Hello hello,
Je suis de retour des USA après un voyage de deux semaines qui s’est plutôt bien passé.
Si cela suscite votre curiosité, voici mon échange avec les services de l’immigration. A l’heure où j’écris ces lignes, plus de deux semaines après les faits, je me trouve toujours bien incapable de savoir ce que je dois en penser.
Alors que le jeune couple d’allemands devant moi a été très rapidement validé en quelques minutes, vient mon tour avec une jeune policière, à peine plus âgée que moi.
« Hi, passeport please » dit la policière que nous appellerons Lindsay (prénoms modifiés).
« Here you go », dis–je en lui montrant mon passeport ouvert à la bonne page.
LINDSAY : « Why are you here ? »
MOI : « For holidays. I am visiting New York, Washington DC and Boston. »
LINDSAY : « Is it your first time ? »
MOI : « In the United States ? Yes. »
LINDSAY : « Describe me your trip please. »
MOI : « I will visit some museums and beautiful places in New York itself, with the Hamptons as an option, and the same in Washington DC, and the same in Boston, with Cape Cod as an option. »
LINDSAY : « Okay, please put your right finger here. Okay, your other fingers. Okay, left hand now. Okay, then the photo, look at this camera. Okay. Thanks, so, do you have a luggage to pick up in the baggage claim ? »
MOI : « No. Only this bag. »
LINDSAY : Regard froid et perturbé. Un brin de sidération mêlée à de la tension.
La conversation dérape à ce moment là.
LINDSAY : « What ? You mean…. Wait a minute, how long do you stay in our country ? »
MOI : « A little less than two weeks, my return flight is on June 15th. »
LINDSAY : « I wanna see your return voucher please. »
MOI : « Of course, just in my papers here… »
LINDSAY : « Okay give me all your papers, it’s gonna be faster. »
MOI : « Okay. »
LINDSAY, ton agressif : « And please drop your smartphone on this table et stay quiet. Okay ? »
MOI : « Okay. »
LINDSAY : « So, I am looking at your papers and I don’t see any return flight. »
Gros mensonge éhonté, il est sous son nez. Pour sa défense, le document d’Air France est en français, mais cela reste une langue européenne et elle ne peut pas être aussi dupe.
MOI : « You have it, here. June 15th. My return flight. »
LINDSAY, ton condescendant : « Return flight. For where ? »
MOI : « For Paris. »
LINDSAY : « Okay… who is your contact here ? »
MOI : « I don’t have. »
LINDSAY : « What ? You don’t have any contact here ? Friend ? »
MOI : « You have all my four hotels in these papers. I am here for tourism. »
LINDSAY : « Have many dollars do you have in cash ? »
MOI : « Two hundred dollars. »
LINDSAY : « What is your profession ? »
MOI : « I am a head hunter recruiter. »
LINDSAY fait la moue, tamponne mon passeport, puis : « Take your smartphone, I give you back these documents and then follow my colleague. »
Sans autre forme de politesse, Lindsay donne mon passeport à sa collègue que nous appellerons Sarah, une jeune femme portant une longue matraque et une arme de poing à la ceinture.
Sarah me dit de la suivre à l’autre bout de la pièce, où elle me conduit devant un autre policier, un grand musculeux, que nous appellerons Zheng. Prénoms modifiés bien sûr, pour tous.
Sarah échange deux ou trois mots avec Zheng, ils examinent ensemble mon passeport, la mine sérieuse et attentive.
Zheng est un chouia plus avenant.
ZHENG : « Hello. So, what’s the purpose of your trip ? »
MOI : « I am here for holidays. »
ZHENG : « And you only have this as luggage ? »
MOI : « Yes, all of my dresses are there. »
ZHENG : « For two weeks ? »
MOI : « Yes. »
ZHENG : « How many time will you stay in our country ? »
MOI : « A little less than two weeks, I need to fly back to Paris on June 15th. »
ZHENG : « Return voucher please ? »
MOI : « Here, this paper, Sir. »
ZHENG : « Okay, what’s your profession ? »
MOI : « I am a head hunter recruiter. »
ZHENG : « Are you here for business or work ? »
MOI : « No, I am here for holidays, I will visit museums and some places. »
ZHENG : « Which places ? »
MOI : « New York, Long Island Hamptons, Washington DC including Smithsonian and Lincoln Monument, Boston, Cape Cod. And Harvard Campus. »
ZHENG : « Which way of transport are you going to use ? You’re gonna drive ? »
MOI : « No, I prefer the train. Given the fact It can’t be cancelled, I have not booked it now, I prefer waiting to be here to do it. »
ZHENG : « Okay, understood. So, your hotels are…. Okay. Where do you sleep this night ? »
MOI : « Home Sweet Home Hotel, Hell’s Kitchen. » (J’ai changé le nom de l’hôtel.)
Zheng note tous les noms et contacts de mes quatre hôtels dans son ordinateur.
ZHENG : « So, only this luggage ? »
MOI : « Yes, I did the same in United Kingdom last year. »
ZHENG : « Okay. »
ZHENG : « How many dollars do you have in cash ? »
MOI : « Two hundred dollars. »
ZHENG : « Have you ever been arrested before ? »
MOI : « Never. »
ZHENG : « Please give me your bag. Do you have any food inside ? »
MOI : « No, but there is my collyre for the eyes… well no it’s in my jacket. »
ZHENG : « Doesn’t matter this. Your bag : what’s in it ? »
MOI : « Only my dresses. And just two books and my headphones. »
Zheng plonge ses deux mains gantées dans mon sac quelques secondes. Il me le rend.
ZHENG : « Okay Sir, thanks. The exit is just behind me. Have a nice day. »
Je doute pendant quelques secondes, puis j’obtempère. A pas lents, encore secoué, je traverse un porche, derrière lequel se dessine une salle des arrivées d’aéroport d’un classisisme morne. Je sors à l’extérieur, devant une voiture typiquement américaine de type pick up. Et des taxis jaunes.
Je décide de monter dans l’un de ces taxis.
Je ne tiens pas à rester une seconde de plus dans cet aéroport.
Voilà voilà.
Une chose est sûre : si je retourne un jour dans ce pays, ce ne sera pas seul. Je vous déconseille d’y aller seul.