Itinéraires conseillés Antigua-et-Barbuda
Antigua est avant tout une destination balnéaire : ses plages de sable blanc et fin sont superbes, les eaux turquoise translucides qui les baignent également. Certains touristes ne quittent d’ailleurs jamais l’enclos de leur hôtel et alternent entre baignades, bains de soleil, repas, cocktails au beach bar et trempettes dans la piscine. Ajoutez à cela les châteaux de sable avec les enfants et les sorties steelband le soir pour les couples en goguette. C’est à peu près le tableau à Dickenson Bay, où se trouve l’énorme complexe Sandals. Rien de très routard là-dedans ! La plupart des resorts vivent d’ailleurs en vase clos, chacun dans son coin, avec de hauts murs et des gardes à l’entrée qui vous demanderont de montrer patte blanche...
Il serait dommage de ne pas partir à la recherche des plages plus sauvages.
On aime bien, par exemple, Hawksbill Bay, au sud-ouest de St John’s, dont une section a échappé à l’emprise du Rex Resort (un autre all inclusive). Calme à souhait, fréquentée par les pélicans qui viennent y pêcher en plongeant tout autour des baigneurs !
Plus belle encore : Valley Church Bay, une merveille de sable blanc, baignée par des eaux couleur de curaçao au lait, soulignée de cocotiers et restée miraculeusement vierge - exception faite d’un unique beach bar, The Nest, où l’on vous invite à faire escale (panneau discret au sud de Bolan’s).
Autres jolis tapis de sable dans la foulée à Ffreyes Beach et Darkwood Beach. Pas d’ombre ici, mais une vue directe sur le volcan de Montserrat qui fume, au large.
À l’autre bout de l’île (à l’est), il ne faut pas manquer Half Moon Bay, qui porte fort bien son nom de demi-lune. Une autre plage 4-étoiles.
L'île d'Antigua
Souvenirs coloniaux
St John’s, la capitale, n’a pas énormément à offrir : un marché un peu neurasthénique, samedi excepté, le quai factice où débarquent les passagers des navires de croisière (avec les mêmes boutiques qu’à Nassau et Saint-Martin), une grande cathédrale qui menace de tomber en ruine et un mini musée national où on essaie encore de se souvenir si l’on a vu quelque chose d’intéressant...
Heureusement, il y a English Bay, sur la côte sud, avec les emblématiques Nelson Dockyards. Une baie si étroite et si protégée que les Anglais décidèrent, à la fin du XVIIIe siècle, d’en faire leur principal bastion antillais. La vieille base navale a conservé une partie de ses murailles et nombre de bâtiments de l’époque.
L'Admiral’s House, l’ancienne résidence victorienne du commandant de la garnison, est devenue musée. On y apprend tout sur le passage de Nelson en ces lieux et même sur ses amours illicites avec une certaine Emma Hamilton... Bien d’autres édifices ont été restaurés : ancienne boulangerie, réfectoire, chantiers navals, magasins, entrepôts, qui ont retrouvé vie grâce à l’installation en ces lieux d’une base nautique. Les plaisanciers sont nombreux à relâcher ici, particulièrement à l’époque de la célèbre Sailing Week (fin avril). Ne manquez pas de faire un tour à l’Admiral’s Inn, un hôtel aménagé dans l’ancien magasin de goudron et térébenthine. Sa terrasse est charmante et il s’adosse à une étonnante cale encadrée par deux colonnades de pierre. Un cadre extra pour s’offrir un 5 o’clock tea.
Un peu plus loin, on jette un œil à la résidence du futur Guillaume IV d’Angleterre, Clarence House, du temps où il servit sur l’île, puis au Dow’s Hill Interpretation Center. Pour finir, grimpez à Shirley Heights, sur la berge opposée, pour une vue plongeante sur la baie. Un mignon bar-resto y occupe le vieux bâtiment en pierre du poste de garde chargé de veiller sur l’entrée du port. À vos pieds se déroulent le ruban de sable doré de Galleon Beach et son collier de cocotiers.
Autre visite sympa dans l’intérieur : la sucrote (moulin à broyer la canne) restaurée de la vieille usine sucrière de Betty’s Hope. Alentours, on trouve, épars, des engrenages et des ruines de bâtiments en pierre.
Derniers témoins vivants de l’époque coloniale, plusieurs vieilles églises peuvent être visitées. La plus ancienne (1687) est celle de St George’s à Fiches Creek, près de l’aéroport, mais elle a été très retapée et dotée d’un affreux clocher moderne qui contraste avec ses vieux murs de briques. Vous remarquerez, dans le cimetière attenant, la drôle de manière de signaler les dates de naissance et de mort : sunrise pour la première, sunset pour la seconde... Plus « récentes », il y a St Philips Church (1728, si notre mémoire est bonne), au clocher de bardeaux, et l’étonnante église octogonale anglicane St Peter’s de Parham (1840), en blocs de corail. Elle n’est ouverte que pour la messe, le dimanche à 9h.
Côté nature
L’exploration du North Sound Marine Park, au nord-est de l’île, est un autre temps fort du séjour à Antigua. On peut s’inscrire pour une excursion en bateau vers la charmante Bird Island, une île déserte, mais on vous conseille vraiment d’explorer le lieu plus au calme, en kayak de mer. L’occasion de parcourir les chenaux entrecoupant la mangrove et d’observer toutes sortes d’espèces d’oiseaux marins exotiques. Voir à ce propos nos infos dans « Sports et loisirs ».
Ceux qui ne veulent pas se mouiller les moustaches pousseront en voiture jusqu’à Devil’s Bridge, au nord-est de l’île. La côte calcaire y a été sculptée par les vagues, dessinant une sorte d’arche naturelle, façon « trou de souffleur ». Pas de quoi se pâmer, mais on peut explorer la grotte si la mer est calme.
L'île de Barbuda
Au premier abord, rien, ici, ne rappelle les Antilles de carte postale : nulle montagne, mais de vastes étendues broussailleuses, aucun champ de canne à sucre non plus, mais des hardes de moutons, de chèvres et d'ânes retournés à l'état sauvage. Les routes manquent, les moyens aussi, et c'est en partie là que réside le charme de Barbuda. L’île, parmi les plus authentiques des Antilles, compte un unique village, Codrington, écrasé de soleil et tourmenté par les moustiques à la nuit tombée, regroupant le long de ses rues de terre la quasi totalité des 1 500 habitants de l'île.
C’est une base pour partir le lendemain explorer les immenses plages désertes de sable blanc et rosé, puis la réserve des frégates occupant un îlot cerné de mangrove, au nord de la grande lagune de Codrington. L’accès est possible uniquement en bateau. Nous, on serait tentés de vous conseiller un kayak gonflable (à apporter) pour y aller par vous-mêmes et prendre votre temps.
Sur place, en fonction de la saison, on trouvera quelques dizaines ou centaines de frégates, perchées sur les arbustes ou zébrant le ciel de leurs rondes. Elles sont jusqu’à 5 000 à revenir à la fin de l’été, peu avant que débute la saison des amours. C’est leur plus importante colonie après les Galápagos. Connue pour son envergure démesurée - jusqu’à 2,30 mètres -, la frégate est à ce point taillée pour le vol et la voltige que son squelette pèse moins lourd que ses plumes ! Elle est capable d'exécuter toutes sortes d'acrobaties aériennes, ne dédaignant pas, à l’occasion, de chaparder leurs prises aux autres oiseaux marins en plein vol…
Moteur éteint, on s’approche à la perche, entre les buissons de palétuviers. Les frégates sont bien là : jeunes de l'année précédente aux ailes brunes, tête blanche et bec bleuté, femelles à la tête noire et aux pattes rouges, mâles à la robe noire comme la suie. Pour effrayer l’intrus ou impressionner leurs compagnes, ces derniers gonflent puissamment la poche de peau rouge de leur gorge (on parle de sac gulaire) à la façon d’un ballon. Le spectacle est saisissant.
Pour le reste, vous n’aurez pas grand chose d’autre à faire que vous baigner et prendre votre temps. Les aventuriers iront explorer les maigres vestiges des temps anciens, lorsque Barbuda, sous la coupe des Codrington, fut à la fois le garde-manger et un « élevage » d’esclaves pour les champs de canne d’Antigua. Au programme : les ruines de Highland House, la demeure de plantation familiale, perchée sur les hauteurs, et la Martello Tower, au sud, d’où les vigiles inspectaient la mer en espérant qu’elle recrache sur les récifs une épave à piller…