Damas, nous avons retrouvé notre guide, affilié à l’agence, à notre hôtel. La guide nous a accompagné durant tout notre séjour, elle avait plus de 30 ans d’expérience et parlait couramment français et anglais ! Une vraie mine de connaissance qui nous a permis de maximiser notre court séjour Damascène.
Visiter Damas :
Durant la trentaine d’heure passée à Damas, nous sommes restés plus ou moins cantonnés à la vielle ville de Damas. Celle-ci a, en effet, tant de chose à partager que ce n’était pas de trop ! La vielle ville est magnifique, entièrement faite de petites ruelles anciennes, rues pavées, mosquées, églises, synagogues. La vielle ville de Damas m’a beaucoup rappelé la vielle ville de Jérusalem : on marche dans les pas de l’histoire, chaque bâtiment, chaque rue a une histoire à raconter. Le point d’orgue de cette vielle ville, c’est la Mosquée Omeyyade. Un bâtiment légendaire que je rêvais de visiter. C’est chose faite désormais, et je n’ai pas été déçu. C’est pour moi l’une des plus belles, si ce n’est la plus belle mosquée que j’ai pu visiter. La court intérieure, les minarets, les mosaïques, tout est grandiose, le style est parfait, l’harmonie envoutante. C’est l’un des plus beaux bâtiments de tout le Moyen-Orient.
Après la Mosquée, j’ai adoré le Souk de Damas. Il est impressionnant, vivant, grandiose. On y vend de tout, les senteurs sont enivrantes, les gens continuent leur business dans cet endroit, comme depuis plus de 1000 ans, rien ne s’est arrêté. On a ensuite continué à déambuler, on a manger dans de supers restaurants, avec jardins intérieurs et petites fontaines, magique ! En bonus, on est même allés boire une bière (bière Syrienne, Afamia !) sur une terrasse, en pleine rue. A ce niveau-là et dans bien d’autres aspects, je trouve que Damas est moins conservatrice et plus ouverte qu’Amman par exemple.
Le lendemain, notre guide nous a fait la visite du musée national, qui conserve beaucoup d’œuvres d’art historiques et qui est très instructif sur le riche passé de ce pays. Nous avons ensuite déambulé en ville, avant de reprendre la route direction Amman et de rentrer à la maison.
Damas et la Syrie : sécurité, impressions
C’est l’un des éléments qui m’a fait le plus hésiter à visiter Damas : l’aspect sécuritaire, d’un pays encore partiellement en guerre, meurtri par un conflit qui a fait des centaines de milliers de morts. Ce qu’il faut savoir, en 2022, c’est que le gouvernement Syrien a repris le contrôle de la majorité du territoire Syrien. La partie sud notamment, est aux mains du gouvernement depuis pas mal de temps. Celle-ci est donc sécurisée et lourdement gardée. Au total, entre la frontière Syrie-Jordanie et la ville de Damas, j’ai compté une dizaine de check-points militaires, pour une grosse centaine de kilomètres. On n’est pas loin d’un check-point à chaque 10 kilomètres ! Les contrôles continuent une fois en ville, dans la périphérie et l’agglomération. Cependant, une fois que l’on est en vielle ville, on a l’impression de rentrer dans une bulle et d’oublier complètement que l’on est dans un pays frappé si récemment par un conflit total et meurtrier. En vielle ville, presque aucun militaire, un sentiment total de confort et de sécurité, les gens qui déambulent, les familles qui se baladent, les couples qui se tiennent par la main, les touristes (nous) qui prenons nos photos et qui visitons.
Mon impression, c’est que Damas constitue une bulle plus ou moins sécurisée et épargnée dans le conflit syrien. Et dans cette bulle, la vielle ville constitue une autre bulle, encore plus sécurisée et épargnée. Ainsi, visiter la vielle ville de Damas en 2022 c’est comme visiter Istanbul ou le Caire. De manière générale, nos 30 heures en Syrie n’ont été marquées par aucun incident, aucune tension ou risque. Bien entendu, en dehors de la vielle ville et de Damas, on se rend compte du conflit récent et des cicatrices laissées par celui-ci. La présence militaire est omniprésente et l’on sent bien que l’on n’est pas dans un pays touristique lambda.
Il est aujourd’hui possible de faire un tour d’une semaine à 10 jours dans le pays, en visitant Palmyre, Alep, Homs, Lattaquié et d’autres endroits du pays qui sont désormais accessibles et sécurisés. Bien entendu, il faut toujours passer par une agence touristique et être accompagné d’un guide.
J’espère que cet article vous a plût et que vous avez trouvé ça intéressant ! N’hésitez pas à me poser des questions si vous voulez en savoir plus !
Cordialement,
Flo
