Culture et traditions Poitou, Charentes
Charentaises
Ce symbole de la France de toujours est né à Angoulême au temps de Louis XIV. La ville est alors spécialisée dans la confection de manteaux en feutre pour la Marine royale dont les chutes sont utilisées pour fabriquer des chaussons qui remplacent vite la paille dans les sabots. La languette est déjà là, qui protège le coup de pied du frottement du bois. Un cordonnier de La Rochefoucauld a ensuite l’idée de poser une semelle sous ces chaussons qu’on utilise donc désormais tels quels.
Les « silencieuses », comme on les appelle à l’époque, font un tabac à la Cour : leurs patins de feutre évitent aux domestiques d’arriver avec leurs gros sabots et lustrent les parquets, par la même occasion !
On doit la charentaise, telle qu’on la connaît aujourd’hui (avec son dessus imprimé écossais), à un certain docteur Jeva, qui crée ce modèle en 1907, à La Rochefoucauld toujours.
Après divers rebondissements, une fabrique régionale de ces douillets souliers, L’Atelier Charentaises, a relancé sa production en mai 2020. En attendant de revenir franchement à la mode ? À suivre !
Langue régionale
En Poitou
Biau pour « beau », pus pour « plus », rein pour « rien ». Et, là-dessus, roulez les « r »... Même s’ils n’ont pas la rudesse charnue de l’idiome berrichon, les patois du pays d’Ouest gardent un bon fumet de terroir. Bien que parlés au sud de la Loire, ils découlent des dialectes du Nord, dont le Poitou fut la voie de pénétration. Ici, on vous montrera des ponnes, ces grandes cuves en terre cuite qui servaient autrefois à faire la buaï, la lessive...
De Vendée jusqu’en Gironde, bien sûr, mille nuances ponctuent l’éventail des terroirs. On peut toutefois regrouper toutes ces langues dialectales au sein d’une même famille, appelée le poitevin-saintongeais, ou encore le « parlanjhe ».
En Charente
2 Charentes, 2 langues régionales ! Enfin, ce n’est pas si simple que ça puisque la « frontière » entre langue d’oc et langue d’oïl traverse les deux départements en suivant un axe nord-sud.
- Au sud, on a longtemps parlé le limousin (ou marchois, ou angoumoisin), occitan quoi ! Et si ce n’est plus franchement le cas aujourd’hui, l’occitan est, depuis 1981, une option dans les lycées charentais.
- Et au nord, le saintongeais, langue romane, connaît à nouveau un certain engouement. Pour preuve, le succès en librairie de récentes adaptations des Aventures de Tintin en saintongeais.
Patrimoine architectural
Une terre romane
En sillonnant les chemins de l'Angoumois et de la Saintonge, en traversant les bourgs de ces anciennes provinces du duché d'Aquitaine, les églises romanes se dévoilent. Les formes rigoureuses du roman s'épanouissent dans une floraison monumentale d'absides, de colonnes et de coupoles en craie blonde...
À partir du XIe siècle, la région devient une terre de prédilection pour la diffusion de l'art roman. Ces édifices témoignent de l'émulation et du dynamisme culturel qui marquèrent 2 siècles d'histoire.
D'une manière générale, les églises de l'Angoumois et de la Saintonge obéissent à des schémas plus simples que celles du Poitou. La nef est souvent unique. En Poitou, en revanche, celle-ci est constituée d’une allée principale (vaisseau) bordée de 2 allées plus modestes (collatéraux) ; elle est recouverte de voûtes de pierre (voûtes en berceau). En Poitou, le chevet (partie est de l’église) comprend souvent un déambulatoire et des petites chapelles (absidioles) rayonnantes ; il facilite la circulation des pèlerins. Ailleurs, le chevet est réduit à sa plus simple expression, richement ornementé sur le mur extérieur. La façade de l’édifice doit d’évoquer la puissance divine et témoigne du talent de l’artiste.
Châteaux en Charentes
De grandes familles ont prospéré sur les terres charentaises. La plus célèbre est celle de La Rochefoucauld, dont le château familial se dresse avec superbe au-dessus du bourg de... La Rochefoucauld. D’abord (au Xe siècle), simple camp fortifié élevé à la demande de Fucaldus, évêque d’Angoulême, pour protéger le coin des invasions normandes, ce château de la Roche passe aux mains de la famille de Foucauld au XIe siècle.
Style Renaissance également pour le château de Cognac (qui a vu naître un certain François Ier) ou pour celui de La Roche-Courbon ou encore de Dampierre-sur-Boutonne.
Une bonne centaine d’autres châteaux hérisse les terres charentaises : solides donjons médiévaux à Pons, Confolens ou Montignac-sur-Charente, « Versailles charentais » (inachevé) vers Villebois-Lavalette, romantiques ruines à Bouteville ou bien encore élégants manoirs comme celui du Maine-Giraud, ancienne propriété d’Alfred de Vigny...
L’amateur de pierres et d’histoire(s) n’a que l’embarras du choix ici. Certains de ces châteaux ont été transformés en chambres d’hôtes ou en hôtels.
Un habitat sobre, aux influences multiples
Dans le Poitou et en Charente, les influences venues de proches ou de plus lointains horizons sont visibles. La région ne fut-elle pas une terre de transition entre la langue d'oc du sud de la France et la langue d'oïl parlée au nord ?
L'habitation rurale traditionnelle obéit à une grande sobriété. Les volumes et les plans s'organisent dans la plus grande simplicité. Avec des toits à faible pente recouverts de tuiles romanes, l'influence méridionale est omniprésente. Les maisons charentaises et poitevines sont souvent étroites, avec des murs constitués de moellons calcaires ; avec une grange ou une étable accolée, elles forment un ensemble de bâtiments qui s'étirent parfois.
Dans la région des vignobles, les maisons de maître, élégantes mais toujours sobres, sont nombreuses. Au contact du Bordelais, ces demeures gagnent en prestige. En bord de mer, les maisons sont petites comme pour donner moins de prise aux vents du large. Les murs blanchis à la chaux sont ponctués par le vert, le bleu des volets et des hampes de roses trémières.
Le Marais poitevin recèle également une multitude de « cabanes » isolées que l'on découvre parfois soudainement en glissant le long d'un canal. Là encore, murs blancs et volets de couleurs vives séduisent.
Enfin, les habitations en Gâtine et dans le Confolentais offrent une impression de robustesse avec des murs de granit et de schiste.
Une côte à défendre
De Ré à Oléron en passant par l'île d'Aix et par toute la côte du Chapus à Fouras, ce ne sont pas moins de 12 places fortes qui furent édifiées du Moyen Âge au XIXe siècle.
Il y eut d'abord le château fort de Fouras, bâti au XIe siècle par les ducs d'Aquitaine pour contrer les Normands et défendre l'entrée de la Charente. Puis, au XIIe siècle, la haute tour de Broue, perdue dans les marais à quelques kilomètres de Brouage, et aujourd'hui en ruine.
Mais c'est sous Louis XIV et avec ses maîtres d'œuvre, Vauban et Montalembert, que les forts se multiplièrent. Il s'agissait de parer aux assauts des Anglais, des Espagnols et autres Hollandais qui avaient alors la maîtrise des mers - sans oublier les pirates.
C'est principalement à Vauban que l'on doit le système de fortification en étoile, défense exemplaire dont seront dotés Ré, Oléron, l'île d'Aix et l'île Madame, quelques points côtiers (fort Lupin, fort Chapus), ainsi que l'îlot d'Énet. N'oublions pas le célèbre fort Boyard, au large d'Oléron.
Malgré quelques revers, ce système défensif – et dissuasif – s'est montré efficace.
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