Traditions et coutumes Biélorussie
Religions et croyances
Religions
La religion orthodoxe et la religion catholique ont toujours coexisté en Biélorussie. La religion orthodoxe fut plus forte durant les périodes de russification et la religion catholique pendant les périodes de polonisation.
Le traité de Brest de 1596 trouve un compromis en créant l’église uniate, qui permet aux orthodoxes de conserver une partie de leurs rites tout en acceptant l’autorité de Rome. Ni russe, ni polonaise, l’église Uniate joua un rôle important dans la constitution d’une identité biélorusse indépendante de ses deux grands voisins.
À la fin du XVIIIe siècle, les uniates représentaient 70 % de la population, les catholiques 7 % et les orthodoxes 6 %.
Le tsar Pierre Ier de Russie (Pierre le Grand) ne peut tolérer une pareille menace indépendantiste. L’église uniate est interdite en 1839 et l’usage de la langue biélorusse l’est en 1841. Un décret de Pierre Ier interdit également l’utilisation du mot « biélorusse ».
Au début du XXIe siècle, les orthodoxes représentent de nouveau 70 % de la population. La politique pro-russe de Loukachenko a renforcé le lien entre l’État et l’église orthodoxe. Loukachenko déclare : « On regarde le Bélarus comme le sauveur de la civilisation slave, et nous devons sauver cette civilisation. »
L’église orthodoxe tient le même discours panslavique. En unifiant les peules slaves, il s’agit de marquer sa différence avec l’Occident. La Biélorussie et l’église orthodoxe biélorusse signent en 2003 un Concordat reconnaissant à l’Église orthodoxe un rôle déterminant dans l’évolution spirituelle et culturelle du pays. L’Église orthodoxe de Biélorussie est rattachée au Patriarcat de Moscou. Elle est dirigée par le métropolite de Minsk et de Sloutsk.
Aujourd'hui, près de 2 millions de personnes sont catholiques, 15 % étant d’origine polonaise. À Grodno, les messes sont d’ailleurs dites en polonais.
Au début des années 1990, l’église uniate a été rétablie. Elle compte aujourd’hui plus de 100 000 fidèles.
Croyances
Chaque année lors du solstice d’été, la Biélorussie célèbre la fête d'Ivan Koupala. C’est un rite antique et païen, un héritage européen plurimillénaire qui montre l’attachement des Biélorusses à leurs racines ainsi qu’à la nature. Il s’agit d’invoquer les éléments naturels pour que les récoltes soient bonnes. De nombreuses danses folkloriques sont alors exécutées par des jeunes femmes aux têtes couronnées de fleurs.
Cette fête a donné naissance à l’ensemble musical Kupalinka, qui puise son inspiration dans un large répertoire de chants traditionnels slaves.
Datchas
Les datchas dont nous parlons ici sont des petites maisons de campagne agrémentées d’un jardin potager. Elles jouent un rôle important dans la vie des familles biélorusses. Le jardin, qui donne fruits frais, pommes de terre et autres légumes, permet à la famille une certaine autonomie sur un plan alimentaire.
D’autre part, les appartements en ville étant souvent petits et bondés - il n ’est pas rare de voir trois générations sous le même toit ‒, la datcha permet de retrouver un peu d ’intimité.
La datcha fait toujours partie d’un ensemble plus important de datchas qui permet aux Biélorusses, en dehors de la ville, de retrouver une sociabilité plus large avec leurs voisins. C’est en quelque sorte le country club des Biélorusses.
Au printemps, l'ensemble de ces datchas donnent au paysage un air de fête, avec leurs jardins potagers, leurs arbres fruitiers et leurs petites clôtures.
Danse
Les Biélorusses aiment faire la fête et danser jusqu’au bout de la nuit. Chaque ville comporte un certain nombre de discothèques. Un jour par semaine, l’entrée est gratuite pour les femmes, généralement le dimanche.
Pour un Biélorusse, une soirée n’est pas réussie s’il n’y a pas un certain nombre de spectacles organisés au cours de la soirée, spectacles auxquels tous seront invités à participer. Une fête oui, mais une fête organisée !
Mode
Les femmes biélorusses sont très soignées et s’habillent avec beaucoup d’élégance et de sophistication. Pour les adolescents, la mode des T-shirts avec slogans est de mise. Tout ce qui vient de l’étranger, et notamment de la France et des États-Unis, est très prisé.
Savoir-vivre et coutumes
- Ne vous énervez pas, même devant un fonctionnaire buté ! Cela ne fera que retarder la procédure. Vous devez écouter attentivement votre interlocuteur sans l’interrompre, lui faire comprendre que vous l’avez compris puis exposer calmement, respectueusement et sans circonvolution votre point de vue.
- Ne parlez pas de Tchernobyl si votre interlocuteur biélorusse ne vous y invite pas. Il s’agit d’un véritable traumatisme national. Bien qu’ils la connaissent, les Biélorusses ne veulent pas que la gravité de la situation soit exagérée.
- Évitez toute conversation politique avec une personne âgée. Les personnes âgées sont souvent fières de Loukachenko, parfois même nostalgiques de l’occupation soviétique… Auprès des jeunes en revanche, le mot « dictature » n’est pas un tabou.
- Les Biélorusses sont très exigeants et pointus vis-à-vis de leur apparence. Les femmes biélorusses, très soignées, font attention à leurs toilettes et leurs coiffures. Ne pas teindre ses cheveux blancs est considéré comme un signe de laisser-aller, même chez les personnes âgées. Rester propre et porter des vêtements décents est une marque de respect envers l'autre.