Traditions Salvador

Même si la séparation de l’Église et de l’État remonte à 1834, même si seule une moitié des Salvadoriens se déclare aujourd’hui catholique, la religion a largement imprégné les pensées et les coutumes au fil des siècles.

Chaque fête patronale, célébrant chaque saint du calendrier ou presque, dans chaque village du pays, rappelle cette importance. Il en va de même lors de la Semaine sainte, occasion de grandes réjouissances mêlées de gravité, mais aussi pour le día de la Cruz (jour de la croix, le 3 mai), lorsque les maisons s’ornent de crucifix, lors des fiestas agostinas à San Salvador, à la Toussaint et à Noël - précédé des 9 jours des posadas navideñas, au cours desquelles les piñatas (en forme d’étoiles à 7 branches symbolisant les 7 pêchés capitaux) volent en éclats !

Les fêtes latinas sont ainsi : un mélange inextricable de foi, de recueillement, d’exubérance et de joie.

Le Salvador ne fait pas exception à la règle latino-américaine : les célébrations de Pâques prennent ici une forme aussi éclatante que fervente. Les confréries sortent alors le grand jeu, au gré de longues processions pénitentes conduites chaque vendredi du carême.

Le Vendredi saint, la mise en scène du chemin du Calvaire est intégrale : flagellation par les soldats romains, chutes, insultes… rien ne manque, sauf, bien heureusement, la crucifixion proprement dite (on n’est pas aux Philippines !).
Le soir, les bougies s’allument tandis que retentissent les chants tristes. Le samedi, tout de prières et d’offrandes, est aussi l’occasion… de partager des tamales, avec café et chocolat.

C’est à Sonsonate que les festivités atteignent leur apogée et, dans une moindre mesure, à San Salvador, Santa Ana, San Miguel et Suchitoto. Certaines bourgades entretiennent leurs propres traditions. À Chalchuapa, les pénitents cheminent pieds nus pour éprouver leur foi, tandis que ceux de Pasaquina emmènent leur croix à la rivière pour la laver avant de l’orner de feuilles - survivance païenne.
Plus sauvage, dans la bourgade de Texistepeque, au nord du pays, un groupe d’hommes, les Talciguïnes, vêtus d’un rouge diabolique, battent le pavé toute la matinée du Lundi saint, fouettant tous ceux qu’ils rencontrent dans les rues noires de monde. Midi venu, ils se repentent finalement et se jettent au pied d’un Jésus triomphant… Pas fous, les commerçants du cru vendent des poupées-souvenirs à l’effigie de ces méchants Talciguïnes !

Célébrées à San Salvador, les « fêtes d’août » rendent un hommage fervent au Sauveur du Monde, auquel la ville - comme le pays - doit son nom.

Le 5 du mois, une grande procession mène un Jésus impavide de la basilique du Sacré-Cœur à la cathédrale de San Salvador, où est organisée une représentation de la Transfiguration.
En parallèle, la folie s’empare de la ville : show pyrotechnique, grandes roues et manèges de foire, jongleurs et cracheurs de feu, élection d’une reine de beauté, Desfile del Correo durant lequel paradent dans une cacophonie constante chars tirés par des pick-ups, majorettes (très) court vêtues et cliques tantôt excitées tantôt martiales, écoles de danse et personnes costumées façon carnaval.

C’est la foire, la vraie !

- 1er janvier : Nouvel An.
- Mars/avril : Semaine Sainte.
- 1er mai : fête du travail.
- 17 juin : fête des pères.
- Du 4au 6  août : fiestas agostinas (à San Salvador).
- 15 septembre : fête de l’indépendance.
- 2 novembre : Toussaint.
- 25 décembre : Noël.