Activités et sorties Nantes

À la fin des années 1980, Nantes est qualifiée de « belle endormie », aux allures de grosse sous-préfecture balzacienne. Dans le domaine culturel, la ville n'a qu'une lisibilité locale.

La ville de province se met à fredonner les paroles « lubriques » du groupe d'Elmer Food Beat... Ça n'était que les prémices. Dès 1990, avec la volonté de la nouvelle équipe municipale, la troupe Royal de Luxe, menée par Jean-Luc Courcoult, fait rôtir Jeanne d'Arc à la broche au pied de la cathédrale. Plus tard, elle baignera Cléopâtre dans un bassin rempli par des centaines de briques de lait !

Quelques mois plus tard, Jean Blaise, directeur du Centre de recherche pour le développement culturel, lance la première édition des Allumées. Le concept : 6 ans, 6 nuits, 6 villes : 666, le chiffre de la Bête... Les manifestations ont lieu durant 6 nuits, dans des lieux éclatés, hétéroclites (de l'opéra à la friche industrielle) et parfois inconnus des Nantais eux-mêmes, avec chaque année une ville invitée.

Dans le même esprit, les deux éditions de Trafics, qui investirent pour l'occasion et pour la première fois l'ancienne usine LU, et les trois éditions de Fins de siècle, furent les dignes héritières des Allumées, transformant un peu plus la friche LU en laboratoire d'art et d'essai. Quant au parcours Voyage à Nantes, inauguré pendant l’été 2012 par l’événement du même nom, il marque désormais un nouveau virage dans la vie culturelle nantaise.

Après avoir reçu les dépôts de milliers d'objets hétéroclites, le Grenier du siècle fut scellé, le long du mur de l'ancienne usine LU, le 31 décembre 1999 à minuit pour... 100 ans. La manifestation marqua l'ouverture officielle du Lieu Unique (nouvel anagramme de LU...), scène nationale de Nantes, donnant une nouvelle affectation à la vieille usine désormais ouverte à toutes les formes d'art. Les vastes lieux de production agroalimentaire s'appelleront désormais la cour ou le grand atelier, et deviennent des lieux de production... contemporaine. L'intervention minimaliste de l'architecte Patrick Bouchain a également permis d'y installer un café, un restaurant, une librairie, une boutique et même un... hammam. La bourgeoisie s'affole... mais ça marche.

Pour ceux qui pensent que l'art contemporain est réservé aux bobos, à Nantes, la pluralité est de mise. Créée en 1995 par René Martin, la Folle Journée (en fait sur 5 jours à travers les pays de la Loire) connaît un succès exponentiel. Ce festival de musique classique propose quelque 300 concerts à chaque édition pour une immersion dans une période précise de l'histoire de la musique ou autour d'un compositeur. Et le festival s’exporte même à l’étranger. Même succès pour le festival du cinéma espagnol, une référence dans son genre.

Le château des ducs de Bretagne a également été entièrement revisité tel un phare culturel et patrimonial au cœur du vieux Nantes. Depuis 2007, le grand musée d'Histoire de Nantes, remarquable, se laisse découvrir derrière ses loggias et ses arcs en accolade.

L'année 2007 marque également l'ouverture des Machines de l'île. Ce concept onirique, à la croisée des mondes de Jules Verne, de Léonard de Vinci et d'une pincée de celui du professeur Tournesol, a élu domicile dans les nefs des anciens chantiers de construction navale, à proximité du centre-ville, à l'ouest de l'île de Nantes. L'affluence « à bord » de l'Éléphant. En juillet 2012, le gigantesque Carrousel des Mondes marins a pris place à côté des anciennes cales de lancements des bateaux.

Cette effervescence culturelle dépasse largement la frontière de la simple commune. La réputation du festival de musique métal Hellfest (« portes de l'enfer »...) à Clisson, paisible cité médiévale aux parfums d'Italie, au sud de Nantes, ne cesse de grandir.

Des créateurs comme le plasticien et vidéaste Pierrick Sorin ou son camarade l'ineffable Philippe Katerine donnent une idée de la production locale. À Nantes, musique et culture ne peuvent que faire bon ménage quand on sait que l'adjoint à la Culture de la ville est Jean-Louis Jossic, du célèbre groupe Tri Yann. Le musée des Beaux-Arts se refait quant à lui une beauté.

Créée en 2007 par Jean Blaise et l'équipe du Lieu Unique, la biennale Estuaire a pris ses aises tout au long de l'estuaire de la Loire. Ce festival d'art contemporain présentant des œuvres d'artistes reconnus au niveau international a affirmé une vision commune du territoire, celui de la métropole Nantes-Saint-Nazaire. Les éditions 2007 et 2009 ont façonné un parcours artistique d'œuvres pérennes dans de nombreuses petites communes de l'estuaire, redonnant ses lettres de noblesse à un parcours champêtre méconnu des Nantais eux-mêmes.

Impossible de décrire Nantes sans évoquer les Canaris, nom donné aux footballeurs du FC Nantes dès la création du club en 1943, en pleine guerre, dans le fond d'un café de la place de la Bourse. Les « vert et jaune » (l'espoir et la victoire) connurent leur période de gloire surtout entre 1963 et 1983.

Deux décennies où la ville vivait au rythme des stades de Marcel Saupin, puis de la Beaujoire, où elle pouvait se glorifier d'avoir apporté quelque chose au football hexagonal en inventant le jeu « à la nantaise » : basé sur le collectif, ce jeu rapide se caractérise par une seule touche de balle, façon flipper. Et la défense adverse de n'y voir que du feu.

Remuons la malle aux souvenirs en évoquant les noms d'Henri Michel, de Gilles Rampillon, de Vahid Halilhodzic ou encore de Patrice Loko, sans oublier, plus près de nous, ceux de Didier Deschamps (1983-1989) et de Marcel Dessailly (1976-1992). Huit fois champion de France et vainqueur de trois coupes, le FC Nantes circule depuis quelque temps en Ligue 2. Plus de quoi piaffer...

Nantes est une ville étudiante, donc on sort tard. La plupart des bars de nuit et des pubs se trouvent dans le quartier du Bouffay, le vieux centre piéton, dans le quartier Graslin, mais également au Hangar à Bananes sur l’île de Nantes.