Géographie et paysages Nantes

Au sein de Nantes Métropole, chaque habitant vit à moins de 500 m de verdure et bénéficie de 60 m² d’espaces verts. Pas étonnant qu’elle ait été élue Capitale verte européenne pour 2013.

Surnommée la « Venise de l'Ouest » jusqu'au début du XXe siècle, Nantes a succombé aux comblements : pour des raisons à la fois hygiéniques et de trafic urbain, un double bras de la Loire et un bout de l'Erdre ont donc été comblés. La ville a perdu le charme des canaux et des petits ponts, gagnant de larges artères urbaines Mais côté Loire, l'abandon des chantiers navals en 1986 avait un peu délaissé les quais. La réconciliation avec ses rives, la ville la doit au réaménagement des quais et de l'île de Nantes, un grand projet urbanistique.

Les coulées vertes des bords de l'Erdre doivent leur survie à un aléa de l'urbanisme. Dans les années 1960, la ville avait racheté ces espaces de rives pour implanter une pénétrante desservant le centre-ville par une voie rapide. Ce projet heureusement abandonné, la ville a hérité de réserves foncières préservées.

Autre legs inattendu, la friche de la Petite Amazonie, au pied des tours HLM de Malakoff, est devenue un îlot de biodiversité en pleine ville. Aujourd’hui, un Péage sauvage, œuvre de la biennale Estuaire, permet de valoriser le site. Autour des trous d’eau occasionnés par les bombardements alliés de 1943, une faune et une flore rares ont prospéré. Le Jardin des plantes a pour aïeul le jardin des Apothicaires fournissant en plantes médicinales les navires au long cours à partir de 1688. Aujourd'hui, sur des terres agricoles délaissées, autour des bosquets et bois enracinés depuis des générations, les services des espaces verts et des enfants d'école primaire plantent depuis quelques années des arbres.

Au sud de l'agglomération, jusqu'au lac de Grand-Lieu (le plus grand lac de France en hiver et la plus grande réserve naturelle), les terroirs du muscadet strient les coteaux en une mosaïque de parcelles à rayures. Le Massif armoricain s'y alanguit en sous-sol après s'être glissé sous le lit de la Loire. De talentueux vignerons donnent ses lettres de noblesse au muscadet. Catégorie art et essais réussis, avec une attention toute particulière aux éléments, terre, eau et soleil.

Biscuits nantais

L'industrie du biscuit a eu à Nantes 2 phares : LU et BN, désormais décentralisés à La Haie-Fouassière pour LU et à Vertou pour BN.

Le sigle LU illustre l'union d'un monsieur Lefèvre et d'une demoiselle Utile. Lancé en 1887, le Petit-Beurre gravé aux festons arrondis sera la locomotive d'une gamme destinée à s'étoffer avec succès (le biscuit Thé étant considéré par certains comme le roi du genre).

L'année 1896 voit un concurrent s'élancer en la personne du Nantais Pierre Cossé. Il ne gravera pas ses propres initiales, mais celles de son entreprise : BN, c'est-à-dire Biscuiterie nantaise. La consécration attendra le lancement du Choco BN, en 1922, casse-croûte rustique au cacao que les mères et épouses attentives glissent, depuis lors, dans les cartables et les salopettes.

Si LU a privilégié les bons produits - lait, beurre, farine de froment, sucre de canne -, BN visait plus une clientèle populaire.

Le commerce avec les îles débarquant sur les quais de Nantes des tonnes de sucre provenant des Antilles, il était normal que les confiseurs s'en emparent.

Croquante pyramide décorée de rayures de couleurs, le berlingot nantais est réalisé à partir de sucre tiré, à 140°. Apparu au début du XIXe siècle, on le trouve toujours dans les bonnes confiseries.

Autre bonbon du cru, créé en 1902, la fameuse rigolette nantaise, coque de sucre tiré, fourrée de confiture, et qui doit son nom à la chatte de Charles Bohu, son inventeur, à la Belle Époque. On en suce toujours, et une boutique en a fait sa spécialité.