Bonjour,
Comme convenu je viens au rapport après 10 jours passé en Arménie. Je vais essayer de donner quelques informations utiles sans trop m’étendre. Les détails du parcours sont ici.
Pour placer tout de suite le décor, nous n’avons pas chercher à absolument loger chez l’habitant ou à nous faire un trip “sac à dos”. Nous étions là pour un reportage photographique et nous avions envie d’un certain “confort” pour travailler le soir.
Transports :
Avion :
Pris en janvier le billet A/R avec Aeroflot m’a coûté 343€ via Govoyage.
Paris-> Moscou : 3h35 / Moscou-> Yerevan : 3h00 (idem au retour)
Voiture :
Nous avons loué depuis la France un Suzuki Gran Vitara chez Sixt (le moins cher en comparant) avec assurance + GPS + option second conducteur = 534 €. Nous avons récupéré le véhicule à 5h45 et l’avons rendu à 3h00. C’est ouvert 24h/24 et les véhicules sont en très bon état. Aucun reproches à faire.
Du coup nous n’avons pris ni bus, ni taxi. Cela nous a même semblé chaud de capter qui allait où et comment (surtout les bus : des minibus bondés et pétaradant ! Tout un spectacle !)
Conditions de circulation :
Les routes sont assez amochées, même les grands axes ! Mais on prend vite le coup pour éviter les nid de poule et autres obstacles en tous genres. On va parfois de surprises en surprises ! La conduite arménienne s’est adaptée à la vétusté du parc auto. On comprend vite que la ligne blanche n’a pas grand sens quand vous êtes bloqués derrière un camion Kamas à 10 km/h… Ils prennent néanmoins beaucoup de risque, et il n’est pas rare de se trouver en face à face sur sa propre voie. Mais rien de vraiment alarmant, il faut être attentif c’est tout. Ah j’allais oublié, le klaxon peut avoir des multitudes de significations : Dégages ! Faites place je suis lancé ! Désolé… ou encore Merci !" Il y a une bonne solidarité vis à vis des radars embarqués. Les appels de phares sont toujours fait à bon escient. Trust them car les voitures de polices sont nombreuses à arpenter les routes !
Les logements :
Vous pouvez passer du tout au tout en quelques rues. Pour 3, nous n’avons jamais dépasser 39 000 DRAM soit 72 € (ce qui était très cher mais notre hôte nous a vu venir (Hôtel Anush à Jermuk). C’est la seule fois où on s’est senti un peu floué. La chambre n’était pas terrible mais faisait 90m2 donc…). Le petit déjeuner est quasiment compris à chaque fois. Les références (genre Best Western) ou les resorts tournent aux alentours de 30 000 DRAM pour un confort moderne. Dans un hôtel familial de base on a payé moins de 20 000 DRAM à Stepanavan par exemple.
Les repas :
Passé les incontournables brochettes (ou kebap) qui fleurissent partout au boeuf ou poulet souvent roulé dans un lavash et accompagnés d’oignon, de persil, d’aneth et d’une autre herbe très forte en goût (peut-être du cerfeuil…) vous ne pourrez rater l’Armenian Barbeqe. Proposé partout, il s’agit de viande grillé au feu de bois (agneau, mouton, boeuf, poulet…) c’est une solution bien et pas cher (et simple à commander !). Avec une assiette de concombres, tomates, poivrons et du lavash, c’est parfait. Compter moins de 1 500 DRAM / pers avec une bouteille d’eau (soit 2,70 €). Nous avons testé un “gastro” à Yerevan : Le Club (ou Agump). Ils ont une carte en français, car il est référencé dans les guides. Un très bon niveau de cuisine, assortiments de mezze, aubergines bien mises en valeurs (farcies aux oignons confits ou au bœuf en sauce), lasagnes aux fromage arméniennes… Cela fait du bien après 10 jours à manger sur les bords de route. Pour trois avec du vin arménien = 26000 DRAM.
Ailleurs il n’est pas facile de trouver un “restaurant”, privilégiez celui de votre hôtel si possible.
Les sorties :
Mis à part Yerevan… Il n’y a pas grand choses à faire. La nuit, les rues ne sont majoritairement pas éclairées. Il n’est pas rare de trouver un hotspot où tout le monde se retrouve pour marcher, discuter, manger des graines de tournesols ou des glaces. Mais les bars sont rares et les clubs encore plus (niveau de vie oblige…). On trouvera toujours une boutique ouverte pour acheter quelques bières ou du cognac pour passer la soirée à l’hôtel (nous n’avons pas vu grand monde boire en public alors dans le doute, on s’est abstenu). Pensez à un jeu de carte ou à des dès !
Le coût de la vie :
Gagnant en moyenne 120 € (30 € à la retraite) les arméniens ont un pouvoir d’achat très limité… Du coup cela se ressent sur les prix (bouteilles d’eau : 300 DRAM, cigarettes : 450 DRAM, Litre de sans plomb (aka Premium) : 500 DRAM, bières locales : 400 DRAM, bouteille de cognac : entre 3000 et 5000 DRAM… Avec un salaire français, les choses sont facilitées…
Mon ressenti :
Des paysages
Quel sublime pays ! Vous n’en reviendrez pas ! Des paysages steppiques du sud et ses montagnes arides et escarpées jusqu’aux vallées du nord verdoyantes et agricoles en passant par la “mer intérieure” qu’est le lac Sevan, les richesses pour les yeux sont innombrables et à portée de tous ! Rouler sans s’arrêter serait déjà comme avoir visiter !
Un peuple touché mais debout
La pauvreté ne peut pas être occultée., mais aucune mendicité, aucune agressivité, aucune insistance marchande. RIEN ! Juste des gens qui essaient de récolter quelques DRAM avec ce qu’ils ont sous la main. Ils cueillent des mûres, des cerises, des framboises, récoltent du miel, cultive des camions de pastèques, de concombres, de poivrons, de fruits tous plus gros et sucrés les uns que les autres (jamais vu des pêches comme ça) et les vendent au bord des routes sous des abris de bâches ou de branchages.
Des séquelles de l’URSS et des séismes
Le premier ressenti en arrivant à Zvarnots, c’est ces immeubles rectangulaires en tuf rose qui s’étendent partout… L’héritage soviétique, mais sans entretien tout s’est transformé en “ghetto” délabré. On ne risque rien à y passer, c’est juste visuellement que ça choque. Souvent, des usines ou des bâtiments éventrés vous rappellent le séisme de 1988. Il a finit de faire tomber le peu qui restait des années fastes soviétique. Des habitats de fortune construit par les Allemands, les roumains ou les américains,et qui devaient être temporaires, sont toujours habités… Sans eau, sans gaz…
Des inégalités marquées
Les abris de tôle côtoient les Audi Q7 ou les BMW X6. On sent qu’une partie de la population s’accaparent les richesses, mais ça… Ce n’est pas propre à l’Arménie, même si ça y est flagrant du fait du delta important entre les différents niveaux de vie.