Traditions Bénin
Animisme
Cette croyance reconnaît l'existence d'une force vitale dans les êtres naturels, que ce soit l'homme, l'animal, un arbre ou une rivière. Les rites animistes cherchent donc à capter ces forces vitales qui habitent l'univers et peuvent assurer la sécurité et l'amélioration des conditions de vie.
Des sortes de divinités, en général les forces de la nature personnifiées et les esprits (parmi lesquels ceux des ancêtres), sont donc honorées. Dans les grands moments de la vie du paysan et de son groupe (naissance, initiation, mariage, funérailles, etc.), elles sont consultées et des animaux leur sont sacrifiés.
Les prières animistes visent essentiellement à assurer la force, la richesse et la fécondité du groupe. La notion de péché n'existe pas, il vaudrait mieux parler de transgression d'interdits. La maladie, la sécheresse, la faim sont toujours ressenties dans l'esprit des animistes comme les conséquences d'une faute grave. Pas de dualité entre la matière et l'esprit non plus.
L'attachement aux croyances traditionnelles est très vif dans la majorité des populations.
Religions et croyances
La religion dominante des Béninois est l'animisme. Mais le christianisme (catholiques, protestants, sans parler des nombreuses sectes évangélistes) est pratiqué par près de 43 % de la population et l'islam par 24 %, chiffres qui ne signifient pas grand-chose dans la mesure où l'on peut très bien être à la fois chrétien (ou musulman) et pratiquer effectivement le culte vaudou.
Le Bénin est le berceau du vodoun, culte voué à un ensemble de divinités présentes partout et en tout, qui s'est ensuite développé aux Antilles et au Brésil avec l'arrivée des esclaves. C'est plus précisément la moitié sud du pays qui a vu naître le vodoun, le Nord ayant ses propres religions, également animistes mais sensiblement différentes.
Les dieux du vodoun forment un panthéon riche de plus de 250 divinités, très organisé, avec son dieu créateur des hommes et de l'univers, et une ribambelle de dieux aux attributions diversifiées et précises. On a fait remarquer que ce système religieux évoquait un peu celui des Grecs de l'Antiquité : même mélange de familiarité et de terreur vis-à-vis des dieux, constamment sollicités et intervenant dans la vie quotidienne.
Ces divinités ont leur territoire. Il existe çà et là dans le pays des sortes d'îlots de forêt dense, vierge, non détruite : ce sont en fait des forêts sacrées car un fétiche y habite.
Tontine
Pratique symbolisant bien l'esprit d'entraide des Africains, la tontine est une sorte de caisse d'épargne entre amis ou voisins. Depuis longtemps, les paysans se mettaient ensemble pour défricher les champs ; celui dont c'était le tour offrait le vin de palme. Aujourd'hui, elle est surtout très pratiquée dans les pays d'émigration.
Les membres d'une tontine mettent en commun une certaine somme d'argent et chacun à son tour en fin de mois en empoche la totalité. Cet argent sert en général à monter ou à renflouer une affaire. Aucun papier n'est signé, toutes les relations sont fondées sur la confiance. Et puis on se connaît : on appartient à la même famille, au même village ou quartier.
Tonti, le banquier italien du XVIIe siècle qui lui a donné son nom, ne pensait pas qu'un jour son « invention » se retrouverait en Afrique, à une grande échelle. Ce qui est intéressant dans cette pratique, c'est que, plus qu'une épargne forcée, c'est avant tout un état d'esprit, l'occasion de se retrouver, de s'épauler. La tontine peut aussi prendre en charge des initiatives à caractère social, comme l'école d'un village. Elle remplit également le rôle de la sécurité sociale : aucun membre ne sera laissé seul en cas de maladie ou d'accident.
Cette entraide est fondamentale. Il est fréquent de voir la famille des malades faire la cuisine dans les cours des hôpitaux publics où les repas ne sont pas pris en charge. Elle les assiste, elle reste proche. Les Africains ne comprennent pas les Européens qui confient leurs parents à l'hospice ou à la maison de retraite.