De Phnom Penh à Abidjan

Auteur : Gildas Le Lidec

Editeur : L'Harmattan

265 Pages

Vous en êtes restés aux petits fours et aux parquets bien cirés des ambassades ? De Phnom Penh à Abidjan de Gildas Le Lidec va vous faire réviser vos clichés sur les diplomates.

L’auteur, qui fut notamment ambassadeur de France au Cambodge, en Côte d’Ivoire et au Japon, connaît parfaitement le sujet. Présentées sous la forme kaléidoscopique de « fragments de vie », ses mémoires offrent un témoignage exceptionnel sur les réalités de la carrière diplomatique.

Ne vous attendez pas à un petit manuel pour postulant au Quai d’Orsay. Dénuées de langue de bois ou de jargon administratif, ces pages se dévorent comme un roman. C’est, à l’évidence, un homme de conviction, d’action et surtout de passion, qui tient la plume, alternant anecdotes savoureuses, analyses géopolitiques, réflexions sur le métier et souvenirs personnels.

Bien sûr, le livre lève le voile sur la vie des ambassades, de la remise des lettres de créance aux cérémonies du 14 juillet, en passant par les fameux « télégrammes diplo ». Mais, le lecteur retiendra surtout l’incroyable galerie de portraits (Sihanouk, Hun Sen, Gbagbo…), les descriptions de la vie à Hanoï dans les années 80, le récit surréaliste d’une mission en Corée du Nord et certaines aventures plutôt rocambolesques.

L’ambassadeur version Le Lidec a  tout d’un Bob Morane ou d’un Corto Maltese, lorsqu’il échappe, par exemple, à un Guillaume Soro furieux, aujourd'hui président de l'Assemblée nationale ivoirienne, tentant de l'étrangler dans la basilique de Yamoussoukro.

On pourrait multiplier à l’envie les citations d’épisodes cocasses et palpitants, drôles ou parfois tragiques, qui émaillent ce livre passionnant. Au-delà d’une déclaration d’amour au métier de diplomate, De Phnom Penh à Abidjan se révèle une formidable invitation aux voyages et aux rencontres, sans lesquels la vie serait sans doute moins plaisante. Que l’on soit ambassadeur de France ou routard.