Traditions et coutumes Togo
Animisme
Cette croyance reconnaît l'existence d'une force vitale dans les êtres naturels, que ce soit l'homme, l'animal, un arbre ou une rivière. Les rites animistes cherchent donc à capter ces forces vitales qui habitent l'univers et peuvent assurer la sécurité et l'amélioration des conditions de vie.
Des sortes de divinités, en général les forces de la nature personnifiées et les esprits (parmi lesquels ceux des ancêtres), sont donc honorées. Dans les grands moments de la vie du paysan et de son groupe (naissance, initiation, mariage, funérailles, etc.), elles sont consultées et des animaux leur sont sacrifiés.
Les prières animistes visent essentiellement à assurer la force, la richesse et la fécondité du groupe. La notion de péché n'existe pas, il vaudrait mieux parler de transgression d'interdits. La maladie, la sécheresse, la faim sont toujours ressenties dans l'esprit des animistes comme les conséquences d'une faute grave. Pas de dualité entre la matière et l'esprit non plus.
L'attachement aux croyances traditionnelles est très vif dans la majorité des populations.
Religions et croyances
La moitié de la population est composée d'animistes. On compte près de 30 % de chrétiens, majoritairement catholiques (dont un tiers dans la zone de Lomé). Les sectes évangélistes sont aussi en plein boom. La religion musulmane, avec ses 20 %, a plus d'adeptes dans le Nord (Dapaong, Bafilo, Sokodé, Mango).
Pour la petite histoire, le catholicisme, qui avait pénétré le pays dès le XVe siècle avec les Portugais, soit près de 3 siècles avant l'islam et le protestantisme, y a connu un sacré chemin de croix ! En effet, les féticheurs, très férus de potions magiques, en administrèrent aux missionnaires jusqu'à plus soif, c'est-à-dire jusqu'à anéantissement total. Ce n'est que vers la fin du XIXe siècke, venus cette fois du Dahomey (l'actuel Bénin), qu'ils parvinrent à se faire admettre et à développer leur influence.
Tontine
Pratique symbolisant bien l'esprit d'entraide des Africains, la tontine est une sorte de caisse d'épargne entre amis ou voisins. Depuis longtemps, les paysans se mettaient ensemble pour défricher les champs ; celui dont c'était le tour offrait le vin de palme. Aujourd'hui, elle est surtout très pratiquée dans les pays d'émigration.
Les membres d'une tontine mettent en commun une certaine somme d'argent et chacun à son tour en fin de mois en empoche la totalité. Cet argent sert en général à monter ou à renflouer une affaire. Aucun papier n'est signé, toutes les relations sont fondées sur la confiance. Et puis on se connaît : on appartient à la même famille, au même village ou quartier.
Tonti, le banquier italien du XVIIe siècle qui lui a donné son nom, ne pensait pas qu'un jour son « invention » se retrouverait en Afrique, à une grande échelle. Ce qui est intéressant dans cette pratique, c'est que, plus qu'une épargne forcée, c'est avant tout un état d'esprit, l'occasion de se retrouver, de s'épauler. La tontine peut aussi prendre en charge des initiatives à caractère social, comme l'école d'un village. Elle remplit également le rôle de la sécurité sociale : aucun membre ne sera laissé seul en cas de maladie ou d'accident.
Cette entraide est fondamentale. Il est fréquent de voir la famille des malades faire la cuisine dans les cours des hôpitaux publics où les repas ne sont pas pris en charge. Elle les assiste, elle reste proche. Les Africains ne comprennent pas les Européens qui confient leurs parents à l'hospice ou à la maison de retraite.