Bonjour,
Je suis partie cet été 3 semaines à Sao Tome avec une amie, et je tenais à laisser mon témoignage. Avant de partir, nous avions beaucoup regardé le forum du guide du Routard, et le guide Le Petit Futé. Ce que nous avons vu sur place contraste fortement avec la vision idyllique de l’île véhiculée dans ces pages et discussions. Avant tout je tiens à dire que c’était un très beau et très chouette voyage, que le rapport et les échanges avec les habitants de l’île a été riche et fort, qu’effectivement ils sont gentils, accueillants, à coeur de nous aider… Je précise que nous sommes parties “à la routarde”, pour loger chez l’habitant et nous déplaçant sans guide, avec les moyens locaux (taxi bus; restant 3 semaines sur place, nous avons du tout de suite nous mettre à l’échelle de l’économie locale pour tenir 3 semaines avec notre budget. nous n’avons donc pas fait les hôtels de luxe ni les guides individuels, nous avons cependant rencontré Adilson qui effectivement est très gentil, connaît très bien l’île et et à coeur d’en montrer les richesses et les endroits les plus intéressants et attrayants… référence sûre pour qui voudrait visiter l’île avec un guide !
Je voudrais juste nuancer la vision paradisiaque de l’île qui est largement transmise et qui fausse totalement les attentes de personnes qui, comme moi, voulais allier “voyage et baroudage” et “détente et ressourcement dans un cadre magnifique”.
La pauvreté et la politique du gouvernement ont un impact énorme sur l’environnement et l’esthétique de l’île : tout est très dégradé et délabré : le parc, les squares du centre ville de la capitale ne sont pas entretenus, la balustrade du bord de mer est défoncée par les racines des arbres, le cœur du centre ressemble à un terrain vague (le terrain est réservé à la construction d’un centre commercial et d’un hôtel de luxe)
Dans les roças, les anciens hôpitaux laissés à l’abandon depuis l’indépendance sont aujourd’hui, au pire un mur en ruine (Micondo), au mieux un bâtiment sans toiture, ni fenêtre ni plancher, envahi par la végétation (Agostino Neto, Agua Izé)… à Bombaim,le contraste est particulièrement choquant entre l’ancienne maison de maître réhabilitée en hébergement touristique privé et le reste de la roça (où vivent encore des habitants), à l’abandon, en ruine, et prenant des allures de village fantôme…
Sao Tome n’est pas une succession de plages sublimes : nous avons été à la plages des Tamarinas, lorsque le ciel est dégagé la couleur de la mer est en effet très belle, et si par chance la marée haute a eu lieu le matin même la plage est belle et propre, sinon c’est jonché de déchets, sale… quant à la plage Micolo, gissent trois chalutiers devenues épaves , sans doute également depuis l’indépendance… la plage est la plus sale que l’on ait vu (recouverte de détritus et de déchets), ce paysage était particulièrement déprimant, sans compter les jeunes femmes du village insistant pour que l’on prenne leur bébé avec nous afin de lui offrir une meilleure vie…
Penser par ailleurs que la plupart des enfants sont en haillons
Sao Tome n’est bien sûr pas que ça, mais je n’ai vu personne en parler avant, et il me semble qu’il valait mieux être informé de cet environnement et de cette réalité sociale avant de penser venir passer des vacances sur l’île en croyant y trouver un cadre propice…
Pour finir, quelques repères en vrac des prix lorsque nous y étions cet été :
- 1 repas dans un boui boui dans la rue, hors de la capitale : 25 000 Dobras (1 euros) pour le plus bas, sinon plutôt 35 000 dobras
- les fruits au marché : 7000 dobras pour un avocat par exemple, 10 000 dobras pour un lot de bananes
- la chambre chez l’habitant (une dame du quartier Agua Aruz sur la route du sud à 20 mn à pied du centre ville) : 25 euros par nuit ;
le Kalulu, une des spécialités culinaires (un délice !) dans un restaurant du parc populaire : 90 000 dobras
Voilà, j’espère que ce témoignage sera utile à qui voudra en savoir plus sur la réalité de l’île et voudra partir en conscience et connaissance de cause ! Si vous y aller pour le voyage, n’hésitez pas !