L’Orne, sur les routes tranquilles du Perche
À 2 heures de Paris, on oublie vite les embouteillages et on ralentit sur les « routes tranquilles du Perche », des itinéraires touristiques à l’écart des grands axes.
Partons explorer la partie normande de l’ancienne province historique du Perche, aujourd’hui écartelée entre quatre départements et deux régions. Direction, donc, le sud-est de l’Orne, où, en sillonnant les petites routes départementales, on découvre des manoirs et des villages pittoresques, des paysages de bocages et de grandes forêts. En chemin, on flâne sur les marchés, on rencontre des producteurs de cidre ou des éleveurs de chevaux percherons, et on se régale avec les spécialités du coin.
Une belle escapade au vert, non loin de la capitale !
Préparez votre voyage avec nos partenairesMortagne-au-Perche, un riche patrimoine
Parmi les neuf boucles proposées dans le livret des « routes tranquilles du Perche », « Forêts et abbayes » part de Mortagne-au-Perche, ancienne ville fortifiée perchée sur sa colline.
Labellisée « Petite cité de caractère », elle fut autrefois le lieu de villégiature préféré des comtes du Perche, ce qui explique sa richesse architecturale. En suivant le circuit du patrimoine élaboré par l’office du tourisme, on découvre ses hôtels particuliers cossus, mais aussi le superbe cloître de l’ancien couvent (16e s) ou encore la crypte Saint-André (13e s), seul vestige de la Collégiale. Le samedi matin, le centre s’anime au moment du marché, où les producteurs locaux viennent vendre leurs alléchants produits. Car Mortagne est aussi connue pour sa gastronomie, et notamment sa grande spécialité : le boudin noir, une tradition bien gardée par la confrérie des chevaliers du Goûte Boudin !
Enfin, on notera la présence de nombreux antiquaires, de quoi satisfaire les amateurs d’objets anciens.
Bellême, capitale historique du Perche
En partant de Mortagne, vous pouvez faire un crochet par la Maison du parc naturel du Perche pour glaner des infos sur la région et faire une balade dans le grand domaine de 60 ha où se dresse le manoir de Courboyer (fin 15e s), un des plus anciens du Perche et aussi l’un des rares qui soient ouverts au public.
À 10 km à l’ouest, vous découvrirez ensuite Bellême, ancienne capitale du Perche campée sur sa colline, également labellisée « Petite cité de caractère ».
Pour explorer son riche patrimoine et son histoire tumultueuse, deux solutions : suivre le circuit du patrimoine en solo ou la visite guidée de l’office du tourisme. Parmi les trésors architecturaux à ne pas louper, on citera la porte Saint-Sauveur (15e s), l’église Saint-Sauveur, les douves, les élégants hôtels particuliers de la rue Ville-Close (17e-18e s).
Bien sûr, on peut aussi simplement se perdre dans les ruelles de cette agréable cité (la place de la République est très sympa). Enfin, avec tous ses brocanteurs et ses antiquaires, Bellême est aussi connue pour être un paradis pour les chineurs.
À la rencontre du cheval percheron
Et si vous vous laissiez tenter par une balade en attelage autour de Bellême ? Une jolie manière de découvrir l’histoire de la ville et la campagne alentour, et surtout de faire la connaissance du fameux percheron, ce cheval de trait à l’envergure XXL : les bien nommés « chevaux lourds » pèsent jusqu'à une tonne !
Le meneur est incollable sur ces équidés impressionnants. Il vous racontera notamment l’histoire de Jean le Blanc, né en 1824, considéré comme l’ancêtre commun de tous les percherons.
Lors d’un grand tour au rythme lent des sabots des chevaux, on passe au pied des murs de Bellême, près des pâturages où broutent des vaches et au cœur de la forêt domaniale de chênes et de hêtres.
Association Bellême Attelages. Balade : à partir de 26 €/adulte. Rens. : 06 64 75 28 54.
La Perrière, un pittoresque village
En poursuivant vers l’ouest, on fait halte au charmant village de La Perrière (encore une « Petite cité de caractère » !), qui fut jadis un haut lieu du filet d’art (une technique de broderie).
Sur la place principale, on peut aller chiner chez les sympathiques antiquaires-fleuristes de Monteloup, ou, en face, à la Maison d’Horbé, à la fois brocante, restaurant, salon de thé et épicerie fine.
Plus haut, les ruelles ne manquent pas de charme avec leurs maisons fleuries. On arrive enfin à l’église et au site de l’Éperon, qui offre une vue panoramique sur les environs, permettant d’embrasser du regard un bout de campagne percheronne.
Pause méditative au jardin du Montperthuis
Au sud de La Perrière, le jardin du Montperthuis a récemment obtenu le label de Jardin remarquable. Une fierté pour son propriétaire et créateur, le paysagiste Philippe Dubreuil, qui, en seulement 10 ans, a métamorphosé ce qui n’était autrefois qu’un simple pré à vaches, entourant le manoir percheron de la Pillardière (15e-16e s), qu’il a aussi entrepris de restaurer.
Jouant avec les perspectives, associant les couleurs et les senteurs, et variant les ambiances, il a créé différents espaces dans ce jardin où règne une véritable harmonie.
Parmi les multiples essences présentes figurent des collections de roses, d’hortensias, d’acanthes, d’hellébores, de pivoines, mais aussi une allée d’ormes, des ifs d’Irlande, des cyprès, entre autres.
On trouve aussi un verger et un potager, sans oublier quelques animaux (lamas, moutons d’Ouessant, cheval percheron, et les cochons Igor et Grichka !). Un lieu à part, parfait pour se ressourcer.
Jardin du Montperthuis : ouvert l’après-midi (14 h-18 h) les vendredis, samedis et dimanches de la mi-mai à fin septembre (adultes : 7,50 €, enfants -12 ans : gratuit).
Fiche pratique
Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos pratiques dans le Routard Normandie en librairie
Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Normandie
Comment y aller et se déplacer ?
- Par la route : pour rejoindre Mortagne-au-Perche depuis Paris (via N12, A10 ou A11), comptez environ 2 h, si ça roule... Un conseil : si vous voulez éviter les embouteillages à la sortie de la capitale, partez en décalé (en évitant notamment de partir le vendredi soir et de rentrer le dimanche soir, comme tout le monde).
- Le guide Les Routes tranquilles du Perche, qui propose des idées d’itinéraires thématiques, est vendu 4 € à la Maison du parc naturel du Perche et dans les offices du tourisme.
Où dormir, où manger ?
- L’hôtel du Tribunal à Mortagne-au-Perche. Situé au cœur du village médiéval, cet hôtel de charme installé dans une bâtisse des 16e-18e s est fort agréable, et son accueil chaleureux. On conseille aussi le restaurant, qui propose une généreuse cuisine du terroir, avec notamment un boudin noir de Mortagne fait maison, la spécialité locale. À partir de 81 €/nuit. Menus : 17,50 €-56 €.
- Le Relais d’Horbé, à La Perrière. Sur la place du village, ce confortable hôtel à la déco tendance propose 4 suites et 3 chambres. De 95 à 165 €/nuit. Côté resto, on goûte une cuisine de saison concoctée avec des produits locaux. Plats : 15-19 €.
- La Verticale, à Bellême. Un bar à vins bien sympathique en plein cœur de Bellême, où, lorsqu’il fait beau, on mange dans un jardin à l’arrière. Plats 13-18 €.
Où acheter et déguster du cidre ?
Au Domaine du Ruisseau à Boissy-Maugis, tél. : 02 33 73 73 34. Le cidriculteur Jean-François Leroux, président de la coopérative, vous parlera avec passion de l’art délicat de fabriquer le cidre du Perche, qui a obtenu son AOC en 2020, de l’assemblage des pommes à la prise de mousse naturelle. Visites guidées à partir de 4 €.
Texte : Olivia Le Sidaner