Bonjour tout le monde,
Je rentre de trois semaines de voyage passées en Arménie et
en Géorgie. Je souhaite faire part de mon expérience car les récits que j’ai pu
lire avant mon départ m’avait beaucoup aidé à organiser ce voyage.
Contexte : Je suis un homme de 24 ans, voyageant seul
sac sur le dos. Je n’organise pas grand-chose à l’avance, découvre au fur et à
mesure. Je ne réserve presque jamais ce qui me laisse une grande liberté de
programme. Je voyage en transports en commun ou en stop (ce qui fonctionne très
très bien pour ces deux pays).
Je suis parti du 6 au 26 août. Paris — Yerevan (arrivée le
7 à 4h du mat) / Tbilisi — Paris (départ le 26 à 4h du mat’). J’ai pris mon
ticket vers avril, me coutant alors 350 EUR.
Jour 1 : Arrivé à Yerevan à 4h du mat, je me plonge
enfin dans mon guide de voyage histoire d’organiser un minimum ma première
semaine. Après pas mal d’hésitations, je décide finalement de me rendre en taxi
vers la station de marshrutka de Sasuntsi Davit. Direction le sud du pays avec
Goris. Je fais donc le choix de descendre vers le point le plus au sud de mon
voyage pour ensuite remonter le pays jusqu’à la frontière géorgienne. Le bus
pour Goris coûte 3500 D pour 6 (très longues) heures de voyage.
Arrivée à destination, une femme du bus me prend en charge
demandant à un passant de me trouver un
hôtel. Je ne sais trop comment, j’atterris chez Khachik Mirakyan BB (11 000
D). C’est au-dessus de mon budget mais les chambres sont nickel, s-d-b privée,
petit-dèj inclus et la famille parle anglais. J’y rencontre un super couple de
français (Marie et Julien) qui me mène avec leur voiture au monastère du Tatev.
C’est vraiment magnifique ! En dessous, à partir du village de Tatev, on
accède au pont du Diable, des gorges où l’on peut se baigner (encore faut-il
réussir à trouver un coin propre !).
Repas : pour avoir testé tous les restaus de cette
ville, je vous conseille d’aller au Turbaza Café : bon accueil, pas cher
et très bon.
Jour 2 : Virée dans le Nagorno Karabak avec ce même
couple. Après le passage de la frontière, on se rend au ministère des affaires
étrangères à Stepanakerk pour obtenir notre visa (3000 D). On se promène dans
la ville, également à Sushi puis on descend dans le canyon Hunot. Celui-ci est
assez difficile à trouver car mal indiqué. Cependant, on y rencontre un groupe
de jeunes qui se décident à nous faire visiter les plus beaux coins du canyon.
Belle rencontre ! Sur le retour, on s’arrête au hasard pour se promener. La
campagne du sud de l‘Arménie est vraiment magnifique !
Hôtel et repas : mêmes endroits.
Jour 3 : Nous remontons tout les trois vers le nord. Ouvrez
les yeux, les paysages sur la route sont vraiment magnifiques ! Sur leur
chemin, Marie et Julien me déposent à Yeghegnadzor. Avec beaucoup de difficulté
(et avec l’aide précieuse des habitants de cette ville très accueillante), je
trouve mon logement chez Ruzan BB (8000 D / nuit, petit dèj inclus + 4000 D /
diner, et ça vaut le coup c’est vraiment délicieux).
Taxi (3000 D. Ruzan négocie pour vous le prix) pour aller au
monastère de Noravansk. Vraiment magnifique dans son canyon de pierres rouges !
Au retour, je randonne dans le canyon jusqu’à arriver à la jonction avec la
route principale en direction de Yeghegnadzor. Je tends 2 secondes mon pouce en
direction des voiture et tout de suite un chauffeur s’arrête (nous parlons
évidemment d’Aznavour dans un joyeux mélange d’arménien-russe-anglais) et me
ramène en ville.
Jour 4 : Rando dans la vallé d’Artabuynk. Je prends un
taxi (1000 D) jusqu’au pied du « chemin » de rando. Cette rando
permet de relier plusieurs monastères et citadelles entre eux. Très belle mais
la rando en arménie n’est pas des plus simple car très mal signalisée, parfois
aucun chemin très clair…je me suis donc perdu à plusieurs reprises mais ça vaut
le coup ! Sur le retour, je rencontre un joyeux groupe d’hommes qui
décident de me gaver telle une oie à grand coup de pastèque (un délice vu la
chaleur écrasante). L’un d’eux, le directeur de l’école du village qui semble
passer le plus clair de son temps à rire, me ramène jusqu’en bas du village d’Artabuynk
(au passage très joli village traditionnel, préservé du soviétisme). Là, il
stoppe pour moi une voiture et demande au chauffeur de me ramener à Yghegnadzor !
Voila, c’est ça la gentillesse et l’accueil arménien !
Repas et hôtel : comme la veille.
Jour 5 : Ruzan me négocie un taxi pour un périple d’une
journée. Au programme Khor Virap (magnifique surtout avec les monts Ararat en
fond), Geghard (magnifique, certainement même le plus beau je trouve) puis
arrivée à Yerevan. Le principe de ce genre de journée, c’est d’avoir un taxi
pour la journée qui vous attend ensuite à chaque étape de visite. Il faut
auparavant clairement définir le programme avec le chauffeur (pas du tout
évident en russe-arménien-anglais) et négocier dès le début le tarif pour la
journée (on ne donne l’argent qu’à la fin). C’est une pratique très courante en
Arménie. Pour ma part, j’ai trouvé ça pratique mais je n’aime pas trop le
concept d’avoir un chauffeur qui t’attend pendant tes pauses… C’est aussi
économique car je n’ai payé de 20 000 D (soit 37 eur pour une journée, à
peine le prix pour faire Paris — CDG !).
Les deux monastères sont vraiment très beaux surtout celui
de Geghard encore en activité.
Arrivée à Yerevan. J’avais réservé au Penthouse mais un
petit bug informatique m’oblige à changer d’hôtel. Très pros, ils me paient le
taxi et me réservent un lit en dortoir dans leur second hôtel (le Downtown) pour
le même prix (5500 D). C’est un dortoir donc faut pas trop en demander mais c’est
très propre et bien situé.
Visité de la ville : les Cascades, ballade d’Opera
square jusqu’à Republic square, la mosquée Bleue (quartier iranien). Pour ma
part, je n’ai pas trop aimé cette ville que j’ai trouvée sans charme. On y
retrouve beaucoup de musées mais ce n’est pas ce que je recherchais pour mon
voyage (je travaille déjà dans la culture le restant de l’année !). Par
contre, bonne ambiance la nuit venue ! A croire que toute la ville descend
dans la rue !
Jour 6 : Lac Sevan. Je ne trouve pas le bon marshrutka
donc je négocie un taxi (3000 D) jusqu’à une plage publique. Puis stop jusqu’à
Sevanadzor (la vue du monastère dans ce superbe cadre est magnifique). J’y
rencontre trois français (Aurélie, Jérémie et Arnouch qui est d’origine
arménienne) et passe l’aprèm à la plage avec eux. Super moment ! Pour
rentrer, à nouveau stop jusqu’à Yerevan.
Pour ma part, je n’ai pas trop aimé Sevan, très mal préservé !
Mais il semble que le sud du lac soit beaucoup plus beau, plus sauvage et
surtout moins touristique.
Nuit et repas (à l’auberge) comme la veille.
Jour 7 : Marshroutka pour Dilidjan (2h pour 1000 D). J’atterris
chez Nina BB (8000 D /nuit avec peti-dèj + 4000 pour le dîner, très bon).
Visite de la vieille ville, charmante, et rencontre (encore)
un couple de français Maud et Patrice. Nous décidons de randonner ensemble vers
l’église de Surp Grigor (très belle, complètement abandonnée) et le monastère
de Jukhtavank (qu’on ne trouvera jamais). On finit par se perdre (original)
mais les vallons autour de Dilidjan sont vraiment très beaux !
Jour 8 : Je loupe le bus pour Vanadzor (qui part à 9h30 ce
qui n’est pas indiqué dans mon guide) étape pour ensuite relier Alaverdi dans
le canyon du Debed. Je fais donc du stop jusqu’à Alaverdi. Je me fais déposer
chez Iris BB (7000 /nuit avec petit dèj + 4000 pour le dîner vraiment très très
bon). Je vous recommande sans limite ce BB. Irina, la proprio, est extrêmement
gentille et se plie en 4 pour vous aider à organiser votre voyage. Elle nous
négocie, à moi et à deux italiens (Guido et Pier-Francesco) rencontrés sur
place un taxi pour visiter 4 monastères (là, je suis désolé mais j’ai oublié
leur nom). En tout cas, ils sont particulièrement beaux !! Notamment un
entièrement peint de fresques ! Mon seul regret est de ne pas avoir fait
de rando dans cette région mais je n’ai pas réussi à trouver des renseignements
sur place.
Irina nous réserve chacun une place dans la marshroutka en
direction de Tbilisi.
Jour 9 : comme prévu, le bus s’arrête en bas du BB et
nous partons donc pour la Géorgie (2h30 pour 3500 D). J’ai le plaisir de
voyager sur un marchepied (les arméniens sont plein de créativité pour vous
créer une place lorsque le bus est déjà plein !).
Arrivée à Tbilisi, nous commençons par nous arrêter au
centre info situé sur Liberty square. L’équipe est extraordinaire et m’aide à
organiser tout mon périple en Géorgie. Avant de visiter la ville, nous nous
rendons à la gare centrale (située à Central square ; utilisez le métro !
vraiment pas cher et très bien fait) pour acheter des tickets de train. Pour ma
part, je prends un ticket pour un train de nuit en direction de Zugdigi, dans l’est
du pays (21 lari, 2nd
classe c-à-d une couchette dans une cabine de
4). Il vaut mieux le réserver la veille pour être sûr d’avoir une place.
Nous visitons enfin la ville en suivant les conseilles de
notre guide. Tbilisi est vraiment vraiment magnifique ! Une ville pleine
de charmes qu’il faut aborder tranquillement car sa beauté réside surtout dans
plein de petits détails.
Hôtel : Saint Georges Hostel, une auberge proche de
Liberty Square. 15 L pour un lit en dortoir de 8. Vraiment très bien, propre,
bon accueil.
Repas : dans un boui-boui géorgien ! On a jamais
vraiment su ce que nous avion commandé (rien en anglais) mais c’était délicieux !
Jour 10 : Visite de Tbilisi
Le soir je prends mon train de nuit (départ vers 21h). Nos chemins
se séparent avec mes amis italiens qui rentrent en Arménie.
Jour 11 : arrivée à 6h du mat’ à Zugdigi. A la sortie
de la gare, des marshroutka vous attendent pour vous mener à Mestia, principale
ville de la Svanetie. Là, c’est un peu la course car clairement il y a plus de
backpackers que de places dans les bus. Le trajet coûte 10 L pour 3h de
transport. La route est vraiment très belle et premiers frissons, nous rentrons
dans le Haut Caucase !
Arrivé à Mestia, j’y retrouve un couple déjà croisé à plusieurs
reprises en Arménie, Marie et Yonatan. Nous décidons de partir ensemble dès le
lendemain pour une rando de trois jours qui relie Mestia – Ushgulie. Pour
préparer ce tour, nous achetons des cartes au magasin de souvenirs où la
vendeuse nous renseigne bien mieux qu’au point info de la ville ! Autre
possibilité, allez dans le bar polonais de la ville, on y glane beaucoup de
renseignements entre deux verres de chacha !
Logement : Nino et Lela Japaridze. Demander au
chauffeur de bus de vous y déposer car aucune pancarte ne marque cette
guesthouse. Ce sont deux sœurs, chacune ayant sa propre guesthouse. Pour ma
part, j’étais chez Nino (25 L la nuit + petit dèj de roi). Je vous la
recommande sans limite ! Elle est vraiment extraordinaire et d’une très
grande gentillesse ! Elle fait tout son possible pour vous aider !
Repas : nous mangeons dans une autre guesthouse ce qui
nous permet de rencontre d’autres personnes projetant de faire la même rando
que nous (rando assez connue des touristes). Je vous conseille de faire de même
car cela permet de glaner encore des infos (ce qui, en plus des deux cartes
auront été largement suffisant pour faire la rando sans guide) et cela permet
aussi de trouver d’autres personnes avec qui partager le prix de la jeep pour
se rendre au point de départ de la rando (la jeep avec chauffeur est à 200 L, à
se partager).
Pour ce qui est de la rando, elle est normalement en 4
étapes (donc 4 jours). On nous a conseillé de ne pas faire la première car
inintéressante, ce qui nous a arrangé car nous n’avions pas assez de temps sur
place !
Jour 12 : Rando ! Juste magnifique !!! Le
début est un peu difficile pour s’y
retrouver (mais il y a d’autres touristes donc ça va). La suite est simple.
Nuit au village-étape d’Hadishi. Le village médiéval est vraiment très beau
mais je vous déconseille de dormir dans les guesthouse officielles vraiment
très chères. On a simplement frappé chez des gens qui nous ont loué une chambre
(35 L pour la nuit, le diner et le petit-dèj). Tout le monde a une chambre
là-bas à vous proposer ! Mais ne vous attendez pas à un super accueil…clairement
les touristes sont perçus comme un sac à fric.
Jour 13 : Rando again ! Toujours aussi magnifique !
Il faut cependant traverser un torrent ce qui nécessite la location d’un
cheval. Pleins de cavaliers vous attendent gentiment sur le bord ! Il faut
négocier dur car les prix sont très chers (on s’en est tiré avec 80 L pour 3).
Théoriquement, la seconde étape se finit à Iprali mais nous
décidons de nous arrêter avant dans une guesthouse complètement perdue dans la
montagne, au milieu d’un village en ruine. Il s’agit en faite de la maison de
vacances d’une grande famille qui fuit Tbilisi l’été pour la maison de famille.
Et quel bon choix nous avons fait !! Nous passons l’aprèm, la soirée puis
le lendemain matin avec eux. Ils nous apprennent des jeux géorgiens et surtout
des chants traditionnels. Nous passons donc notre temps à chanter avec eux en
buvant des bonnes bières fraîches ! Le lit + repas + petit dèj est à 35 L.
Je vous conseille vraiment cette guesthouse (que vous ne pourrez pas louper, on
est obligé de passer devant) où vous pourrez partager de beaux moments avec une
famille géorgienne.
Jour 14 : On se lève sous une véritable averse !
Nous décidons donc de ne pas finir la rando (tant pis pour Ushguli) car on ne
voit pas à 1 m devant soi ! La famille nous appelle une jeep que nous
partageons avec d’autres touristes (170 L pour tous). Dans tous les cas, même
si vous allez jusqu’à Ushguli, vous devrez louer une jeep et un chauffeur pour
rentrer à Mestia (4h pour 200 L environs).
Nuit et repas chez Nino. Elle nous négocie une voiture pour
4 en direction de Kutaisi (70 L pour tous).
Jour 15 : départ pour Kutaisi. Nos chemins se séparentt
avec Maris et Yonatan. Faute de temps (je voulais aller à Vardzia), je choisi
de rentrer directement depuis Kutaisi à Tbilisi en marshrutka (4h, 10 L).
Nuit au Saint-Georges Hotel et repas au Qalaquri Samikitno
(avis mitigés mais pas cher).
Jour 16 : Je prends un bus depuis la station Didube
pour Mtskheta (30 min, 1L). Visite de la ville (très belle), puis taxi vers l’église
qui surplombe la ville (8 L A/R et temps d’attente). Je reprends un bus pour
Tbilisi et depuis la même station de marshrutka, je prends un autre bus pour
Ananuri (1h, 3L). L’église-citadelle au bord du lac est vraiment magnifique !
Il est possible de se baigner dans le lac.
Nuit au Saint-Georges Hotel et repas au Qalaquri Samikitno.
Jours 17 et 18 : depuis la station Didube, marshrutka
pour Kazbegi (3h, 10L). Rando pendant deux jours notamment jusqu’au pied du
monastère perché en pleine montagne, puis rando jusqu’au pied du Mt Kazbek.
Région vraiment magnifique et pour une fois, les rando sont bien marquées !
Je ne me souviens plus de l’hôtel (30 L pour une nuit +
petit dèj). Je repars le 18 pour Tbilisi.
Jour 19 : Visite des petites rues de la vieille ville.
Magnifique ! J’adore vraiment ce charme passé, ce mélange de vieux et de
reconstruction fait de bric et de broc, ces façades colorées, les balcons
persans, les grilles ouvragées…
Je pars le soir pour l’aéroport (d’ailleurs, il est possible
d’y aller en bus pour 0,50 L. Je ne me souviens plus du n° de la ligne mais l’office
du tourisme vous le précisera) et y attends mon avion !
Voilà, fin du voyage !
Pour parler encore argent, le voyage sur place m’aura coûté
environs 1000 euros, sans jamais me limiter (j’ai fais des économies sur
certains points pour dépenser plus sur d’autres).
Conclusion : Magnifique voyage !! J’ai vraiment
adoré ces deux pays ! Pour l’Arménie, j’ai beaucoup aimé la gentillesse
des gens et ses monastères cachés dans des écrins naturels à couper le souffle.
Cependant, il y est un peu plus difficile d’y voyager qu’en Géorgie notamment
au niveau des transports, plus limités, et de l’état des routes vraiment
mauvaises dans le sud du pays. J’ai préféré un peu la Géorgie car plus variée
que l’Arménie tant au niveau des paysages que des activités possibles à y faire
(rando, plage, monastères, vieilles villes, sites troglodytes…). Les randos sont
également mieux balisées. Par contre, autant j’ai réussi à faire mon petit
programme en Arménie, autant je n’en ai pas fait la moitié en Géorgie. Cela est
dû à la Svanetie car on perd du temps pour y aller. Mais sans regret, c’est ce
que j’ai préféré de tout mon voyage ! Dans tous les cas, la plus grosse
limite (mais pas du tout insurmontable) est la barrière de la langue car l’anglais
y est très peu parlé ! Mais on s’en sort avec un mélange de plein de
langues, de mimes et de dessins ! Je vous conseille ces deux pays vraiment
incroyables !
Merci de m’avoir lu ! Je reste dispo pour tous
renseignements.