Culture et arts Lituanie
Contrairement aux autres pays baltes, la Lituanie affiche une bonne cohésion démographique : 84,5 % de sa population est de culture et de langue lituaniennes – et cette proportion ne cesse d’augmenter depuis le retour à l’indépendance. Cette spécificité est due en grande partie au développement moindre de l’industrie à l’époque soviétique, ce qui évita un afflux massif de travailleurs de l’Union.
Le pays compte aujourd’hui 2 minorités importantes : les Polonais, installés de longue date, à l’époque où Lituanie et Pologne ne faisaient qu’un (environ 6,5 % de la population), et les russophones (environ 5,8 %), dont beaucoup sont repartis après 1991.
, après le retour de l’indépendance, les Russes de Lituanie se sont vu automatiquement octroyer la citoyenneté lituanienne. Ajoutons à cela quelques minorités importantes au regard de l’histoire, mais aujourd’hui très faibles en nombre (voir ci-après).
Des années durant, la Lituanie s’est dépeuplée de manière inquiétante, en raison de la faible natalité et de l’émigration massive des jeunes vers Londres, Dublin ou Oslo pour trouver du travail. Le mouvement a atteint son paroxysme vers 2010, le pays perdant en une décennie près d’un demi-million d’habitants. Aujourd’hui encore, plus de 1 million de Lituaniens vivent à l’étranger... Pour autant, 2021 marque le 1er retournement de tendance depuis longtemps : la population s’est enfin stabilisée.
Les juifs
Installés à partir du XIVe siècle sous la protection du grand-duc Gediminas, les juifs lituaniens, nommés litvaks, formèrent une communauté florissante, culturellement très active. On venait jadis de toute la diaspora ashkénaze pour étudier dans les yeshivas de Vilnius. On compta même plus de 100 synagogues dans la capitale, surnommée « la Jérusalem du Nord »... Vers 1900, 45 % de la population citadine du pays était juive.
Déportés et exécutés en masse sous l’occupation nazie, les litvaks sont moins de 5 % à avoir échappé à l’Holocauste – faisant de la Lituanie le plus meurtri des pays d’Europe de ce point de vue. Les survivants ne trouvèrent guère de réconfort sous le régime soviétique.
La population juive en Lituanie compte aujourd’hui à peine quelques milliers d’âmes.
Les Caraïtes (Karaïs)
Étonnante minorité que celle-ci ! D’origine mésopotamienne et de culture juive, les caraïtes formèrent une secte au VIIIe siècle, rejetant la tradition orale en faveur de la tradition écrite – un credo qui les a fait surnommer « protestants juifs ». Une communauté importante vit le jour en Crimée au XIIIe siècle.
En 1397, le grand-duc Vytautas, qui venait de soumettre la région, les engagea pour former sa garde personnelle. Une communauté caraïte se forma autour du château de Trakai, en Lituanie – où elle demeure aujourd’hui, conservant sa langue d’origine turque.
On peut voir la kenessa (une sorte de synagogue) et un musée dédié au caraïsme et à son histoire.
Le plus petit groupe ethnique de Lituanie : les Karaïs ne sont que 200 dans le pays et seulement une soixantaine à Vilnius !
Les Tatars
Installés en Lituanie à la même époque que les caraïtes, les Tatars appartenaient à la partie adverse : descendants des soldats de la Horde d’Or et du khanat de Crimée, ils débarquèrent en conquérants et en colons. Ils fondèrent des villages aux marges du grand-duché et finirent par être assimilés en échange de leurs services militaires.
Leur langue s’est évanouie, mais ils sont parvenus à conserver quelques traditions et, surtout, leur religion musulmane.
On estime aujourd’hui leur nombre à un peu plus de 5 000 personnes. Depuis 1998, un mufti veille à nouveau sur ces âmes d’islam noyées dans un océan de catholicisme.
Les Samogites
Difficile de faire des Samogites une minorité : ils sont en fait un des 4 peuples à l’origine de la Lituanie, éparpillés à l’ouest, dans la région qui a pris leur nom (Žemaitija). Ses chefs s’opposèrent longtemps à la volonté unificatrice des grands-ducs et à l’appétit de conquête des chevaliers Teutoniques.
Finalement assimilés à la Lituanie en 1413, ils n’en conservèrent pas moins leurs particularismes : dernier peuple d’Europe à être christianisé (la religion païenne perdurait au XVIe siècle !), ils refusèrent aussi de se soumettre au servage. Plus tard, ils furent toujours à la pointe des combats pour l’identité.
Aujourd’hui, les Samogites ne se distinguent plus vraiment du reste de la population.
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