Banaue et Sagada aux Philippines

Forum Philippines

Le 25 mars 2023 nous prenons un avion de Cebu Pacific depuis Hanoi à destination de Manille. Nous voyageons dans un Airbus flambant neuf. Après 3 heures de vol, nous apercevons Manille ou plutôt un mur de gratte-ciels. Les formalités sont rapides et après avoir pris de l’argent dans distributeur automatique, nous partons à la quête d’un taxi de la compagnie Coupon Taxi. Il nous conduit en 1 heure et quart à notre destination, la compagnie de bus Coda Lines qui doit nous acheminer de nuit sur plusieurs certaines de kilomètres à Banaue au nord de Manille.En cours de route nous passons dans une forêt de gratte-ciels, et aussi dans quelques quartiers plus populaires. Nous découvrons de curieux modes de transport, une espèce de side-car couvert, un tricycle, et un curieux véhicule, une sorte de jeep allongée pouvant transporter une vingtaine de personnes, un jeepney.

Nous arrivons en avance à la gare routière. Ce n’est pas à proprement parler une gare routière, mais plutôt un bureau et des bus qui s’arrêtent et repartent pratiquement aussitôt pour toutes les destinations. Nous confirmons nos billets auprès du bureau de Coda Lines et en profitons pour visiter le quartier. Il y a beaucoup de bus, des métros aériens, une circulation incessante, des tours en construction et quelques rares boutiques. Nous aboutissons dans un gigantesque centre commercial dans lequel se trouve un food court où nous mangeons. Le bruit est assourdissant à cause d’une sono très forte et de la foule. En revenant nous achetons deux couvertures dans une petite boutique. Elles nous seront bien utiles plus tard dans le bus.

Puis c’est le départ en bus pour BANAUE. C’est un bus moderne, propre, en bon état. Nous avons des sièges inclinables. Nous avons bien fait de réserver nos billets à l’avance par internet car le bus est complet, en majorité des locaux. Il fait froid dans le bus car la climatisation est mise à fond. Il est difficile de se reposer mais grâce à nos couvertures nous arrivons cependant à dormir quelques heures. Les chauffeurs conduisent avec prudence. À plusieurs reprises le bus s’arrête pour permettre aux passagers et aux chauffeurs de manger. Le bus part à 21h00 de Manille et arrive à 6h30 à Banaue.


À l’arrivée du bus, bonne surprise, un tricycle envoyé par notre homestay nous attend et nous amène avec nos bagages à notre homestay. La propriétaire est une petite femme qui rigole tout le temps et qui est volubile et dynamique. Après un bon petit déjeuner nous voyons avec elle l’organisation d’un trek de trois jours. La vue depuis l’homestay sur la vallée et les rizières est magnifique. Une sieste nous permet de récupérer de notre voyage en bus.


Puis nous allons nous promener dans le village. Notre première visite est pour le musée de Banaue. C’est un petit musée qui présente l’histoire du peuple de cette région, les Ifugaos. Ce sont d’anciens coupeurs de têtes. On peut y admirer des bijoux, des armes, des costumes, des ustensiles. On y trouve également des photos datant de la fin du 19e siècle et des explications sur les modalités de construction des rizières en terrasse.




Nous poursuivons notre chemin à travers le village qui comporte une seule rue. Nous allons visiter le marché. Il comprend des étals de fruits, de légumes, de poissons et de viande. Nous allons prendre ensuite une boisson dans un restaurant et profiter de la magnifique vue sur la vallée. Un violent orage nous y surprend et nous restons bloquer pendant près de 2 heures.





Le lendemain nous attaquons le trek. Notre guide s’appelle Jojo. C’est un gaie luron. Il parle anglais et a quelques notions de français. Il aime bien faire des blagues. Notre trek démarre en tricycle. Notre premier arrêt est pour un point de vue sur la vallée où nous rencontrons trois vieilles dames en costume Ifugao. Nous n’échappons pas aux photos en compagnie de ces dames. Le tricycle nous dépose un peu plus loin au début de notre trek à 8h45. Nous avons le temps de découvrir la vallée où se trouve le village de Banaue avec ses rizières en terrasse.



Nous marchons pendant près de 3 heures dans une forêt. Notre guide nous fait découvrir les plantes et les fruits de la forêt. Il nous fait écouter les différents bruits de la forêt. nous franchissons des ruisseaux; Nous discutons avec lui sur le mode de vie des habitants de cette région et également sur sa famille. Il nous explique comment il a pu vivre pendant le covid. Nous finissons par quitter la forêt pour découvrir les magnifiques rizières en terrasse nichées dans des vallées. Nous nous arrêtons ensuite pour déjeuner dans une cahute. Nous y rencontrons deux jeunes couples de Français qui font le même trek avec leurs guides.








Les difficultés commencent ensuite et pendant plus de 4 heures nous allons multiplier les descentes et les montées toutes plus ardues les unes les autres avec des marches de hauteur très variable et des franchissements de ruisseaux. Nous marchons aussi sur les murets des rizières, avec d’un côté le riz qui pousse et de l’autre un vide de plusieurs mètres menant à une rizière plus basse. Le spectacle est fascinant avec les rizières tantôt remplies d’eau tantôt avec le riz qui commence à pousser. Nous découvrons les « baby rice », jeunes pousses de riz plantées dans un coin de rizière avant d’être repiquées plus tard. Nous ne nous lassons pas d’admirer ce paysage dessiné par les rizières et nous multiplions les pauses pour en profiter et aussi pour nous reposer. C’est épuisés que nous arrivons à 17h30 au homestay à Cambulo où nous devons passer la nuit. C’est un village ifugao calme et typique. Des enfants viennent nous voir par curiosité et nous leur distribuons des ballons gonflables, ce qui fait leur bonheur. Nous avons mal aux jambes et la fin a vraiment été dure. Nous y retrouvons les deux couples français. Le confort est sommaire mais nous avons une chambre avec un lit et un matelas confortable. Pour nous remettre de notre effort nous nous offrons un massage en duo dans notre chambre. Cela nous fait beaucoup de bien et nous permet de discuter avec les masseuses de leur mode de vie. L’une veut rester au pays car elle s’y sent bien, l’autre aimerait partir, mais n’en a pas la possibilité. Par contre elle aimerait que ses enfants fassent des études à l’université pour avoir une vie meilleure. Nous prenons ensuite un bon repas en compagnie des deux autres couples. Nous avons fait plus de 18 kilomètres. Nous nous couchons tôt.










Nous repartons le lendemain la fleur au fusil pour continuer sur le même rythme. Le trajet est moins long, environ 4 heures, mais encore plus pentu. Le rythme se ralentit. Les douleurs aux genoux reprennent de plus belle. Nous avons de la chance de rencontrer quatre jeunes françaises qui sont kinés et nous dépannent d’un gel apaisant pour nos douleurs.

Finalement notre effort est récompensé et nous débouchons sur les hauteurs des rizières en terrasse de Batad. Le spectacle est fascinant avec tous ces rizières d’un vert émeraude sous le soleil qui forment un amphithéâtre. Elles ont été aménagées il y a près de 2000 ans. Elles ont toutes les formes et épousent les pentes de ces montagnes. Il y a des centaines de parcelles. Des escaliers raides en pierre permettent de circuler entre les rizières. Les différentes parcelles appartiennent aux habitants de Batad. Tout le travail est fait manuellement. Le soleil et les nuages modifient l’aspect de ces rizières. Le petit village de Batad est perdu au milieu de ces rizières. Nous restons un certain moment à contempler ce spectacle changeant depuis ce point de vue. Nous voyons arriver une équipe complète de la télévision japonaise avec tout son matériel pour faire un reportage sur cette merveille.





Nous décidons en accord avec notre guide de ne pas descendre jusqu’à la cascade de Tappiyah et ses 700 marches pour l’atteindre. C’est trop risqué avec nos problèmes aux jambes. Nous poursuivons notre chemin vers notre homestay. Nous marchons pendant un certain temps sur les murets des rizières avec le spectacle de ces pentes recouvertes de rizières. Parfois nous en avons le vertige. Nous finissons tant bien que mal par atteindre notre homestay qui donne directement sur les rizières. Nous nous asseyons pour boire en dégustant ce spectacle qui nous est proposé.

Nous y retrouvons l’équipe de la télévision japonaise. Il y a aussi de nombreux touristes français. Le soir après le repas nous assistons à un spectacle de danse et de chant ifugao effectué par les enfants de l’école. Les guides exécutent aussi une danse ifugao.



Pour notre troisième jour de trek il est prévu d’aller voir les rizières en terrasse de Bangaan, ce qui représente une marche de 3 à 4 heures supplémentaires avec ses montées et ses descentes abruptes. Avec sagesse nous décidons d’y aller en tricycle. Avant de quitter Batad nous jetons un dernier regard vers le spectacle proposé par ces rizières.



Une petite marche de 20 minutes nous conduit au tricycle appelé par notre guide. La route est très pentue et le tricycle chargé de 4 personnes et des bagages a toutes les peines du monde à la monter. Nous devons changer de position dans le tricycle et le guide se mettre en dehors du tricycle pour pouvoir avancer. Nous finissons par atteindre les rizières de Bangaan. Nous les regardons de haut à partir d’un point de vue. Nous prenons des photos avant de repartir, comme des touristes chinois nous dit notre guide. Elles sont plus modestes, moins imposantes que celles de Batad, mais elles sont magnifiques avec le minuscule village blotti au milieu de tout ce patchwork de verts. Le village avec ses toits de couleur paraît flotter au milieu de ces rizières. Nous ne descendons pas jusqu’au niveau des rizières par respect pour nous jambes.




Le tricycle nous ramène ensuite à notre homestay. Nous sommes contents d’avoir pu effectuer ce difficile trek même si nous avons dû l’écourter sur la fin. Après un petit repos nous prenons le chemin du centre-ville. Nous y découvrons un groupe d’habitants qui effectue des mouvements de Zumba sur fond de musique devant l’hôtel de ville. Nous achetons quelques pâtisseries qui nous semblent bien appétissantes et quelques bananes au marché local. Nous terminons notre balade par l’achat de quelques souvenirs. Nous rentrons ensuite au homestay pour manger et nous coucher tôt car demain nous devons prendre un bus à 6 heures du matin. Il doit nous conduire à notre prochaine destination, Sagada.

Il arrive avec 45 minutes de retard. Nous avons de la chance il reste deux places. Nous ne sommes pas à côté l’un de l’autre. Le parcours dure près de 3 heures, 3 heures de virages. Il fait moins chaud ce qui est appréciable. Tout le long de la route nous voyons de nombreux travaux destinés à réparer les dégâts occasionnés par des effondrements de rochers ou des glissements de terrain. Nous traversons des villages qui à chaque fois sont entourés de rizières ou de cultures céréalières. Peu à peu les forêts luxuriantes sont remplacées par des forêts de pins.

A Sagada nous emménageons dans notre homestay après un petit tour à l’Office du tourisme pour y acquitter une taxe de séjour et nous procurer des informations sur les sites à visiter. Nous sommes accueillis par la responsable du homestay qui semble sortir de son sommeil et nous montre notre chambre. Pas très chaleureux cet accueil. Nous semblons être les seuls clients.

C’est un petit village et il n’y a qu’une seule rue importante. Nous l’arpentons à la recherche d’un endroit pour boire un café. Nous le trouvons rapidement et l’endroit nous semble si accueillant que nous décidons que nous y retournerons ce soir pour manger.

Nous poursuivons notre balade. Il y a peu de monde et encore moins de touristes. De petites maisons souvent bien entretenues, quelques boutiques et restaurants bordent la rue. Nous voyons sous un pont de vieux cercueils en bois entreposés dans une cavité comme cela a est la coutume dans cette région. Nous arrivons à un point de vue sur des rizières. Elles sont beaucoup moins spectaculaires. Nous retournons dans le centre-ville pour aller visiter le Musée Ganduyan. Il est fermé et personne n’est en mesure de nous dire quand le propriétaire sera de retour. Il en est de même pour la poste. Nous allons manger au restaurant où nous avons pris un café.




Le lendemain nous allons à la poste pour avoir des timbres, mais elle est toujours fermée. Nous avisons une fiche qui indique que certains sites seront fermés demain 1er avril. Nous allons à une agence de tourisme pour organiser un tour qui s’appelle Echo Valley. Nous n’avons pas choisi un parcours plus complet, le Cave Connection, qui permet de visiter plusieurs grottes agrémentées par un passage souterrain et qui oblige de ramper dans des boyaux ou descendre et monter des parois. Le guide est obligatoire bien que cette visite puisse être faite sans problème seul. Nous commençons par visiter une église qui n’a rien de particulier et nous rentrons dans le site même après s’être acquitté de deux entrées à 10 pesos, soit 6 centimes. Puis nous traversons un cimetière où sont enterrés depuis un peu plus d’un siècle les habitants de cette région. Nous commençons la descente vers notre but. Nous voyons d’abord à gauche dans une anfractuosité de la roche quelques cercueils anciens. Nous poursuivons notre route vers un emplacement qui nous donne un magnifique point de vue sur le village de Sagada. Enfin nous arrivons au but de cette balade, la vision de vieux cercueils attachés à une falaise, de même qu’une chaise. C’est une coutume vieille de plusieurs siècles. Le guide nous précise qu’elle n’est guère plus d’actualité maintenant. Les défunts étaient dans un premier temps assis sur la chaise pendant 3 jours puis enfermés dans un cercueil en bois qui était fixé à la falaise pour éviter que les animaux viennent les dévorer. Il n’y a pas plus d’une vingtaine de cercueils.






Nous retournons en ville pour visiter un atelier de tissage. C’est un petit atelier où des femmes tissent des tissus de plusieurs couleurs sur des vieilles machines. Nous pouvons admirer leur dextérité et l’une d’entre elles nous explique comment elle fonctionne.

Au retour nous constatons que la Poste est enfin ouverte et nous pouvons envoyer nos cartes postales. Par contre le musée est toujours fermé et pas de nouvelles pour sa date d’ouverture. Nous passons une partie de l’après-midi à finaliser la suite de notre voyage. Le soir nous mangeons dans un petit restaurant une spécialité locale, le sizzling. Nous voyons arriver nos commandes dans une espèce de poêlon. Notre viande, du porc ou du poulet, est accompagné de riz. Le tout dans une sauce bien appétissante. Nous sommes embarrassés pour manger car il n’y a pas de couteau. Il faut couper le porc et le poulet avec la fourchette et la cuillère, ce qui n’est pas évident. Nous finissons néanmoins par y arriver.

Notre dernier jour commence par une visite au marché qui s’est installé juste à côté de notre homestay. C’est un marché local et on y vend surtout de beaux fruits et légumes.



Nous nous dirigeons ensuite vers la grotte de Lumiang. Devant l’entrée la contrôleuse nous informe que la présence d’un guide est obligatoire. Nous sommes étonnés car ce n’est pas ce qui nous avait été dit la veille. Il va falloir payer plusieurs centaines de pesos en plus. Pour notre chance un Français et un Allemand arrivent pour visiter cette grotte et nous pourrons partager les frais du guide. Celui-ci arrive et nous conduit à la grotte. Le trajet dure une vingtaine de minutes à travers la forêt. Il n’est pas difficile malgré quelques montées et descentes. Nous y trouvons plusieurs dizaines de cercueil entreposés sur le sol ou fixés à la paroi de cette grotte. La plupart sont anciens, mais quelques-uns paraissent plus récents. Ce spectacle est surprenant et saisissant. Il n’y a rien d’autre chose à voir. L’allemand nous explique que la présence d’un guide est obligatoire pour éviter le vol de cercueil comme cela s’est déjà déroulé dans le passé et éviter des dégradations. C’est aussi pour respecter la sérénité des lieux.




Au retour nous visitons un petit village où il n’y a rien à voir si ce n’est un bâtiment des Témoins de Jéhovah ! Nous regagnons tranquillement le village. De nombreux travaux de construction d’habitations et de guesthouses sont visibles. Tout est calme. il y a peu de personnes et encore moins de véhicules, si ce n’est des jeepneys qui passent bruyamment. En cours de route nous nous arrêtons pour boire un jus de fruit et manger un yaourt maison aux fruits et aux céréales. Délicieux. Nous avons ensuite la chance de voir un panneau indiquant que le musée sera ouvert cet après-midi de 14h00 à 18h00.





Nous allons enfin visiter ce musée. C’est un petit musée d’une pièce et nous arrivons alors que le responsable le fait visiter à un groupe. Nous y voyons de nombreux objets anciens ayant appartenu au peuple kankanay, poteries, armes, tissus, bijoux, paniers, sculptures. Les explications du fils de la créatrice de ce musée nous permettent de mieux comprendre le mode vie de ce peuple.





C’est le week-end et de nombreux touristes surtout philippins sont arrivés. Notre homestay accueille plus de voyageurs, en majorité philippins.

Notre dernière matinée est calme en attendant notre bus qui doit nous ramener à Manille. Il part à 14h00 et doit arriver à 2h00, soit 12 heures de trajet. Cela risque d’être long et fatiguant.

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