Itinéraires conseillés Îles Vierges britanniques
Les îles Vierges britanniques ne font pas partie de ces destinations où l’on enchaîne les sites à visiter. On vient ici avant tout pour se laisser couler dans la douce torpeur tropicale, butiner d’île en île si l’on se déplace en voilier (la façon la plus économique de visiter l’archipel), jeter l’ancre dans un beach bar puis un autre, avant de s’offrir une séance de snorkelling (PMT) ou de SUP sur les eaux immaculées aux relents de turquoise.
Voici une jolie proposition d’itinéraire d’une semaine pour les voileux :
- Jour 1 : de Tortola, rejoindre la belle White Bay, face à Guana island (privée).
- Jour 2 : séance de PMT face à Monkey Point, où se regroupent de grands bancs de poisson, avant de gagner la splendide et très tranquille parenthèse du North Sound, cernée d’îles. En ligne de mire : le Bitter End Yacht Club pour un dîner à terre, des courses et/ou une jolie balade sur les hauteurs. On peut y louer kayak, SUP ou windsurf pour mieux profiter encore du secteur.
- Jour 3 : cap sur The Baths, le site emblématique de Virgin Gorda, aux énormes rochers de granit poli composant un labyrinthe magique (stop plage et PMT classique). Il sera temps, ensuite, de traverser le Francis Drake Channel pour rejoindre les îles privées de Cooper (belle Manchioneel Bay, éco-resort ouvert aux yachties et épaves) et Peter.
- Jour 4 : on enchaîne avec Norman Island, ses grottes, ses fonds translucides (re-PMT) et son incontournable bar flottant (une barcasse de 1935), le Willy-T, où le rhum coule à flot. La tradition veut que l’on se lance à l’eau du pont arrière tout nu !
- Jour 5 : il est temps de faire route vers Jost Van Dyke, sans manquer l’escale sur Sandy Cay, ancienne propriété de Rockefeller devenue parc national (grande langue de sable), puis l’invraisemblable Sandy Spit, archétype de l’île déserte avec son chapeau de verdure et ses tapis de sable trois fois plus étendus léchés par les eaux turquoise ! Suivent Great Harbour, site du beach bar Foxy’s et, mieux encore, la plage parfaite de White Bay la bien nommée – où on continue de lever le coude au Soggy Dollar Bar.
- Jour 6 : vous ne regretterez pas une journée entière d’escale à White Bay…
- Jour 7 : retour à Tortola.
Tortola
Pour ceux qui abordent les îles Vierges britanniques côté terre, Road Town, la capitale, est incontournable. Sans être une jolie ville, elle n’est pas désagréable, avec ses quais très animés face auxquels s’amarrent en saison des navires de croisière colossaux, ses stands de souvenirs de toutes les couleurs et les maisonnettes en bois très caraïbes de Main Street.
On s’y balade au jardin botanique et on visite avec plaisir l’ancienne Governor’s House, où les murs et vitrines alignent portraits et souvenirs royaux – sans oublier le drôle de couvre-chef à plumes de cygne (symbole de la royauté) que le gouverneur porta jusqu’en 2005 ! La salle à manger très aérée, couverte de fresques évocatrices des jardins d’Éden, est superbe. Citons aussi le petit Lower Estates Sugar Works Museum (pas incontournable), et la prison qui devrait bientôt être transformée en musée !
Aux portes de la ville, Dolphin Discovery donne l’occasion de nager avec les dauphins. Le site n’est pas hyper engageant et le tarif élevé (à partir de 99$), mais les dauphins sont bien traités et les soigneurs expérimentés. Par contre, interdit de prendre ses propres photos : on vous en vendra à un tarif exorbitant !
Sur les hauteurs, l’Original Virgin Canopy Tour donne l’occasion de filer au-dessus et dans la forêt tropicale sur un fil d’Ariane, en profitant d’une jolie vue dominante sur Road Town et son port; sûr et accessible aux enfants.
Les marcheurs, eux, s’offriront l’ascension du mont Sage : une rando d’environ 1h30 jusqu’au point de vue sommital. Si la forêt se fait un peu clairsemée à la fin de la saison sèche (printemps), elle est plus dense après les pluies.
Reste que la plupart des visiteurs filent plutôt sur la côte nord, la plus tranquille et attachante de l’île, adossée aux montagnes centrales – que traversent des routes aux multiples épingles à cheveux.
QG des beach-bums, ceux qui adorent traîner sur les plages, le gentil village de Cane Garden Bay déroule un joli croissant de sable doré ourlé de cocotiers, restos de plage, chaises longues et autres vendeurs de souvenirs. On y trouve la distillerie de rhum Callwood, la seule des BVI, installée dans des vieux bâtiments en corail du XVIIe siècle sans prétention. Il faut venir entre mars et août pour assister aux opérations (sinon, vente seulement) – voir aussi « Cuisine et boissons ».
Vers l’est, Brewer’s Bay, encadrée elle aussi de végétation, est nettement plus calme, très peu construite et idéale pour une séance PMT en été. Vers l’ouest, viennent Carrot Bay, très calme, où les pélicans et frégates se disputent les reliquats au retour de la pêche, puis les longues et étroites plages d’Apple Bay (surf), QG du Bomba Shack, l’un des beach bars les plus connus des BVI, et Long Bay.
Ceux qui ont loué un 4x4 pourront pousser jusqu’à Smuggler’s Cove, atteinte par une piste cabossée. Surnommée par les locaux « jungle beach », elle cumule rideau de végétation, sable blanc, cocotiers, eaux turquoise et unique beach bar… magnifique, avec la silhouette ondulée de l’île de Jost Van Dyke qui se déroule en face !
Sur la côte nord-est de Tortola, les plages de Josiah’s Bay (surf), Lambert Bay et Little Bay (4x4) ne sont pas mal non plus, mais pas mal secouées en hiver.
Enfin, Beef Island, où est implanté l’aéroport, déroule les longues Long Bay et surtout Treillis Bay, d’où partent des ferries vers Virgin Gorda. On y vient surtout pour la très artistique full-moon party qui donne vie à l’endroit chaque mois.
Virgin Gorda
C’est à Christophe Colomb que la « grosse vierge » doit son nom… Il la pensait alors être la plus grande île de l’archipel – ce qu’elle n’est pas. Cette terre plutôt accidentée, culminant à 450 m, est assez sèche, comme en témoignent les nombreux cactus éparpillés au milieu des broussailles. On y trouve les plus beaux établissements hôteliers de l’archipel en dehors des îles privées, quelques fort jolies plages et le célèbre site de The Baths, le plus beau, indubitablement, des îles Vierges britanniques.
Les ferries débarquent à Spanish Town, sur la côte sud-ouest. De là, le parc national de The Baths n’est qu’à 5 grosses minutes de taxi. On y dévale un sentier (5 mn) menant jusqu’à une adorable plagette coincée entre de gros rochers de granit poli rappelant ceux de l’île de La Digue, aux Seychelles. En saison, le lieu est un peu envahi. Glissez-vous dans le passage (The Cave) signalant le début du sentier menant à l’adorable Devil’s Bay.
Au programme : des trous de souris entre des rochers aux formes évocatrices, des grottes mystérieuses baignées par le ressac, où l’on s’attend à tomber sur un trésor de pirate, des passages dissimulés… Un vrai jeu de piste (suivez les flèches jaunes). Tout au bout du dédale, Devil’s Bay est splendide avec son tapis épais de sable doré.
Retour au parking (en 10 mn) par un sentier bouclant la boucle et escale possible pour se rafraîchir au Top of the Baths, un resto sans prétention avec piscine et terrasse panoramique dominant magnifiquement les environs.
Pas bien loin, The Copper Mine National Park conserve les ruines d’une exploitation de cuivre implantée sur une pointe solitaire, face à la mer. Baissez les yeux et vous verrez encore des éclats d’un vert émeraude parfois mêlé de quartz.
La route qui traverse l’île d’ouest en est offre plusieurs points de vue successifs, notamment depuis les hauteurs de Soldier’s Bay Viewpoint. Ceux qui aiment marcher pourront s’offrir une petite marche jusqu’au sommet du Gorda Peak (450 m). Au niveau de l’isthme reliant les deux parties les plus corpulentes de Virgin Gorda, se déroulent les belles plages de sable blanc de Savannah Bay et Pond Bay. La première se prête admirablement au PMT avec ses jardins de corail protégés par le récif.
Tout à l’est de Virgin Gorda, le South Sound, aux eaux turquoise, fait pendant au North Sound, sorte de petite mer intérieure aux eaux très calmes, délimitée par un chapelet d’îles reliées par la barrière de corail. Les pirates s’y réfugiaient jadis et y entraînaient leurs poursuivants pour qu’ils se fracassent sur les récifs !
Le lieu est aujourd’hui un rendez-vous favori des yachties (voileux), notamment aux abords du Bitter End Yacht Club (accessible aussi par un petit ferry circulant toutes les 30 mn depuis Gun Creek). On y pratique aussi kayak, SUP, windsurf, etc.
Face au BEYC, flotte la toute petite île de Saba Rock, occupée par un hôtel (superbe panorama depuis Guy’s Trail). Derrière l’étrave de la longue Prickly Pear se cachent deux îles privées : Necker Island, propriété de Richard Branson et, plus proche et plus petite, Eustatia Island, qui appartiendrait, elle, à Larry Page, l’un des fondateurs de Google. On peut séjourner sur les deux… à des tarifs forcément prohibitifs.
Jost Van Dyke
Envie de vous retirer du monde et vivre les Caraïbes à leur rythme ? Alors Jost van Dyke est pour vous. Tout tourne ici autour de deux lieux, rendez-vous de tous les voileux naviguant dans le secteur. Great Harbour, c’est une baie profonde encadrée de collines verdoyantes, où s’amarrent en saison des dizaines de voiliers, quelques pontons, une gentille plage et quelques bicoques en toile de fond. On y fait escale à l’incontournable Foxy’s pour descendre un painkiller avant de remettre à la voile.
Direction White Bay, son tapis de sable parfait et son Soggy Dollar Bar – ainsi nommé car les plaisanciers y débarquent généralement avec des billets humides pour payer leur bière ou leur cocktail… On peut y résider (cher mais très sympa), ce qui permet d’éviter le boom des heures chaudes, quand voileux et croisiéristes envahissent les lieux. Au programme : hamacs, musique, eaux turquoise et PMT.
Anegada
Anegada, exilée au nord-est de l’archipel, ne se livre qu’aux plus curieux, aux navigateurs invétérés et à ceux qui ont du temps devant eux. Très différente des autres îles, Anegada est plate, sableuse, corallienne, broussailleuse et patauge à l’ouest dans les lagunes saumâtres – où se regroupent en saison des flamants rouges (rouges, oui, pas roses !). On y trouve un unique village simplement baptisé The Settlement (« l’établissement »).
Les plages, généralement désertes, tiennent ici de la caricature antillaise, avec leur sable d’un blanc farineux étalé en larges tapis et leurs eaux turquoise très peu profondes. On y ramasse des coquillages avant de plonger la tête sous la surface. Avec quelque 300 épaves répertoriées, les amateurs de grands fonds seront aux anges. À l’heure du dîner, le plus célèbre résident de l’île s’invite à la table : la langouste.
Un unique musée apporte sa note culturelle : le Faulkner House Museum, modeste maison natale de Teodolph Faulkner, père de la première constitution des îles Vierges britanniques. Et ne manquez pas l’Iguana Sanctuary, créé pour protéger une espèce endémique.
Les autres îles
Le reste de l’archipel se réserve pour les plaisanciers et ceux qui résident dans les établissements des îles privées, comme la belle Guana, Scrub, Necker, Little Thatch, Cooper et la grande Peter Island, dotée de 5 plages (dont 2 réservées aux résidents).
Norman Island, également privée, n’abrite pour sa part aucun hébergement – tout juste le fameux Willy T floating bar et deux restos (un chic, un plus simple). Les plaisanciers l’adorent, notamment pour ses grottes où l’on peut faire du PMT.
- Cooper Island Beach Club (à partir 225 $ la double, taxes incluses)
- Peter Island Resort & Spa
- Guana Island