Culture et traditions Rwanda
Le Rwanda est un pays relativement homogène au niveau de ses traditions et de sa culture. Rappelons que c’est l’un des rares pays d’Afrique à ne pas rassembler différentes ethnies. Les Hutus et les Tutsis, vivant historiquement ensemble, ont plutôt été séparés depuis les temps de la colonisation (allemande puis belge) par des artifices sociaux. Le kinyarwanda est la langue commune du pays. Elle est parlée dans toutes les régions.
Peuple d’origine essentiellement rurale, les Rwandais partagent des valeurs patriotiques et de travail de la terre.
Religions et tradition
La grande majorité de la population est chrétienne, essentiellement catholique, religion encouragée à l’époque de la colonisation belge. Viennent ensuite les protestants et les églises évangéliques. Ces dernières, comme souvent ailleurs en Afrique, recueillent un nombre accru de fidèles. La minorité musulmane est plus fortement représentée dans les villes.
La musique et la danse sont très présentes au Rwanda. Les spectacles Intore et Umushayayo, en particulier, sont très prisés. Cette culture est héritée des temps précoloniaux, lorsque le pays était un royaume. À 2h30 de route au sud de Kigali, Nyanza, ancienne capitale royale dotée d’une reconstitution de hutte royale en chaume et d’un musée, rappelle la richesse de cette culture.
Population
La population totale du Rwanda est estimée à 13,8 millions de personnes. La moitié a moins de 20 ans et le pays est le plus dense d’Afrique, avec 524 hab./km².
Souvent assimilé aux Hutus et aux Tutsis, le Rwanda est en réalité un pays où cette distinction a été construite par l’histoire coloniale, qui a ethnicisé une différence afin de diviser pour mieux régner. Celle-ci ne portait à l’origine que sur des nuances sociales plutôt légères : les Tutsis et les Hutus vivaient dans les mêmes villages et, pour le dire vite, parce qu’ils possédaient plus de vaches que les seconds, les Tutsis étaient considérés comme « privilégiés ».
Malgré le fait que cette différence pouvait s’estomper en passant d’une « classe » à l’autre, le pouvoir colonial l’a exacerbée et des premiers heurts communautaires ont eu lieu au tournant des années 1960.
En 1990, quand commence la guerre civile entre l’armée du gouvernement et le FPR (Front Patriotique Rwandais), mouvement né de réfugiés Tutsis en Ouganda qui voulaient reprendre le pouvoir au Rwanda, la situation dégénère. Elle aboutit en 1994 au massacre des Tutsis par les Hutus. Au moins 800 000 personnes sont tuées, un génocide pour lequel la France, soutien du pouvoir Hutu, est accusée d’avoir fermé les yeux.
Après la prise du pouvoir par le FPR de Paul Kagame, des génocidaires ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Et le régime a pris des initiatives pour tenter de « refaire société ». Cela est passé notamment par les gacaca, des tribunaux populaires où se sont mêlés aveux, pardon et réconciliation, une manière d’essayer de retisser des liens sociaux. L’Umuganda, ce travail communautaire pour servir la collectivité qui remonte à l’époque précoloniale, obligatoire pour tout citoyen entre 18 et 60 ans et ayant lieu le dernier samedi de chaque mois, est aussi une façon de recréer des liens entre des villageois qui ont été jusqu’à s’entretuer.
Fêtes et jours fériés
- 1er et 2 janvier : Fêtes du jour de l’An.
- 1er février : Jour des Héros, en hommage aux personnes qui se sont sacrifiées pour le pays.
- Autour du 7 avril : semaine de deuil national consacrée à diverses commémorations dans le pays à l’occasion de la date anniversaire du génocide des Tutsis (avril 1994).
- 1er mai : Fête du travail.
- 1er juillet : Fête de l’Indépendance (obtenue en 1962).
- 4 juillet : Journée de la Libération (fin du génocide en 1994).
- 1er vendredi d’août : Journée Umuganura, connue aussi sous les noms de « National Harvest Day » ou « Thanksgiving Day ». Cette journée marque le début de la récolte annuelle et célèbre la culture et le patrimoine rwandais, avec des danses, de la musique et des plats traditionnels.
À ces dates s’ajoutent les fêtes chrétiennes de Noël, du Vendredi saint, du lundi de Pâques et de l’Assomption, ainsi que les fêtes musulmanes de l’Aïd el-Fitr et de l’Aïd el-Kébir.