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Population

Les Bahamas sont le pur produit de l’économie de plantation coloniale.

Aux commandes, jadis : les puritains Anglais débarqués au XVIIe siècle dans leur quête d’un paradis terrestre, pour pratiquer librement leur religion, puis les loyalistes réfugiés en terre britannique après la consécration de l’indépendance américaine.

Au travail : les esclaves ouest-africains, main-d’œuvre importée pour récolter le coton, puis les ananas. Ce sont leurs descendants, et ceux des esclaves libérés en mer après l’abolition de la traite en 1807, qui composent aujourd’hui la grande majorité de la population bahaméenne (85 %).

Malgré un certain degré d’exogamie, les blancs (12 %), alias Conchy Joes, forment encore des communautés bien à part, regroupées dans quelques villages d’Eleuthera et des Abacos. Certains descendent des pirates, boucaniers et autres corsaires qui écumaient les eaux de la région aux XVIIe et XVIIIe siècles, d’autres de Sudistes réfugiés en ces lieux après la Guerre de Sécession. Ajoutons à cela des minorités grecque, libanaise et surtout haïtienne (récemment arrivées, et très pauvres).

Musique

L’essentiel de la scène artistique bahaméenne se résume à sa musique vibrante et colorée, omniprésente tout au long de la journée. À l’origine, il y avait les instruments de bric et de broc confectionnés par les esclaves pour le Junkanoo : tambours tendus d’une peau de chèvre faits à partir de vieux tonneaux, clarines bricolées à base de bouts de métal récupérés, scie de charpentier grattée avec une lime... Tout ce qui tombait sous la main et pouvait émettre un son.

Aujourd’hui, il reste le goombay, autour de sa majesté tambour, avec ses rythmes mêlant calypso, soca et pop. En l’an 2000, les Baha Men, avec leur junkanoo modernisé, ont même réussi à décrocher un Grammy Award aux US pour leur Who let the dogs out ? Quant à Tony McKay, l’Obeah Man, disparu en 1997, il connut une petite gloire dans les années 1960 à New York, où il joua un temps aux côtés de Jimi Hendrix, Bob Dylan et Barbra Streisand.

Le rake 'n scrape envahit aujourd’hui les platines des DJs. Pas d’electronica à l’horizon, mais un son bien maison, très populaire dans les îles extérieures (en particulier Cat Island), mêlant tambours, accordéon, scie musicale (la star), peigne, conque, baguettes rythmiques et maracas.

Installée dans les îles depuis la Prohibition, à l’époque où les Américains venaient s’encanailler à Freeport autour d’un whisky et d’un bon concert, la calypso trinidadienne est bien implantée. Là encore, rythmes africains et européens se mêlent. Le week-end, si vous avez le courage de vous mettre sur votre 31 en plein cagnard et de vous taper le sermon du pasteur, poussez la porte des églises pour un concert de gospel 100 % authentique.

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