Bonjour à tous,
Après la découverte de la Slovaquie, je me suis lancé fin septembre/début octobre 2019 dans un voyage d’une dizaine de jours en camping-car dans le sud de la Tchéquie. Il est facile de trouver des restaurants bon marché (10-15 € le repas), les adresses mentionnées sont correctes. Les routes sont plutôt en bon état. Mes coups de cœur dans la liste des lieux décrits vont à Český Krumlov, Kroměříž, Olomouc,Telč et Třebíč. Les visites guidées citées se font en anglais ou en tchèque avec une feuille à lire en anglais.
Austerlitz (Žuráň) : c’est sur la butte de Žuráň qu’une table d’orientation a été aménagée, pour rappeler la position des différents carrés d’hommes de cette illustre bataille napoléonienne. Quelques extraits des adresses de Napoléon Ier à ses troupes sont reproduits en français. Le site actuel, en marge de la grande route principale, est vallonné, très vert, piqué de quelques villages et usines.
Brno : deuxième ville de Tchéquie, ressemblant à nombre de métropoles européennes modernes. Beaucoup de touristes, de retraités, d’étudiants. Les enseignes internationales se bousculent. Les grands immeubles sont parfaitement restaurés, pimpants, aux larges fenêtres et aux façades léchées. Les bus et tramways sont omniprésents. On pourrait se croire à Vienne, Budapest, même Lyon dans certaines rues. Brno n’est pas une ville sans intérêt, loin de là, mais sa beauté, plus classique, est attendue. La ville d’Olomouc contraste avec son côté plus hirsute, débraillé. A Brno, les points d’intérêt sont les églises baroques et gothiques (surtout la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul), la place du Marché, la curieuse horloge en forme de suppositoire sur la place Svobody, la forteresse du Spielberg et la villa Tugendhat (inscrite à l’Unesco en 2001). Déjeuner à Saint-Patrick Irish pub, sur la place Jakubské, 101/2.
České Budějovice : centre-ville enserré par une rivière. La place de l’Hôtel-de-ville est de bonne facture, avec arcades et bâtisses de toutes les couleurs. Tour Noire, fresque et chaire de l’église Sainte-Marie. Déjeuner à U Kadleců, Na Návsi 12 à Hrdějovice.
Český Krumlov (photo) : remarquable château : enfilades de cours aux murs peints de faux moellons et de fresques, tour frappée de décors fins et brillants, passage couvert avec des lattes en bois, balcon pour admirer la ville. Intérieur accessible en visite guidée, j’ai eu un petit faible pour la salle des Masques, avec ses personnages de la Commedia dell’arte. Ce décor léger tranche avec les fresques délicates et les blasons des grandes dynasties, plus pompeux, des autres pièces. La cité historique (inscrite à l’Unesco en 1992), elle, est nichée dans une courbe de la rivière, où se massent de belles demeures, parfois enduites de scènes peintes, une place centrale relativement joyeuse grâce aux couleurs des façades et la musique de rue. Très beau donc, mais la ville souffre de sa fréquentation touristique, même en octobre. Ce fourmillement, ajouté aux nombreuses boutiques de souvenirs et aux restaurants, donne à Český Krumlov des airs de Disneyland, d’usine à touristes. Dans ces conditions, difficile de saisir l’âme de la cité.
Domažlice : à la frontière avec l’Allemagne. Place-rue aux lignes de maisons multicolores. La tour Blanche, légèrement penchée, haute de 56 mètres, avec sa forme ronde, semble un phare. Déjeuner à Pod bránou*, Břetislavova 99.*
Hluboká nad Vltavou : château du XIXe siècle très exotique en pays slave, qui reproduit le style Tudor gothique. Ses minces fenêtres percées dans des murs blancs, ses mâchicoulis et créneaux rappellent les châteaux anglais. Riche mobilier : tables en marqueterie, lustre en verre de Murano, assiettes en porcelaine, tapisseries gigantesques, boiseries sculptées comme de la pierre…
Holašovice : village perdu de Bohême, classé à l’Unesco en 1998, réputé pour sa place principale aux maisons habillées de façades en stucs colorés, sur fond blanc, avec la date de construction. Un carré de pelouse, une marre et des peupliers prennent place au milieu de cet espace de 210 mètres de long.
Jindřichův Hradec/Třeboň : leurs centres historiques sont constitués d’une place principale aux habitations pleine de gaîté, en couleur, à arcades (à Třeboň) et aux frontons stylisés. Les châteaux ne sont pas loin, avec une apparence blanche, où de faux blocs de pierre sont peints sur les murs. Celui de Jindřichův Hradec est plus impressionnant par sa taille, disposant de trois cours à arcades Renaissance, et d’une rotonde constellée à l’intérieur de stucs dorés. A Třeboň, l’église de la Vierge Marie surprend par son décor baroque et ses voûtes en palmier, dont les colonnes retombent en plein milieu de la nef. Les lacs qui entourent ces deux villes de Bohême leur donnent une petite ressemblance avec Venise ou Bruges… en bien moins touristiques, bien sûr !
Klatovy : grande place aux maisons égayant un temps morose. Tour Noire de 82 mètres de haut, ancien beffroi et tour de guet, avec deux cadrans, dont un à 24 heures, avec une aiguille terminée par une main. La tour Blanche, moins haute, lui fait face. Vestiges de remparts : bastion, poivrières.
Kroměříž (photo) : pour son palais archiépiscopal, résidence secondaire des évêques et archevêques d’Olomouc, classé à l’Unesco en 1998. Galerie de peintures en visite libre et salles historiques du château en visite guidée. On en ressort étourdi par tant de magnificence, écrasé par les volumes des pièces, notamment la salle des Congrès et son plafond peint haut de 16 mètres, et la richesse des matériaux exhibés (cristal, marbre de Carrare, dorures…). Sinon, un très beau parc de 64 hectares encadre le château : bassins, pavillons, plan d’eau, arbres remarquables, volières… Place principale de la ville très vaste et encadrée de maisons à arcades ; déjeuner au restaurant Central, sur la place, 37/19.
Olomouc (photo) : ne pas se fier en arrivant à sa périphérie digne de l’époque du rideau de fer, faite de routes en béton aux joints saillants et d’immeubles grisâtres. La banlieue cache un centre historique constitué de deux places immenses d’une beauté surprenante, ponctuée de fontaines baroques et d’une colonne de la Très-Sainte-Trinité (inscrite à l’Unesco en 2000). L’architecture, massive, droite, écrasante rappelle les villes autrichiennes. En même temps, l’endroit fait aussi penser aux grands-places du nord de la France, d’autant que l’hôtel de ville est flanqué d’un beffroi (et d’une horloge astronomique). Beaucoup d’églises et de bâtiments religieux, comme la cathédrale, où une exposition d’habits d’évêques et d’archevêques et des cercueils de fer sculptés dans la crypte rappellent le rôle historique central de la ville sur le plan religieux.
Pí****sek : vieux pont piéton en pierre habité par des statues de saints (dont Saint-Jean Népomucène). Demeures baroques et peintures sur les façades autour de la place Alšovo. Église dite de la Naissance de la Vierge au maître hôtel néogothique.
Prachatice : demeures à fresques sgraffites autour de la grand-place, porte médiévale massue.
Telč (photo) : sa place principale (cité inscrite à l’Unesco en 1992), très étendue, impressionne par son défilé de maisons à arcades, aux façades peintes de sgraffites ou de fresques, aux pignons à volutes comme sur les places du nord de la France. Le gothique, le baroque et le Renaissance rivalisent de splendeur. En sortant de la ville par la porte basse, on débouche sur un paysage vert et bossu rappelant les monts du Lyonnais. De l’autre côté de Telč, joli chemin pavé ponctué de statues de saints qui mène à la place de la vieille ville, détruite par un incendie au XVIe siècle. « La vieille ville » se résume aujourd’hui à une petite place, quelques maisons et une église surmontée de quatre clochetons, non loin d’un étang. Déjeuner au Bufet Studená, place Sv. J. Nepomuckého 46, à Studená.
Třebíč (photo) : quartier juif classé à l’Unesco en 2003. Les maisons sont très serrées le long de la rivière, le pavé est brut et les façades simplement colorées. Les deux synagogues cohabitent avec la basilique, construite en granite. Ce dernier édifice possède, par ses styles gothique et roman mélangés, un air d’église auvergnate. Sur les hauteurs de la ville, le cimetière juif intrigue par ses petites pierres tombales agglutinées à flanc de colline verdoyante. Déjeuner à la Black house, de l’autre côté de la rivière, sur la vaste place Karlovo, 22/16.
Zlatá Koruna : couvent cistercien peu touristique, ouvert à la visite guidée. On a le temps de promener son regard sur des dessins peints servant jadis à l’éducation des enfants, sur les plafonds colorés dans le cloître ou les ouvrages de la bibliothèque.